Conflit foncier à Port-Bouet : Les populations de Mafible invitent l’Etat à délimiter les territoires 

 

Les populations des villages de Mafible 2 et de Bonogosso, dans la commune de Port Bouet ne sont pas contentes face aux obstacles fonciers qui se dressent contre des travaux de construction et/ou d’une quelconque mise en valeur des parcelles de son territoire. Elles l’ont fait savoir à travers un meeting qui s’est tenu, le samedi 22 octobre 2022, sur la place publique de Bonogosso.

Le chef du village de Mafible 2, Ali Mahouli, est revenu sur les raisons de leur colère.: « Nous sommes victimes des problèmes fonciers. 20 ans que cela dure. Les localités sont confrontées à beaucoup de situation. Notre territoire à été spolié de façon illégale. Depuis 2002, nous sommes dans ce conflit », a-t-il planté le décor. Puis ajouter: « Depuis mars 2019, l’Etat a pris un décret pour délimiter les périmètres des territoires villageoises qui ceinturent Abidjan mais jusqu’à ce jour, rien n’est fait ».

Le chef Ali Mahouli s’explique mal cet état de fait. Au cours de ce meeting, il n’a pas caché son amertume. C’est pourquoi il a lancé un cri de coeur à l’endroit des autorités compétentes : « Je demande à l’Etat de déterminer les limites territoriales et les zones de compétences de chaque village. Cela va mettre fin définitivement aux récurrents conflits fonciers ».

Il est largement revenu sur leur installation sur le territoire des villages de Mafible. Mafible 2, village cosmopolite est confronté à un problème foncier. En effet, selon lui, le problème est survenu à la suite du partage de son territoire par cinq villages Atchan que sont Brebo, Akouai Agban, Anan ,Petit Bassam et Abouabou. «  Mafible est un village qui existe depuis longtemps . Nous sommes dans le répertoire des villages de la Côte d’Ivoire depuis 1955. Un village qui est reconnu doit avoir un territoire et nous avons notre limite », a-t-il fait savoir.  Le chef du village de Mafible a souligné en effet que C’est en 2005 que les chefs des communautés des villages Atchan se sont réunis pour se partager leur territoire.  Et comme motif avancé, cette parcelle serait une forêt classée.  « Effectivement, cette partie qui s’étend de 4500 ha à été classée en 1933 et déclassée en 1955 », reconnaît-il. Malheureusement lors de ce vaste mouvement du partage, affirme-t-il, les populations de Mafible ont été royalement ignorées.

En tout état de cause, les populations de Mafible ont souhaité que l’on leur établisse dans leurs droits pour leur permettre de jouir de leur bien.

Bien avant son intervention, Touré Mohamed, président des jeunes de Bonogosso, Traoré Djeneba, présidente des communautés villageoises de Bonogosso et de Mafible et koné Sita, présidente des associations se sont exprimés sur le calvaire qu’ils vivent avec la présence d’un grand nombre de gendarmes sur leur territoire. Ils interpellent le président Alassane Ouattara à se pencher sur leur situation. À les croire, si l’Etat fait la délimitation des sites, il n’y aura pas de palabres.

 

Camille Konan.

 

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