Décisions de la CEDEAO sur la  Guinée / Conakry réagit : « Nous sommes déçus »

Les chefs d’Etat et de gouvernement de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) ont tenu, le vendredi 25 mars dernier, à Accra (Ghana), un sommet extraordinaire sur la situation au Mali, en Guinée et au Burkina Faso. Au cours de cette rencontre, des décisions importantes ont été prises.

Pour le Mali, la CEDEAO a décidé de maintenir les sanctions économiques contre ce pays. Elle a exigé de la junte militaire de s’inscrire dans une transition qui va durer de 12 à 16 mois. Concernant la Guinée, la CEDEAO demande « la finalisation d’un chronogramme acceptable de la transition au plus tard le 25 avril 2022. Passé ce délai, des sanctions économiques et financières entreront immédiatement en vigueur ; demande au gouvernement de renforcer l’inclusivité et le dialogue avec les acteurs politiques et la société civile dans la gestion de la transition en vue de réduire les tensions dans le pays et assurer une transition apaisée ;   invite les autorités de la transition à respecter les dispositions légales et réglementaires dans le processus de récupération des biens présumés appartenir à l’État ».

Les autorités de la transition en Guinée ont réagi à ces décisions de la CEDEAO les qualifiant d’ « injonctions » qui ne sont pas à leur goût. En témoignent les propos du porte-parole du gouvernement guinéen, Ousmane Gaoual Diallo,  au cours d’un entretien avec Guinéenews. «Nous sommes déçus, parce que la Guinée continue d’avancer au rythme de son peuple. Le CNRD (la junte au pouvoir, ndlr) et le gouvernement ont posé des actes qui sont de nature à aller dans le sens de la sortie de la transition. Ces actes sont pour l’instant très positifs et encourageants. Et la CEDEAO doit aussi comprendre qu’on n’évolue pas vers la démocratie sous le diktat. Il faut absolument que la CEDEAO comprenne la situation de la Guinée », estime-t-il.

Et d’ajouter : « Que  la CEDEAO  ne pas considère pas la Guinée comme un pays en guerre ou un pays en crise. Ce sont les crises qui ont abouti à la situation actuelle. Donc, il ne faut pas que la CEDEAO aussi, dans ses prises de position, renforce la méfiance entre les acteurs en Guinée. Ce qui est important, c’est que la CEDEAO doit être à l’écoute des institutions, à l’écoute des peuples. Ce qui n’a jamais été le cas ». Pour Ousmane Gaoual Diallo , « ces dernières années, la CEDEAO ne s’est pas distinguée par la démocratie, elle ne s’est pas distinguée par les exigences en termes d’Etat de droits ». Et de rassurer que « l’Etat guinéen travaille dans ce sens-là, sans aucune pression, sans aucune forme d’injonction. Et nous continuons à poser les actes avec un objectif ultime de finir la transition dans de très bonnes conditions et de permettre à la Guinée de tourner cette page et d’installer à sa tête, les gens que la majorité a choisis ».

S’agissant du Burkina Faso, la CEDEAO « réitère sa ferme condamnation du coup d’État du 24 janvier 2022 ;  exige la libération inconditionnelle et sans délai du Président Roch Marc Christian Kaboré;  décide de maintenir la suspension du Burkina Faso de toutes les Institutions de la CEDEAO jusqu’au rétablissement de l’ordre constitutionnel ; demande la finalisation d’un chronogramme acceptable de la transition au plus tard le 25 avril 2022. Passé ce délai, des sanctions économiques et financières entreront immédiatement en vigueur, appelle la Communauté Internationale à renforcer son appui humanitaire en faveur du Burkina Faso ».

D.D

 

 

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