Côte d’Ivoire : des consommateurs s’opposent à la privation du gaz

 La société nigériane SARA a obtenu le marché d’emplissage des bouteilles de gaz butane et de leur commercialisation en Côte d’Ivoire sans appel d’offres. L’acquisition de ce marché de gré-à-gré irrite de nombreux consommateurs ivoiriens. Nous avons interrogé quelques-uns entre eux.

Mathieu Yao, Enseignant :

« C’est énervant de livrer contre notre gré nos sociétés »

« Je salue les travaux déjà abattus par nos autorités, mais leur histoire de privatisation par-ci et par-là me dégoûte. Comment privatiser notre approvisionnement en gaz au profit des étrangers ? C’est énervant de livrer contre notre gré nos sociétés. C’est le comble, qu’est-ce qui va nous arriver à la longue ? Qu’on nous laisse nos biens, je ne suis pas d’accord avec cette option ».

Kouadio Kouassi, fonctionnaire à la retraite :

« Qu’est-ce que nous laissons à nos enfants avec cette privatisation de la chaîne du gaz ? »

« Je suis à la retraite et j’ai toujours dit que nous travaillons pour notre bien-être et notre progéniture. La vie d’une nation ne se résume pas aux retombées économiques des autres. Qu’est-ce-que nous laissons à nos enfants avec toutes ces privatisations dont celle de la chaîne du gaz ?  L’approvisionnement en gaz en Côte d’Ivoire n’est pas à son déclin, pourquoi vouloir appliquer une privatisation ? Le comité de privatisation a certainement un intérêt caché. Mais qu’il sache que c’est un bien public, qu’il ne doit pas en faire ce qu’il veut. C’est le bien des Ivoiriens, qu’il laisse notre gaz tranquille ! ».

Karim Ouattara, sociologue :

« La privatisation a corrompu nos mœurs »

« Vous savez, quand une habitude persiste, ça donne une nouvelle image à l’homme. Depuis des années, les autorités ivoiriennes ont procédé à des privatisations qui ont corrompu nos mœurs. Donc, privatiser est devenu une chose facile à appliquer. Que ça arrange ou pas, nos autorités trouvent le malin plaisir de privatiser nos entreprises qui, selon elles, ne survivront qu’en les privatisant. Alors qu’en le faisant, ça n’arrange que le pays de l’acheteur et l’avenir de la Côte d’Ivoire devient hypothéqué. Il faut donc se détacher de cette idée de privatisation qui a corrompu nos mœurs ».

Aimé Kouadio, technicien en bâtiment :

« C’est la comédie cette privatisation, les Ivoiriens doivent se réveiller »

« Allez leur dire, qu’il ne s’agit pas d’un bien familial pour celui qui veut privatiser notre approvisionnement en gaz. C’est un bien public qu’on ne doit pas concéder à une tierce personne. D’ailleurs, pourquoi privatiser quelque chose qui fonctionne très bien ? C’est une comédie, cette privatisation. Les Ivoiriens doivent se réveiller. Qu’allons-nous laisser à la génération future parce que c’est de cela qu’il s’agit. Je crois qu’il nous faut une gestion rigoureuse de nos ressources. C’est quand même aberrant d’entendre toujours parler de privatisation ».

Jean-Marie Sécongo, Etudiant-coiffeur ;

« On veut tuer ce secteur »

« Quand j’entends cela, je suis révolté et scandalisé. Comment vouloir à tout prix privatiser les choses ? A quoi sert-il de privatiser le secteur du gaz en Côte d’Ivoire ? Qu’est-ce qui s’est passé ? Je suis contre cette cession à un opérateur étranger. Je ne suis pas xénophobe et loin de moi cette idée. Je m’insurge seulement contre ceux qui veulent à tout prix privatiser notre gaz. On veut tuer ce secteur ».

Alégré Camara, topographe :

« C’est quoi encore cette idée ?»

« C’est incroyable, ce pays qui veut tout privatiser ? Privatiser l’approvisionnement en gaz du début jusqu’à la fin ? C’est quoi encore cette idée ? Je dis non, non et non, c’est injuste. Il faut revoir les clauses. J’ai mal quand on me parle de cela »           

Laissez une réponse

Votre email ne sera pas publié