Célébration de la journée mondiale de la liberté de la presse  –  Jean-Claude Coulibaly, président de l’UNJCI : « Nous saluons la mémoire des 136 journalistes tombés à Gaza »

« On peut le dire, le métier de journaliste est un métier dangereux. Il est même mortel ». Ce constat véridique a été fait par le président de l’Union nationale des journalistes de Côte d’Ivoire (UNJCI), Jean-Claude Coulibaly. C’était le vendredi 3 mai 2024, à l’occasion de la commémoration de la Journée mondiale de la liberté de la presse. En Côte d’Ivoire, les journalistes et professionnels ont célébré cet événement, les 2 et 3 mai 2024, autour du thème principal : « La presse au service de la planète : le journaliste face à la crise environnementale ». Ces festivités se sont déroulées à la Maison de la presse d’Abidjan (MPA) au Plateau  et au stade de la RTI à Cocody.

 

Monsieur le ministre de la Communication, Porte-parole du Gouvernement ;

Excellences Messieurs les Ambassadeurs et les Représentants de missions diplomatiques et consulaires ;

Messieurs les Présidents des organes de régulation et d’autorégulation ;

Monsieur le Directeur Général de l’ASDM ;

Monsieur le Directeur Général de la RTI ;

Monsieur le Directeur Général de l’ISTC Polytechnique ;

Messieurs les directeurs des Organisations professionnelles des médias ;

Chères consœurs, chers confrères.

A l’instar de toutes les nations du monde, la Côte d’Ivoire fête ce jour, la Journée Mondiale de la Liberté de la Presse.

Le thème de cette 31e édition de cette célébration, « La presse au secours de la planète. Le journalisme face à la crise environnementale » est interpellatif car il y a urgence ! Comme vous pouvez en juger, des évènements récents ou en cours montrent bien que la planète donne des signaux d’alerte : un orage exceptionnel s’est abattu sur Dubaï, le 16 avril dernier. En 24 heures, il y a eu 18 mois de précipitation sur toute la péninsule arabique. Quelques jours après, la Chine a été le théâtre d’inondations exceptionnelles.

Chez-nous même, les records de chaleur enregistrés cette année et la raréfaction des précipitations ou des précipitations tardives et violentes annoncent assurément des récoltes mitigées à la campagne. Selon le Groupe d’Experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), la hausse de la température globale s’est accentuée, à un rythme qui fera très probablement dépasser le seuil de 1,5°C de réchauffement depuis l’ère préindustrielle entre 2021-2040. La cause de la hausse de la température ou son moteur principal est l’effet de serre lié à certains gaz comme le dioxyde de carbone produit par nos usines, nos navires, nos véhicules thermiques, etc.

Honorables invités,

 Selon donc les rapports du GIEC, la hausse brutale et continue de la température mondiale est enregistrée depuis l’ère industrielle. Autrement dit, c’est l’activité de l’homme qui accentue l’émission des gaz à effet de serre. Les conséquences de ces facteurs combinés, ce sont la diminution de la disponibilité en eau et des mauvais rendements des cultures, des risques accrus de sècheresse, la perte de la biodiversité, des incendies de forêt, des vagues de chaleur, l’immigration climatique avec les risques de fortes perturbations des fragiles équilibres socio-économiques et les conflits sous-jacents.  En agissant aussi imprudemment, l’homme est en train de mettre le feu à sa seule demeure. C’est à ce niveau que les médias devront jouer leur rôle de lanceurs d’alerte, de sensibilisation et d’éducation des masses, en attirant l’attention sur les actions et comportement qui mettent péril, l’écosystème de la terre-mère.

Hier, jeudi 02 mai, dans le cadre de cette même célébration, nous avons eu droit, au cours de panels à la Maison de la Presse d’Abidjan, le développement de quatre sous-thèmes que sont : « Le journalisme face aux défis environnementaux », « Aperçu de la politique environnementale du gouvernement ivoirien », « La problématique de l’agriculture face aux changements climatiques » et « Lutte contre le dérèglement climatique : le combat de l’ONU ». Nous n’avons aucun doute que vous avez tiré le meilleur de ces échanges avec les spécialistes de haut niveau qui ont traité ces différents sous-thèmes.

Mesdames et Messieurs,

Chères consœurs,

Chers confrères,

 La Journée Mondiale de la Liberté de la Presse, c’est aussi l’occasion de jeter un regard dépouillé sur la liberté dont peuvent jouir les journalistes dans l’exercice de leur métier. On peut le dire, le métier de journaliste est un métier dangereux. Il est même mortel. A ce propos, nous voudrions saluer ici la mémoire des 136 journalistes tombés à Gaza, le micro, la caméra et le stylo à la main, dans la nouvelle guerre israélo-palestinienne.

Nous voudrions honorer la mémoire de Mahmoud Imad Issa, présentateur d’émissions religieuses sur la chaîne satellite « Al-Quds Al-Youm ». Issa et plusieurs membres de sa famille ont été tués dans un bombardement israélien contre leur maison familiale. Selon Reporters sans frontières, 521 professionnels des médias ont commencé l’année 2024 derrière les barreaux. La place des journalistes n’est pas la prison ! En Côte d’Ivoire, fort heureusement, l’année 2023 d’abord et l’année 2024 n’ont enregistré de poursuites ou d’arrestation de journalistes, dans l’exercice de leur fonction. Toutefois, il y a eu une forte alerte avec le projet loi relative aux communications électroniques déjà adopté en commission, le 14 mars dernier.

En effet, l’alinéa 3 de l’article 2014 de ce projet de loi dispose que « quiconque intercepte, divulgue, publie ou utilise le contenu des messages ou révèle leur existence, encourt une peine de 5 ans d’emprisonnement et de 10 millions de FCFA d’amende ». Des organisations professionnelles des médias avaient vu en cet alinéa, entre autres, que par ce biais, « des individus malveillants » soient hors d’atteinte d’éventuelles investigations de la presse et surtout qu’il dissuade les journalistes d’enquêter sur les sujets sensibles.

Pour rassurer tout le monde, le ministère de la Transition numérique et de la Digitalisation a indiqué suite aux protestations que les journalistes ne seraient pas visés, mais que cette réforme se fait dans la logique de faciliter, encadrer les usages et à assurer la protection des données à caractère personnel et la vie privée des usagers dans l’espace cybernétique. Dont, acte ! Mais nous demeurons vigilants comme chat échaudé !

Mesdames et Messieurs,

Nous ne saurions terminer cette allocution sans remercier, Monsieur Amadou Coulibaly qui ne ménage aucun effort pour nous accompagner dans toutes nos actions, Son Excellence Madame Jessica Davis BA, Ambassadrice des Etats-Unis d’Amérique en Côte d’Ivoire, qui apporte également un concours appréciable dans l’organisation de cet évènement. Nous voudrions enfin exprimer notre reconnaissance au Directeur Général de la RTI, Monsieur Fousséni Dembélé dit Al Séni qui met cet espace à notre disposition.

Merci de votre attention !

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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