Côte d’Ivoire  / Le milieu des arts plastiques en deuil – Le célèbre artiste-peintre Monné Bou est mort

Coup de froid, coup de massue depuis dimanche soir dans l’écosystème des arts plastiques et visuels en Côte d’Ivoire. Et pour cause : le maître de la technique du jet, le monument Monné Bou, s’est couché à jamais au CHU d’Abidjan-Treichville, dans la soirée du dimanche 17 novembre dernier. Il y était hospitalisé depuis le vendredi 15 novembre 2024. Il rejoint ainsi dans l’au-delà son alter ego James Houra, décédé le 27 janvier 2020 à Abidjan.

Longtemps malade, manquant de force, avons-nous appris, le plasticien, âgé de plus de 80 ans, vivait retranché à Adiaké où, malgré la maladie, il continuait de peindre. C’est de là-bas que sa famille ; le sentant particulièrement à bout de force et constatant qu’il était extrêmement affaibli, s’est résolue à le faire admettre au CHU de Treichville, vendredi dernier, pour des soins intensifs. Hélas, les médecins n’ont pu le sauver.

En mars dernier, du 7 au 21 de ce mois-là, précisément, il avait célébré, au Musée des civilisations de Côte d’Ivoire sis à Abidjan-Plateau, ses 50 années de carrière à travers une exposition-hommage, finalement la dernière de sa carrière. Il y avait, à l’occasion, et en prélude de cette rencontre picturale, réalisé près d’une vingtaine de toiles. Cette exposition, intitulée « Monné Bou, le mystère du jet, 50 ans après », avait pour avantage de retracer les temps forts de sa riche carrière et de revenir sur sa trajectoire.

Peintre gestuel dont les premières œuvres datent de 1973, Monné Bou n’était pas de ces artistes travaillant avec des matériaux récupérés, assujettis aux esthétiques du collage, engagés dans les ornières de l’art dit contemporain. Fidèle au chevalet, il trouvait un grand plaisir à préparer ses liants selon des méthodes bien à lui. Cela lui a permis d’avoir des peintures fluides, choisies avec une attention de cuisinière, qu’il projetait sur la toile installée à une certaine distance. Ses qualités de dessinateur faisaient le reste.

Marcellin Boguy

 Légende photo

Avec le décès de Monné Bou, la Côte d’Ivoire perd l’un de ses pionniers dans les arts plastiques.

 

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