Le Conseil café-cacao (CCC) a pris la décision de suspendre les ventes à terme de cacao pour le compte de la campagne commerciale 2023/2024 (à venir) jusqu’à nouvel ordre, selon le directeur général dudit conseil, Yves Brahima Koné.
L’incertitude quant à l’approvisionnement en quantité suffisante de matières premières depuis les zones de production pour couvrir les ventes, selon Yves Koné, est la motivation de cette décision. À l’origine de cette situation, les fortes pluies enregistrées, entre le 15 mai et le 10 juillet 2023, avec les épisodes d’inondation qui en ont découlé. « Nous nous attendons à beaucoup moins de cacao dans la première partie de la récolte principale par rapport à cette saison. Nous espérons que la production de janvier à mars permettra d’équilibrer nos volumes, sinon, ce sera un problème », a expliqué Yves Koné.
La menace de la pourriture brune (ou maladie des cabosses noires), une maladie fongique des cacaoyers qui se développe dans des conditions humides prolongées, est un autre paramètre qui compromet l’approvisionnement en cacao. D’après la CCC cette maladie se propage déjà dans de nombreuses plantations. « La pourriture brune progresse partout à cause des pluies.
Nous sommes en train de constituer une équipe pour évaluer la situation de manière plus objective. Cela nous inquiète et nous devons prendre des mesures pour l’atténuer », promet Yves Koné qui a révélé qu’à ce jour, les ventes de cacao avant la suspension avaient dépassé le million de tonnes, soit à peu près 50 % de la récolte attendue à 2,2 millions de tonnes.
Cette suspension des ventes intervient à un moment où les cours du cacao sont en hausse. Sur fond d’inquiétudes sur l’offre, la tonne de fèves a atteint son plus haut niveau depuis 46 ans sur le marché à terme de l’Intercontinental Exchange (ICE) à Londres. Toutes ces informations de Reuters en date du 13 juillet 2023 ont été mises en ligne, le 14 juillet, par l’Agence Ecofin.
La campagne 2023-2024 s’ouvre en octobre 2023. Le CCC décide d’interrompre la vente par anticipation pour éviter les pénalités des contractants au cas où l’approvisionnement en cacao ne serait pas effectif. La grande campagne commerciale part d’octobre à mars. Et la campagne intermédiaire d’avril à septembre.
Nedson Djinsou
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