Dette extérieure et intérieure de la Côte d’Ivoire : Un acteur politique tire la sonnette d’alarme

Diby Bertrand Ako, président-fondateur du Parti des houphouëtistes pour la démocratie et le développement de la Côte d’Ivoire (PHDD-CI), lors de son message à la nation ivoirienne, dans le cadre du nouvel an 2023, le 1er janvier dernier, à Cocody, a affirmé qu’au plan économique, en Côte d’Ivoire, le poids du service de la dette extérieure et intérieure reste une préoccupation inquiétante.

« La Côte d’Ivoire qui a un encours de la dette établi, en mars 2022, à 21 117, 4 milliards FCFA devra, selon l’agence de notation Fitch Ratings, faire face, en 2023, au titre du service de la dette extérieure, à des paiements obligataires globaux de 56 millions de dollars prélevés sur ses réserves de change (détenues par la banque centrale) », a-t-il indiqué.

Et d’ajouter : « En 2024, ce sont 196 millions de dollars que devra rembourser la Côte d’Ivoire, toujours au titre de la dette extérieure. Ces paiements, selon Fitch, risquent de provoquer une grave instabilité macroéconomique et des tensions de liquidités, surtout que s’est achevée l’initiative de suspension du service de la dette (ISSD) ».

Lire aussi : Développement local – Les populations du Loh-Djiboua plébiscitent Sylvie Patricia Yao

Au dire de Bertrand Ako, même si le financement du développement rend nécessaire les emprunts, le PHDD-CI recommande à l’Etat ivoirien, un endettement modéré face aux prêteurs internationaux qui pourraient relever le niveau de leurs primes à cause de cette situation d’instabilité macroéconomique.

« Il ne faut pas oublier que l’endettement démesuré a créé la crise de l’endettement dans les années 80 et entraîné les programmes d’ajustement structurel (PAS) qui ont brisé l’élan du développement social dans les pays africains et dont les effets pervers continuent d’être ressentis par le système éducatif, le système de santé et le monde agricole », a souligné le président du PHDD-CI.

Selon lui, le rapport du FMI (Fonds monétaire international) n° 22/205 de juin 2022, même si un ensemble de mesures et des trajectoires de taux d’intérêt viables devrait permettre une dynamique de la dette soutenable dans le scénario de base, le ratio service de la dette extérieure-recettes intérieures est néanmoins proche de son seuil.

Par ailleurs, il a fait savoir que le FMI constate, de plus, que les tests de résistance donnent à penser que la dynamique de l’endettement observé en Côte d’Ivoire est la plus vulnérable à un choc sur les prix des produits de base.

« Dans le cadre du test de résistance standard portant sur les prix des produits de base en lien avec l’analyse de viabilité de la dette (AVD), la valeur actuelle (VA) de la dette publique par rapport au PIB dépasserait le seuil correspondant de 55 % à partir de 2025 et continuerait de croître par la suite ; ce qui témoigne de l’importance de renforcer la résilience dont la Côte fait déjà preuve en privilégiant une compétitivité accrue et une diversification économique », a-t-il signifié.

Lire aussi : Bénin / Elections législatives du 8 janvier 2023 – La mouvance présidentielle pourrait tenir la majorité, l’opposition faire des percées

Poursuivant, il a également indiqué que le FMI constate que les risques qui pèsent sur la capacité de la Côte d’Ivoire à rembourser émanent principalement du secteur budgétaire ainsi que de chocs extérieurs éventuels. « Le ratio service de la dette-recettes relativement élevé de la Côte d’Ivoire présente certains risques et la marge de manœuvre qui permet d’absorber les chocs est limitée.

La dynamique d’endettement de la Côte d’Ivoire est donc vulnérable à plusieurs chocs potentiels (recensés dans la matrice d’évaluation des risques) tels que des perturbations économiques et politiques, et une volatilité accrue des cours des produits de base et des marchés financiers », a conclu Bertrand Ako, président du PHDD- CI.

Nedson Djinsou

Laissez une réponse

Votre email ne sera pas publié