Côte d’Ivoire / Chantal Camara, nouvelle présidente du Conseil constitutionnel  – Une femme à poigne nommée à la tête de l’institution

« Le Président de la République, Son Excellence Monsieur Alassane Ouattara, a signé, ce mardi 9 mai 2023,un décret de nomination au Conseil constitutionnel. Ainsi, Madame Chantal Nanaba Camara, magistrat hors hiérarchie, Groupe A échelon unique,  est nommée Présidente du Conseil constitutionnel pour une durée de six (06) ans.

Cette nomination prend effet à compter du 21 juillet 2023. Par ailleurs, le Président de la République procédera ultérieurement à la nomination de trois (03) Conseillers au Conseil constitutionnel, en remplacement de ceux dont le mandat arrive à expiration, le 26 juillet 2023. ».

C’est par ce communiqué lu, le mardi 9 mai 2023, par le Secrétaire général de la Présidence de la République, le ministre Abdourahmane Cissé, que le départ définitif  du précédent président du Conseil constitutionnel, le magistrat hors hiérarchie, Koné Mamadou,  de la tête de l’institution  a été acté. Ainsi que son remplacement par Chantal Nanaba Camara.

A noter que Koné Mamadou a été nommé président du Conseil constitutionnel, le 3 février 2015, suite à la démission du Professeur Francis Vangah Romain Wodié de la présidence de cette institution. Chantal Nanaba Camara, précédemment présidente de la Cour de Cassation depuis avril 2020, remplace  donc Koné Mamadou, dont le mandat est arrivé à expiration.

Qui est Chantal Camara ? Ce qu’il faut d’abord préciser avant tout, c’est qu’il s’agit  d’une grande première pour la Côte d’Ivoire depuis l’indépendance du pays, le 7 août 1960.

C’est en effet la première fois qu’une femme préside la clé de voûte des institutions de la République. Après huit ans de service, dont deux du mandat du démissionnaire Wodié, Koné Mamadou fait ses adieux à l’institution après avoir dirigé exceptionnellement deux scrutins présidentiels (2015 et 2020).

Son successeur, la  magistrale hors hiérarchie, Chantal Camara, âgée de 69 ans,  pourrait bien relever les défis futurs dont le plus crucial est l’élection présidentielle d’octobre 2025 qui pourrait voir en lice, sauf changement, le trio des « trois grands » acteurs de vie politique ivoirienne. A savoir, Alassane Ouattara, Henri Konan Bédié et Laurent Gbagbo. Il s’agira pour la nouvelle présidente du Conseil constitutionnel, de certifier cette élection et veiller à sa transparence mais surtout donner les résultats finaux en toute indépendance.

Dans le milieu judiciaire ivoirien, ceux qui ont longtemps pratiqué Chantal Camara, la dise hautement capable de relever cet important défi. Il l’a décrive comme une femme à poigne, qui ne recule devant rien. Une grande professionnelle du Droit pour qui la loi reste la loi pour tous.

Pour les détracteurs de dame Chantal Camara, parce qu’il en existe dans le milieu,  elle tiendrait sa nomination à la tête du Conseil constitutionnel de sa proximité supposée avec la Première dame de Côte d’Ivoire, Mme Dominique Ouattara.

Qu’elle serait une partisane indécrottable du chef de l’Etat Alassane Ouattara (évidemment, nos interlocuteurs en apportent aucune preuve).  Au-delà de tout, les uns et les autres reconnaissent en l’ancienne présidente de la Cour de cassation, sa détermination au travail et son respect pour les règles. Certains n’hésitent pas à l’appeler la « Margaret Thatcher  de la Justice ivoirienne ».

Didier Depry   

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