Exclusif / 12 ans après la crise post-électorale  Alcide Djédjé : « Il y avait des faucons autour de Laurent Gbagbo »

Ancien ministre des Affaires étrangères sous l’ex-président Laurent Gbagbo, ancien conseiller spécial chargé de la diplomatie et ex-ambassadeur de la Côte d’Ivoire à l’ONU sous l’ancien régime, le diplomate chevronné Alcide Djédjé est un acteur de premier plan qui a vécu de l’intérieur la crise post-électorale de 2010-2011. Il a mené des négociations de sortie de crise auprès  de la France et l’ONUCI  avec l’accord de  Laurent Gbagbo. Ce qui lui a valu les foudres des faucons de l’entourage de l’ancien chef de l’Etat. Dans cette interview exclusive qu’il a accordée au journal ivoirien L’Avenir, il jette un regard rétrospectif sur ce qui s’est passé, il y a 12 ans.

Nous vous livrons ci-dessous la première partie de cette interview.    

11 avril 2011-11 avril 2023. Cela fait 12 ans que la Côte d’Ivoire a tourné une page triste de son histoire. Vous étiez l’un des acteurs clés de cette histoire. 12 années après, quels sont les sentiments qui vous animent ?

Douze années après, ce sont des leçons fortes qu’on en tire forcément parce que quand on est dans le feu de l’action, on peut ne pas se rendre compte des conséquences que telle ou telle posture peut avoir sur le pays ou sur la sous-région. Et donc douze années après, on est surpris de certaines attitudes que soi-même, en tant qu’acteur, on a pu avoir dans le feu de l’action. Douze années après, il faut remercier tous ceux qui ont contribué à ce que la Côte d’Ivoire soit apaisée aujourd’hui. On doit rendre gloire à Dieu, mais il ne faut pas oublier ceux, en Côte d’Ivoire ou à l’extérieur, qui ont contribué à ce que la paix revienne. Douze années après, il faut surtout remercier le président Alassane Ouattara pour avoir été là pour l’histoire, pour avoir amené la Côte d’Ivoire d’une situation de désastre à une situation de pays envié à travers le monde. Il ne suffisait pas que la guerre cesse. Après la guerre, il fallait aussi ramener la paix et la réconciliation, pour passer ensuite à cette phase de développement prodigieux qu’on connait aujourd’hui.

En 2011, au plus fort de la crise post-électorale, vous étiez à la résidence présidentielle. Comment avez-vous vécu les derniers jours du régime du président Laurent Gbagbo ?

On va se placer à partir de la médiation que j’ai effectuée à l’Ambassade de France, dans la nuit du 4 au 5 avril 2011 où le principe de cette médiation a été rejeté par certaines personnes autour du Président Laurent Gbagbo à mon retour à la résidence présidentielle. J’ai été prié de quitter la résidence par la Première dame Simone Gbagbo. Elle a estimé qu’il ne fallait plus que je continue de travailler sur ce dossier. Je suis parti mais je suis revenu à la demande du Président Laurent Gbagbo via le ministre Désiré Tagro, au moins à trois reprises, entre le 5 et le 11 avril 2011. Je revenais ponctuellement quand le président voulait mon avis sur tel ou tel dossier. Les derniers jours ont été des moments tristes. J’avais déjà quitté la Résidence et je me souviens encore comme si c’était hier de ce coup de fil de l’actuel président du Sénat, Ahoussou Jeannot, avec qui j’étais en contact. Quand on est un acteur principal, mais désavoué, on se trouve dans une situation d’impuissance. Je me souviens encore de cette phrase d’Ahoussou Jeannot qui disait :

« Alcide, il y a trop de morts dans les rues, qu’est-ce qu’on fait ? ». Il y avait de la frustration car face à certains entêtements, on ne peut pas faire grand-chose. J’ai vécu ces derniers jours avec beaucoup de frustrations. Frustration de n’avoir pas pu faire basculer les choses dans le sens d’une cessation des hostilités, ce qui était le but de la médiation à l’Ambassade de France. Médiation à laquelle ont pris part au téléphone Guillaume Soro, Choi Young-Jin, Dogbo Blé et nous faisions des triplex avec l’Ambassadeur de France. Au sortir de là, je n’ai même pas pu présenter le contenu de ce qui avait été dit au cours des négociations, et entre le 5 et le 11avril, ce sont les armes qui ont continué à parler avant que le Président Laurent Gbagbo ne soit arrêté.

Vous qui étiez dans le bunker, 12 années après, est-ce que vous pouvez nous décrire l’atmosphère qui y prévalait ?

