Côte d’Ivoire / Réconciliation nationale, Éric-Aimé Sémien (président de l’OIDH) : « Tous les régimes ont échoué sur la question »

 

Au cours d’une conférence de presse, qu’il a animée le jeudi 21 juillet dernier, à son siège à la Riviera – Palmeraie. Éric-Aimé Sémien, président de l’Observatoire ivoirien des droits de l’homme (Oidh) s’est prononcé sur la situation sociopolitique en Côte d’Ivoire. Il a abordé entre autres le processus de réconciliation nationale en Côte d’Ivoire, la rencontre entre les trois grands leaders politiques ivoiriens, l’arrestation des 49 militaires ivoiriens aux arrêts au Mali, la question du coût de la vie de plus en plus cher.

Pour le président de l’Oidh, si depuis le général Guéi Robert au Président Alassane Ouattara, en passant par l’ex-président Laurent Gbagbo, l’on parle de réconciliation sans y parvenir, c’est qu’il y a un véritable problème. « Cela fait 20 ans qu’on parle de réconciliation en Côte d’Ivoire. Soit on pose les mauvaises questions c’est-à-dire un faux diagnostic, ce sont ceux-là mêmes qui parlent de la réconciliation qui constituent le véritable problème », a estimé Eric-Aimé Sémien.

Pour lui, tout le monde parle de réconciliation sans pour autant dire autour de quoi les Ivoiriens doivent se réconcilier. « Nous avons l’impression que l’on parle de réconciliation quand deux ou trois acteurs politiques se rencontrent. Il ne faut pas avoir cette vision assez étriquée de la réconciliation », a-t-il signifié.

« Le problème est profond. Ce ne sont pas les élections qui créent la violence, mais elles accentuent les clivages existant entre les communautés », a poursuivi le président de l’Oidh. Soulignant que le dialogue à côté de son caractère politique, doit avoir une dimension sociale c’est-à-dire tous les acteurs ivoiriens doivent y participer. « Tous les régimes ont échoué sur la question de la réconciliation en Côte d’Ivoire parce qu’on ne pose pas la bonne question. On ne choisit pas les bons acteurs », a indiqué le président de l’Oidh

Parlant de l’arrestation des 49 soldats ivoiriens au Mali, le conférencier dit ne pas être surpris. « Cette affaire intervient dans un contexte où les relations la Côte d’Ivoire et le Mali sont au plus mal », a fait savoir Eric-Aimé Sémien.

Selon lui, la Côte d’ivoire n’est pas le seul pays qui envoie des soldats au Mali. « Les relations se sont détériorées grandement entre les deux pays depuis un bon moment. Il y a un manque de confiance de part et d’autre », a déploré M. Sémien.

C’est pourquoi il estime que la Côte d’Ivoire doit travailler à améliorer ses relations avec le Mali.  » Je pense qu’il est temps d’aider le Mali à sortir de cette situation. Il faut appuyer cette médiation en cours afin qu’elle aboutisse. La Côte d’Ivoire et le Mali doivent avancer main dans la main « , a-t-il exhorté.

S’agissant de la cherté de la vie, le président de l’Oidh estime que société civile, les intellectuels et les partis politiques ont tous démissionné en dehors de quelques individualités qui se distinguent au niveau de la société civile. « On nous dit que cela est dû à la crise en Ukraine. On veut bien le croire car le phénomène est mondial, mais la réponse est donnée par chaque pays. On n’a pas envie de savoir ce qui se passe en Ukraine, on demande juste la déduction », a déclaré Eric-Aimé Sémien. Avant de proposer que le gouvernement fasse feu de tout bois pour subventionner encore et encore les produits de première nécessité. « S’il faut réduire le train de vie de l’Etat, les missions officielles de l’Etat, il faut le faire » , a-t-il recommandé.

 

Christian Tiony

 

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