Dans la foulée d’une réunion avec le staff technique de la sélection nationale, la Fédération burkinabé de football produit un communiqué dans la matinée du samedi 12 février 2022. Elle annonce le limogeage du coach Kamou Malo et de ses adjoints. La Fédération « salue le travail fait à la tête de la sélection » tout en leur signifiant la mise en place prochaine de « nouvelles structures pour le football burkinabé ».
Kamou Malo et ses adjoints ont atteint les demi-finales de la CAN 2021 au Cameroun. Fait inédit pour un entraîneur local au Burkina Faso. Éliminés par le Sénégal, ils sont ensuite battus en match de classement par le Cameroun au terme d’une prestation humiliante. Menant au score 3-0, jusqu’à la 65e minute, ils sont rejoints et vaincus aux tirs aux buts. Cette défaite est la cause immédiate de son limogeage au regard des ingrédients ayant produit cette recette au goût répugnant et indigeste pour la fédération.
Pendant le match, l’analyste vidéo burkinabé remarque des insuffisances dans les performances de certains joueurs. Il avise les adjoints de Kamou Malo, Firmin Sanou et Alain Ablassey Nana. Ces derniers interpellent le coach principal Kamou Malo et lui suggèrent de changer la construction du jeu. Kamou Malo refuse. Au contraire, il ordonne aux joueurs de seulement calmer le jeu pour préserver le score de 3-0. Erreur fatale. Les Étalons s’effondrent en une vingtaine de minutes et offrent la victoire à des Camerounais eux-mêmes, interloqués.
Les dissensions dans le staff technique burkinabé mettent au jour un climat déjà délétère. Les adjoints de Kamou Malo lui reprochent sa faible implication personnelle lors des entraînements. Ils dénoncent même du « favoritisme » au profit de certains joueurs. Durant les éliminatoires de la CAN 2021 et du mondial 2022, de nombreux problèmes de personnes apparaissent entre les joueurs dans les vestiaires. Kamou Malo ne voulait pas s’y mêler pendant que cela fait brèche dans la cohésion de l’équipe.
Une autre erreur fatale : le Burkina Faso tombe aux portes de la qualification pour le mondial juste derrière l’Algérie. Informée de cette situation, la Fédération jugeait Kamou Malo responsable des échecs. Cependant, pour la stabilité de la sélection en vue de la CAN 2021, il fallait le laisser en poste. Selon un membre de la Fédération burkinabé, le sort de Kamou Malo était scellé avant la CAN 2021. « La décision de le limoger à l’issue de la CAN était déjà prise. Il devait partir, quel que soit le résultat des Étalons au Cameroun ».
En réalité, le communiqué du samedi 12 février 2021 mettant fin aux fonctions du staff technique de la sélection burkinabé n’est que la divulgation d’une « décision de justice » arrêtée au bout d’un procès effectué bien avant le début de la CAN 2021, au Cameroun.
Arthur Zébé
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