C’était une atmosphère d’insécurité totale. Vous êtes dans une résidence, et juste à quelques mètres de vous, il y a des détonations, des éclats de verres, il y a des pans de la maison qui sont touchés, des débuts d’incendies etc. C’était une atmosphère d’insécurité.

Vous étiez le ministre des Affaires étrangères de Laurent Gbagbo et à la pointe de certaines négociations. Concrètement, qu’avez-vous fait pour éviter ce triste dénoue- ment que l’on a connu ?

Quand les bombardements ont commencé, j’étais en rapport constant avec l’Ambassadeur de France. Je lui ai dit qu’il fallait qu’il fasse arrêter les bombardements. Il m’a répondu qu’il fallait qu’un compromis soit trouvé avant que les bombardements ne s’arrêtent.

En tant que ministre des Affaires étrangères, je ne pouvais pas rester les bras croisés. Je me devais de parler avec la France qui est membre permanent du Conseil de sécurité de l’ONU et qui jouait un rôle essentiel dans cette affaire. J’ai donc approché le Président Gbagbo pour lui dire que je voulais me rendre à la résidence de France pour parler avec l’ambassadeur. Il m’a donné son accord et malgré quelques réticences de quelques personnes dans son entourage, j’y suis allé avec l’ambassadeur Koné Boubacar.

Les propositions qui étaient faites par la France étaient que toute la famille et tous les collaborateurs du Président qui étaient à l’intérieur de la Résidence puissent être exfiltrés pour être emmenés dans un pays que le Président Laurent Gbagbo aurait choisi pour exil. Il devait bien avant cela, indiquer par écrit qu’il renonçait au pouvoir avant de partir. Je dois vous préciser que dans le même laps de temps, le général Dogbo Blé et le colonel major Konan Boniface m’ont appelé pour me dire de de- mander l’arrêt des hostilités pendant que j’étais à la résidence de France.

Ce que vous dites est assez surprenant, d’autant plus que dans la conscience collective, Dogbo Blé est perçu comme l’un des faucons qui ont poussé Laurent Gbagbo à aller au bout et était fermé à toutes négociations. Vous venez de nous dire que ce même Dogbo Blé avait demandé l’arrêt des hostilités. Pouvez-vous être plus explicite ?

Pendant la médiation que j’ai menée, c’est-à-dire dans la nuit du 4 au 5 avril 2011, Dogbo Blé m’a effectivement appelé lorsque j’étais à l’ambassade de France et il m’a dit ceci : « Nous allons accepter d’être cantonnés, nous avons trouvé un compromis avec M. Choi Young-Jin. Nos forces seront donc cantonnées ». Les militaires avaient émis leurs condi-tions qui étaient que le Président Laurent Gbagbo ne devait pas être touché. L’armée ivoirienne allait sécuriser le Président, mais le cantonnement devait se faire. Dogbo Blé a donc bel et bien demandé cela. Il en a été de même pour le colonel-major Konan Boniface, qui était responsable du théâtre des opérations. Lui aussi a également appelé pendant que j’étais à l’ambassade, pour me demander la même chose. Il m’a dit que ses troupes étaient presqu’à bout et qu’elles ne pouvaient plus combattre. Ceci est la stricte vérité. Ils avaient engagé des négociations avec l’ONUCI pour que leurs troupes soient cantonnées. Malheureusement, toutes ces négociations ont capoté, elles ont été rejetées par l’entourage du Président Laurent Gbagbo.

Ce que vous dites est assez édifiant. Si les militaires qui tenaient au front avaient accepté le principe de la reddition et d’être cantonnés, comment des individus de l’entourage du Président, qui ne combattaient pas, peuvent avoir rejeté ces propositions ?

Vous devez savoir qu’il y avait des faucons autour du Président Laurent Gbagbo, notamment feu Abou Drahamane Sangaré et la Première dame Simone Gbagbo. Principalement, ce sont ceux-là qui ont rejeté ces propositions.

« Simone Gbagbo et Aboudrahamane Sangaré ont rejeté toutes les propositions de la médiation »

A un certain moment des négociations, le Président Gbagbo avait dit qu’il n’a envoyé personne négocier auprès de l’Ambassadeur de France. Comment expliquez- vous ce désaveu alors que vous soutenez qu’il en était informé ?

