La crise postélectorale de 2010-2011 en Côte d’Ivoire a laissé une empreinte indélébile sur le pays. Plus de dix ans après les violences qui ont suivi l’élection présidentielle, la quête de justice continue de se heurter à des obstacles considérables. Au cœur de cette quête, la Cour pénale internationale (CPI), dont l’enquête sur les crimes commis au cours de cette période trouble, reste entravée par le contexte politique actuel. Le procureur adjoint de la CPI, Mandiaye Niang, espère relancer la coopération avec les autorités ivoiriennes pour accélérer l’enquête. Le bureau du procureur ambitionne de boucler ses investigations d’ici 2025, mais il est clair que le dossier ne sera pas totalement clos. Les noms des personnes visées par les enquêteurs demeurent confidentiels, et il faudra encore les juger.
Une enquête entravée par des obstacles multiples
Ce second volet de l’enquête, visant particulièrement la rébellion alors favorable au chef d’Etat actuel, Alassane Ouattara, rencontre des difficultés majeures. Mandiaye Niang qui s’est confié récemment à la radio publique française RFI, souligne les défis présents : « L’enquête est une activité exploratoire. On explore, on suit des pistes, on identifie des gens. Mais quant à les voir maintenant venir coopérer avec vous, donner des preuves, quant à avoir accès à certaines informations, que ce soit des comptes rendus téléphoniques ou autre chose dont on sait que ça existe, que ce soit en Côte d’Ivoire ou ailleurs, quant à parler des anciens contingents par exemple des Nations unies, le tout parfois c’est de véritables parcours d’obstacles. » Ces propos du procureur adjoint mettent en lumière la complexité des démarches nécessaires pour avancer dans cette enquête.
Une fermeture symbolique et des inquiétudes persistantes
Il y a quelques semaines, la CPI a annoncé la fermeture de son bureau en Côte d’Ivoire, une mesure diversement appréciée. Les défenseurs des droits de l’Homme craignent un abandon de l’enquête, déjà compliquée, sur la crise postélectorale de 2010-2011. « Nous maintenons notre cap, qui est l’enquête sur les autres factions », assure pourtant Mandiaye Niang. Malgré les obstacles, le bureau du procureur de la CPI reste déterminé à poursuivre ses investigations, espérant qu’un jour, justice sera rendue pour tous les Ivoiriens. En effet, la crise postélectorale de 2010-2011 reste une plaie béante dans l’histoire ivoirienne et la recherche de justice pour les victimes de cette période trouble demeure une tâche ardue.
Robert Krassault
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Les présidents Ouattara et Gbagbo ont scellé leur réconciliation et se sont rencontrés plusieurs fois, dans un climat convivial, depuis le retour de Laurent Gbagbo en Côte d’Ivoire, le 17 juin 2021. La Justice, quant à elle, tarde à être faite pour les milliers de victimes de la sanglante guerre qui a opposé ces deux acteurs politiques ivoiriens.
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