Burkina Faso : La confusion s’estompe peu à peu, un calme précaire revenu

« Le président du Faso, chef suprême des Forces armées nationales, le Lieutenant-Colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba, au regard de la situation confuse créée suite à un mouvement d’humeur de certains éléments des Forces armées nationales, ce vendredi 30 septembre 2022, à Ouagadougou, invite les populations à observer la plus grande prudence et de rester calme face à certaines informations qui circulent notamment sur les réseaux sociaux. Des pourparlers sont en cours pour ramener le calme et la sérénité. L’ennemi qui attaque notre pays ne souhaite que la division entre

Burkinabè pour accomplir son action de déstabilisation. Restons unis pour le triomphe de la paix et de la sécurité » .C’est le communiqué officiel du palais présidentiel du Burkina Faso émanant de la direction de la communication de la présidence du Faso rendu public en fin de matinée pour assurément faire taire les folles rumeurs qui ont gagné le pays et l’opinion internationale relativement à la situation au pays des «hommes intègres».

 

En effet, des tirs ont été entendus tôt ce vendredi matin dans le quartier de la présidence burkinabè et du QG de la junte militaire à Ouagadougou. Plusieurs axes de la capitale ont été également bloqués par des militaires tandis que le signal de la Radiodiffusion Télévision du Burkina (RTB) a été coupé. De même que celui de la Radiodiffusion Télévision du Burkina (RTB). Cette situation était effectivement liée comme nous l’avons appris et confirmé par le communiqué officiel des autorités de la transition burkinabé, à un mouvement d’humeur des soldats qui ont manifesté leur colère contre la dégradation de la situation sécuritaire dans le pays marquée par les morts successives de militaires lors des attaques perpétrées dans les terroristes djihadistes. Toujours selon des confrères que nous avons joints au Burkina Faso, les militaires trouvent le président de la transition, le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba incapable de faire face à la situation, d’où leur décision de se faire entendre le plus durement possible.

Un calme précaire règne actuellement à Ouagadougou, la capitale du Burkina Faso, où les militaires « loyalistes » ont pris le contrôlent des sites stratégiques de la ville que les soldats contestataires occupaient précédemment. La télévision et la radio nationales ont repris leurs activités. Les négociations se poursuivent, avons-nous appris, entre la junte militaire et les « insurgés » afin de les ramener à la raison.  Il faudra croire que le spectre du putsch a totalement disparu.

 

Le lieutenant-colonel Damiba, homme fort de la junte militaire qui a renversé le président élu Roch Marc ChristianKaboré, avait promis de faire de la sécurité sa priorité. Mais la situation ne s’est pas améliorée et les attaques meurtrières se sont poursuivies. Un convoi qui devait ravitailler en vivres la ville de Djibo (Nord) a été attaqué récemment par des djihadistes présumés. 11 soldats sont morts, 28 personnes ont été blessées et 50 civils portés disparus. Plusieurs villes du nord sont même désormais soumises à un blocus des djihadistes qui font sauter des ponts à la dynamite et attaquent les convois de ravitaillement qui circulent dans la zone.

Depuis 2015, les attaques récurrentes de mouvements armés affiliés à Al-Qaïda et au groupe État islamique, principalement dans le nord et l’est du pays, ont fait des milliers de morts et provoqué le déplacement de quelque deux millions de personnes.

Depuis l’an dernier, le Burkina Faso est devenu l’épicentre des violences dans le Sahel, avec plus d’attaques meurtrières qu’au Mali ou au Niger en 2021. Plus de 40% du territoire est hors du contrôle de l’Etat, selon des chiffres officiels.

 

Didier Depry

 

 

 

 

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