Les choses se sont passées devant tout le monde. Quand j’ai eu le feu vert d’y aller, c’était devant tout le monde. Il y avait par exemple le président Yanon Yapo, la ministre Christine Adjobi. Et puis je ne suis pas allé seul, j’étais avec l’Ambassadeur Koné Boubacar qui est encore vivant. La Première dame était elle aussi présente. Il est vrai qu’elle était opposée à cette idée, mais le Président Gbagbo a dit : « Laissez Alcide, il fait son travail » et nous sommes partis. On m’a bel et bien demandé d’aller voir l’ambassadeur Jean Marc Simon.

Vous parlez de faucons dans l’entourage du Président Gbagbo qui ne voulaient pas de ces négociations. Parmi ces faucons, le nom de l’ex- Première dame, Simone Gbagbo, revient de façon récurrente. Avec du recul aujourd’hui, pouvez-vous nous dire pourquoi elle ne voulait pas des négociations ?

Je ne saurais l’expliquer, mais elle se disait certainement qu’elle allait sortir vainqueur d’une confrontation militaire. Ce à quoi nous autres ne croyions pas du tout. De toutes les façons, la poursuite de la guerre ne bénéficiait à personne, donc sur le principe, ce n’était même pas la peine de continuer. Quand vous faites la guerre, il y a des gens qui meurent, d’un côté comme de l’autre. C’est fonda- mentalement sur ce principe que moi je n’étais pas d’accord. Il fallait pour moi, arrêter, et cette position rejoint la phrase qu’Ahoussou Jeannot avait prononcée : « Il y a trop de morts dans les rues, qu’est-ce qu’on fait ? ». La réponse est qu’il faut cesser les hostilités. Il peut arriver qu’on soit contraint de se battre, mais à un autre moment il faut pouvoir arrêter les combats. Il ne faut pas être jusqu’au-boutiste.

Sur la base de ce que vous venez de dire et avec du recul, pensez- vous qu’il y a des gens qui ont perdu le Président Laurent Gbagbo?

Oui, on peut valablement le dire, pour ce que j’ai vu et entendu. Il n’y a certes pas de responsabilité régressive et Il ne s’agit pas ici d’accuser entièrement l’entourage du Président Laurent Gbagbo. Dans tout pouvoir, il y a l’influence du premier cercle. Nous étions tous dans ce premier cercle, mais il a finalement décidé d’aller du côté de ceux qui ne voulaient pas de la négociation. En définitive, c’est lui qui devait prendre ses responsabilités. Ce qui est arrivé est arrivé, mais dans toute situation de crise, il y a des conseillers auprès du Président qui donnent des avis divergents et à un moment donné il peut pencher d’un côté ou d’un autre. La preuve, c’est que c’est lui seul qui a été inculpé par la justice internationale. Quand on occupe un tel poste de responsabilité, même si les choses ont été faites à votre insu, c’est vous qui en portez la responsabilité.

Quand la crise avait atteint son paroxysme, il y a eu un moment où il était question d’une éventuelle reddition de M. Laurent Gbagbo. Un discours qui devrait être lu à la Nation avait circulé en son temps. 12 années après, confirmez-vous cette in- formation ?

Bien sûr ! Un discours à la Nation avait été effectivement rédigé et devrait être lu. Il y a même eu des bandes déroulantes qui passaient à télé à cet effet. Je suis affirmatif, il y a un discours qui devrait être lu pour que le compromis d’Addis-Abeba soit accepté.

Finalement, ce discours n’a jamais été lu. Qu’est-ce qui a pu se passer pour qu’on en arrive là ?

C’est le Président Laurent Gbagbo qui pourra répondre à cette  question. Sinon, notre souhait en ce moment, était que ce discours soit lu pour que les hostilités prennent fin. Il y a un compromis qui avait été trouvé à Addis-Abeba et le Président Laurent Gbagbo devait se retirer pour qu’il y ait un gouvernement d’union qui se mette en place afin que la Côte d’Ivoire puisse aller de l’avant. Malheureusement, ceci n’a pas été possible.

Il se racontait à l’époque que c’était l’ex-Première dame, Simone Gbagbo qui avait empêché la lecture de ce message et qu’elle aurait même déchiré ce discours. Confirmez-vous également cette information ?

Je n’ai pas eu vent d’une telle information, mais c’est possible. Nous n’étions pas partout dans la résidence, donc on ne pouvait pas tout voir.

« Le général Dogbo Blé et le colonel-major Konan avaient demandé l’arrêt des hostilités »

Vous soulevez la question de la responsabilité, mais 12 années après la crise post-électorale, comment pouvez-vous expliquer l’entêtement du président Laurent Gbagbo à aller jusqu’au bout ?

