CAN 2025 en Guinée-Conakry : Entre scepticisme avéré et rumeurs

Le ministre de la Jeunesse et des Sports guinéen Lansana Béa Diallo a assuré le jeudi 4 août 2022 durant une conférence de presse que la Guinée sera bel et bien le pays hôte de la Coupe d’Afrique des nations 2025 de football. Il s’est ému des nombreuses rumeurs de délocalisation du tournoi dans d’autres Etats.  « Cette Coupe d’Afrique des nations, elle est destinée à la Guinée. Donc, je voudrais dire à tous ceux qui sont candidats de se positionner pour 2027, 2029 ou 2031. Mais 2025, c’est pour la Guinée. » Ce 4 août 2022, le ministre de la Jeunesse et des Sports guinéen Lansana Béa Diallo a voulu mettre les points sur les i, alors que des présidents de fédération de football comme celui du Nigeria ont indiqué vouloir récupérer tout ou partie de cet immense événement sportif prévu dans trois ans.

« On voit passer beaucoup de communications qui ne sont pas très fair play, pour moi qui suis panafricaniste, s’est indigné Lansana Béa Diallo. Il y a une CAN qui a été dédiée à un seul pays. Or, je vois qu’il y a beaucoup de pays qui se positionnent aujourd’hui pour pouvoir l’organiser parce qu’ils disent que la Guinée n’est pas capable de l’organiser ». De fait, depuis huit ans, les critiques et doutes n’ont cessé au sujet de la capacité des Guinéens à organiser cette compétition. Surtout depuis le passage de 16 équipes participantes à la phase finale de la Coupe d’Afrique des nations de football à 24 équipes, avec au moins deux stades supplémentaires à construire. « On n’est plus dans la phase de détermination de l’organisation mais dans la phase d’organisation, a martelé Lansana Béa Diallo. Le processus de construction doit commencer dans les deux ou trois mois ».

Pour l’heure, la Guinée dispose d’un seul stade, celui de Nongo (50.000 places), qui doit être réhabilité. Celui, historique, du 28-Septembre, ne devrait pas être utilisé pour cette Coupe d’Afrique des nations. A la place, une autre enceinte (40.000 places) dans les environs de Conakry devrait voir le jour. Ce sera aussi le cas à Kankan (20.000 places), Kindia (20.000), Labé (15.000), Nzérékoré (15.000 places) et Boké (15.000).

Bref, six stades à bâtir, sans parler des diverses infrastructures connexes (terrains d’entraînement, hôtels, routes…). Mais le président de la transition, le colonel Mamadi Doumbouya, qui a pris le pouvoir le 5 septembre 2021, a fait de la CAN 2025 une priorité, assure Sega Diallo, vice-président du Comité de normalisation de la Fédération (Féguifoot). Cela suffira-t-il à calmer le scepticisme de certains et les ambitions des autres ?

En septembre 2014, la Confédération africaine de football (CAF) avait attribué la CAN 2023 à la Guinée, à la surprise générale. Aucun appel à candidature n’avait en effet été lancé pour cette édition-là. Mais, entre-temps, la CAF a procédé à une réattribution des phases finales, en raison notamment des retards du Cameroun, désigné hôte pour 2019. C’est finalement l’Egypte qui a abrité cette CAN, le Cameroun récupérant 2021, la Côte d’Ivoire acceptant celle de 2023 et la Guinée celle de 2025.

Depuis 2014, un certain scepticisme n’a jamais quitté la CAF. Des membres actuels du Comité exécutif continuent de penser que les Guinéens ne pourront pas organiser seuls le tournoi. En 2019, le président de la Fédération sénégalaise Augustin Senghor avait d’ailleurs proposé une coordination. Proposition retoquée par l’ancien régime guinéen. L’idée d’une CAN 2025 co-organisée avec des voisins a d’ailleurs des partisans à Conakry. Mais cette option n’a pas les faveurs de l’actuel pouvoir. « La Guinée ne lâchera pas sa CAN 2025 si facilement que certains le croient », conclut Sega Diallo.

RFI

(La titraille est de « Le Monde Actuel »

 

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