Durabilité du café robusta en Afrique  Ambassadeur Aly Touré : « Il faut qu’on harmonise les productions au niveau de l’ACRAM »

Représentant permanent de la Côte d’Ivoire auprès des Organisations internationales des produits de base et président du comité jeunesse, marketing et promotion de l’Agence des cafés robustas d’Afrique et de Madagascar (ACRAM), l’Ambassadeur Aly Touré a participé, hier, vendredi, à Lomé, capitale du Togo, à une conférence internationale sur la durabilité du café robusta en Afrique.  Au terme de la rencontre et face à la presse, le Représentant de la Côte d’Ivoire, troisième pays producteur mondial du café,  a exposé sa vision pour la durabilité du café robusta en Afrique et à travers le monde.

 

« Vous savez qu’au niveau du café et du cacao, nous avons beaucoup de défis à relever. J’ai indiqué tantôt que cette filière de café générait à peu près 200 milliards de dollars par an, vous avez vu que la cote part des pays producteurs est d’environ 20%. Donc nous sommes contents, nous espérons que bientôt une rencontre à grande échelle aura lieu car que ce soit la promotion de la consommation, la transformation ou le renforcement des capacités, il s’agit d’abord du revenu du producteur. Quand le producteur est à l’aise, tout le monde est à l’aise. Ce que nous ne voulons pas, c’est que le producteur soit le maillon faible de la chaîne. A partir de ce moment, il ne peut y avoir de durabilité. Alors tous les débats que nous menons, tant qu’on ne peut pas mettre le producteur à l’aise, ça ne donnera rien. Faire la promotion de la consommation demande beaucoup de travail. Les gens n’ont pas l’habitude de boire du café et de manger du chocolat. Cette rencontre est une bonne initiative et nous sommes pour la transformation et la consommation, cela nous met à l’abri de la fluctuation des prix sur le marché international.

Il faut une politique volontariste des Etat africains, des Etats de l’Amérique latine sans oublier les Asiatiques, il faut qu’on se mette ensemble pour qu’on puisse faire la promotion et qu’on transforme ce que nous produisons. On ne peut pas continuer à exploiter les fèves de cacao, les cerises de café tout le temps, ça ne marchera pas. Chaque pays a son taux de transformation. Chaque pays de l’ACRAM et de l’OIAC, chaque pays des produits de base, possède son taux de transformation. Au niveau des pays des produits de base, chaque pays a sa politique de transformation. En Côte d’Ivoire, nous en avons une, le Togo a sa politique de transformation, chaque pays fait sa politique de transformation en fonction de ses objectifs. Certains pays sont à 50%, d’autres à 45%, c’est pour cela il faut qu’on harmonise les productions au niveau de l’ACRAM pour qu’on puisse faire une plateforme globale pour intensifier le commerce entre les pays africains », a-t-il confié aux journalistes.

Par ailleurs, selon le confrère « Togo First », la version française de la 4ème  édition du Guide du café a été officiellement lancée, vendredi, à Lomé par l’Agence des cafés robustas d’Afrique et Madagascar (ACRAM).  Le document est élaboré avec la collaboration du centre du commerce international (ITC). L’ouvrage est subdivisé en 8 chapitres, et diffuse des informations sur les évolutions du marché du café en Afrique avant, pendant et post-covid 19. Il apporte des précisions sur la nouvelle qualité du café, la nouvelle classification, la digitalisation de la filière café et l’organisation du secteur, dans le contexte du changement climatique.

Ce guide dont la première édition remonte à 1992, selon le président de l’ACRAM, le Togolais Enselme Gouthon, offre et explique aux acteurs de la chaîne café, les opportunités à explorer dans cette filière qui est en plein essor. En effet, l’agence, à travers cette nouvelle édition, ambitionne de positionner le café sur le marché international après la pandémie de covid-19, qui a affecté tous les secteurs d’activité. Le guide sera également disponible prochainement, dans d’autres langues afin de permettre à tous les pays producteurs du café de connaître et maîtriser son contenu.

Didier Depry

 

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