La localité de Doké, chef-lieu de sous-préfecture, dans la région du Cavally, précisément dans le département de Bloléquin, à l’ouest de la Côte d’Ivoire a connu une journée de violence, le vendredi 8 mars 2024. Cela à la suite de la mort tragique d’un jeune homme issu de la communauté allogène. Un décès intervenu suite à une bagarre avec un jeune autochtone, originaire de Doké, selon les informations que nous avons recueillies sur place. La localité de Doké située à quelques encablures du Libéria, pays voisin de l’ouest ivoirien, était déjà à feu et à sang au moment où notre équipe de reportage débarquait sur les lieux. Il était 16 h GMT.
A l’entrée de la petite ville de Doké, une foule immense surexcitée d’autochtones et d’allogènes se regardait en chiens de faïence face aux gendarmes dépêchés sur place pour mettre de l’ordre. Stationnés au domicile du sous-préfet de la localité, les gendarmes avaient réussi à empêcher les manifestants de détruire la maison et les biens d’un cadre autochtone, avons-nous appris.
Un jeune allogène meurt tragiquement, Doké s’embrase
Mais la voie nouvellement bitumée qui traverse la ville de Doké en direction de la ville de Toulepleu n’a eu de chance. Puisque les manifestants qui convergeaient vers Doké, des manifestants qualifiés de « renforts » car arrivés des villages environnants dont Bably-Vaya ont mis le feu au bitume à l’aide de grands pneus enflammés. A l’intérieur de Doké qui s’est vidé de sa population, en grande majorité en fuite, la désolation était à son paroxysme.
Plusieurs habitations incendiées en représailles par les populations qui s’affrontent continuaient d’être consumées par des flammes. Dans la famille, dont nous taisons volontairement le nom, qui serait celle de l’auteur présumé du meurtre, des volontaires qui ont bravé la peur, tentaient désespérément de venir à bout des flammes qui se propageaient de maisons à maisons à cause du vent de la grande sécheresse qui sévit dans cette région forestière.
Les forces de l’ordre mobilisées…
Des scènes de pillages ont été perpétrées au su et au vu des forces de l’ordre pourtant déployées en masse. A en croire des sources proches de la gendarmerie, le présumé meurtrier est toujours en cavale. Mais la Maréchaussée s’activait à mettre tout en œuvre pour mettre le grappin sur l’individu. Les mêmes sources sécuritaires nous ont affirmé que de nombreux blessés ont été enregistrés.
La tension s’est poursuivie jusque tard dans la soirée du vendredi 8 mars. Ce samedi 9 mars 2024, un calme relatif prévaut à Doké mais les esprits restent surchauffés. Une situation qui conduit les gendarmes venus de Bloléquin, Toulepleu, Guiglo et Duékoué à veiller au grain sur place en vue de parer à toute éventualité. Surtout que des « renforts » d’autochtones et d’allogènes qui veulent toujours en découdre sont annoncés.
Félix Teha-Dessrait
Envoyé spécial dans le Cavally
Légende photo : Des maisons et des biens matériels incendiés
Laissez une réponse