Crise au FPI – Issiaka Sangaré annonce la création d’un courant et attaque Affi N’Guessan

« J’annonce, ce jour, qu’en vertu du titre 5 en ses articles 74 et suivants du Règlement intérieur du FPI, la création d’un courant au sein du parti. Ce courant va se donner les moyens politiques de rassembler les militantes et militants autour des valeurs de démocratie, de justice et de liberté pour le renouveau du Front populaire ivoirien ». Telle est la quintessence des propos liminaires de l’ex-secrétaire général et porte-parole du Front populaire ivoirien (FPI), à l’entame de la conférence de presse qu’il a animée, ce jeudi 26 septembre 2024, à l’hôtel Belle Côte sis à Abidjan-Cocody.

Démis de ses fonctions de secrétaire général et de porte-parole du FPI par le président de ce parti, Pascal Affi N’Guessan, le lundi 23 septembre dernier, Issiaka Sangaré est très remonté contre son ancien patron. Il n’a pas manqué de le faire savoir aux journalistes après avoir dressé l’historique du partenariat RHDP-FPI.

Le courant et ses objectifs

 A l’en croire, les faits fondant la naissance du courant qu’il lance sont la rupture unilatérale de ce partenariat et le rapprochement d’Affi N’Guessan avec l’ancien chef d’État Laurent  Gbagbo, président du PPA-CI. Selon lui, le partenariat politique entre le FPI et le RHDP signé le 2 mai 2023 lors d’une cérémonie officielle organisée au Sofitel l’Hôtel Ivoire d’Abidjan-Cocody ne contenant aucun engagement électoral des deux parties a toutefois conduit dans sa dynamique à des acquis électoraux là où dans les régions et les communes, le RHDP et le FPI ont fait des listes communes.

Fervent défenseur du partenariat RHDP-FPI, Issiaka Sangaré est revenu sur les acquis glanés par le FPI grâce à ce partenariat. Notamment l’obtention de 3 postes de vice-président de région et 15 postes d’adjoints aux maires ainsi que de nombreux conseillers régionaux et municipaux. En plus de la présence du FPI au Conseil économique, social, environnemental et culturel (CESEC) avec 2 conseillers.

Révélations sur le partenariat RHDP-FPI

 «Un an après la signature de ce partenariat, alors qu’il faut s’attendre à un bilan comme demandé par le partenaire RHDP et comme admis par la majorité des cadres de la direction, le président du FPI a plutôt exigé l’organisation d’un séminaire national sur la réconciliation. Fermant ainsi la porte à la nécessité du bilan pour dégager les forces et les faiblesses du partenariat et en tirer les conséquences. Alors même que cette question divisait le Secrétariat exécutif, nous avons été informé incidemment, suite à l’appel de Bonoua lancé par le président Laurent Gbagbo, que M. Affi N’Guessan avait eu une rencontre avec le représentant du PPA-CI sans que la direction n’en soit informée. Nous avons formulé notre désaccord total et sur la démarche et sur le fond. Pour la grande majorité des cadres et militants du FPI, il n’est pas question de s’engager avec le PPA-CI après la parenthèse honteuse qui a provoqué la scission du parti. En ce qui concerne la décision du Comité central du 7 septembre 2024 dénonçant le partenariat, nous maintenons qu’elle a dérogé au principe du quorum et n’a donc pas connu de délibération ayant une force contraignante. Le président Affi N’Guessan Pascal, par une fuite en avant, vient, depuis le lundi 23 septembre 2024, de décharger de leurs fonctions certains membres de la direction dont moi-même, parce qu’opposés à la dérive autocratique et au déni de démocratie », a relevé Issiaka Sangaré.  Face à beaucoup de supputations par rapport au comportement du président du FPI, Affi N’Guessan, Issiaka Sangaré s’est interrogé. Il dit ne pas comprendre le rapprochement avec le président Laurent Gbagbo que l’on veut leur imposer, dira-t-il.

Les inquiétudes d’Issiaka Sangaré et les autres promoteurs du courant

 « Qu’est qu’on nous cache ? On n’a pas envie d’être une masse qu’on manipule au gré de ses intérêts. On a besoin de savoir les tenants et les aboutissants de cet imbroglio dans lequel l’on patauge. Par ailleurs, il faut noter que la capitulation avait déjà été faite avec Sébastien Dano Djédjé. L’allégeance à Laurent Gbagbo va suivre. Nous ne pouvons entrer dans ce schéma que l’on veut coûte que coûte nous amener à suivre ».

Au demeurant, a-t-il poursuivi,  « nous constatons avec le président Affi N’Guessan, la caporalisation des moyens du parti. Le parti se renferme. La pensée ne s’y exprime plus. On n’a pas de vision. On n’a pas de stratégie. On a échoué sur plusieurs plans. Mon métier est de travailler sur les stratégies. Ce qui se passe avec Affi N’Guessan, c’est de l’art divinatoire. Alors qu’avec le RHDP, la légalité a toujours été reconnue. Ce qui nous a facilité la tâche. Notre adversaire n’est donc pas le RHDP. Nous estimons qu’il y a des acquis pour la cohésion sociale avec le partenariat qui lie nos deux partis. Et c’est nous qui avons demandé ce partenariat. Nous l’avons justifié par la volonté de cohésion sociale. Le souci n’est donc pas d’aller au RHDP comme on nous le propose. Nous avons tous pour finalité de développer notre pays. Alors il s’agit d’asseoir avec le RHDP, une gouvernance par rapport à ce partenariat ».

A la tête du nouveau courant au sein du FPI, Issiaka Sangaré a demandé « aux camarades militants, l’impérieuse nécessité de s’associer à la dynamique qui est mise en œuvre pour donner à notre parti, la meilleure chance de succès ». Lors de cette conférence de presse, Issiaka Sangaré avait à ses côtés, entre autres, Pierre Dagbo Godé, Diabaté Beh, Anne Gnahouret, Koulibaly Seydou, Trabi Tra et Ouattara Souhodou.

Marcellin Boguy 

 Légende photo : L’ancien secrétaire général et de porte-parole du FPI, Issiaka Sangaré, lors de la conférence de presse de ce jeudi 26 septembre 2024.

 

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