Malgré tous les conseillers qui peuvent entourer un chef, dans ce genre de situation, on se retrouve très souvent seul face à son destin et à sa conscience. C’est ce qui se passe à un moment donné où les décisions ne dépendent que de vous. Vous pouvez recevoir tous les conseils et toutes les orientations. Mais après tout, c’est vous qui avez la dernière décision. C’est donc le Président Laurent Gbagbo seul qui peut répondre à cette question.

Après l’échec de la médiation avec l’Ambassadeur de France, dans quel contexte avez-vous quitté le bunker?

Dans la nuit du 4 au 5 avril 2011, lorsque je suis revenu de l’Ambassade de France où il y avait des acquis dans les négociations, il y a eu un cessez-le- feu de quelques heures, le temps que je rende compte au Président. C’est là que nous avons quitté la résidence de France pour la résidence du Président Gbagbo. Lorsque nous sommes revenus, la Première dame Simone Gbagbo, qui était dès le départ opposée aux pourparlers malgré les instructions du Président, n’a même pas voulu écouter les points d’accords relatifs à la négociation. Elle a dit que je ne devais plus faire partie du groupe des conseillers du Président Gbagbo et il fallait que je quitte la résidence présidentielle. C’est donc à sa demande que j’ai quitté la résidence, le 5 avril 2011.

Avec du recul, comment expliquez- vous cette posture radicale de l’ex- Première dame ?

Il faut dire que ses ambitions n’étaient pas les nôtres. Elle était persuadée qu’elle sortirait victorieuse de cette confrontation. Alors que nous, en tant que diplomate, pensions que, lorsque les Nations Unies ont pris la résolution 1975, nous ne pouvions plus rien faire. Il était plus réaliste de savoir qu’une pe- tite armée comme celle de la Côte d’Ivoire ne pouvait pas résister face aux autres membres du Conseil de sécurité qui étaient d’accord pour que le Président Alassane Ouattara soit installé au pouvoir. Pour ce qui est de la posture radicale, il faudra peut-être interroger la personne elle-même pour en savoir plus sur ce qui s’est passé à un moment donné dans son esprit. Sinon il n’était pas raisonnable de vouloir coûte que coûte continuer.

Est-ce que vous êtes de ceux qui pensaient que le Président Gbagbo et l’ex-Première dame étaient sous l’in- fluence de conseillers spirituels, de gourous et autres pasteurs illuminés ?

Je peux vous le confirmer parce que j’entendais cela de la bouche de certaines personnes qui pensaient qu’il pourrait avoir un changement total de la situation en faveur du camp du Président Laurent Gbagbo. Mais pas de façon rationnelle. Puisqu’ils ne pouvaient pas combattre contre le monde entier. Ceux- là comptaient certainement sur l’intervention d’une armée céleste en leur faveur.

Douze années après, quand vous rencontrez ceux qui croyaient en l’intervention d’une armée céleste, comment ils vous regardent ? Avez- vous l’impression de n’avoir pas été compris ?

Pour certains que j’ai croisé, on n’en parle pas forcément, mais ils sont nombreux qui estiment que j’ai eu raison trop tôt. Il y en a qui, à l’époque des faits qui, n’étant pas en première ligne, appelaient pour me dire de demander au Président de démissionner. Ils ont eu cette position, à l’époque, mais n’ont ja- mais eu le courage de l’assumer publiquement pour ne pas qu’on dise qu’ils ont trahi Gbagbo.

Vous êtes un diplomate, 12 années après la crise, comment voyez-vous aujourd’hui la Côte d’Ivoire à l’échelle internationale ?

Je dirais que le pays est dans une situation inédite ! La Côte d’Ivoire était inscrite à l’agenda du Conseil de sécu- rité jusqu’en 2017 parce que lorsque vous quittez une zone de turbulence, vous êtes encore surveillé par le Conseil de sécurité pour voir s’il n’y a pas risque de rechute. Non seulement, il n’y a pas eu de rechute en Côte d’Ivoire, mais nous avons atteint des taux de croissance quasi inégalés dans le monde. Jusqu’à 8% après une crise de cette envergure, c’est une véritable prouesse. Je pense que c’est grâce à l’aura et au leadership du président de la République Alassane Ouattara que tout ceci a été possible. C’est ce réalisme diplomatique et cette connaissance du monde qui nous a amenés au RHDP. On ne vient pas au RHDP avec le Président Ouattara de façon spontanée. La réflexion a été bien murie. Cet homme a été à un moment donné mon adversaire politique, mais il faut re- connaître son leadership à travers le monde. Ayant fait carrière à l’inter- national, mon chemin ne pouvaient que croiser le sien. Aujourd’hui, il a sorti la Côte d’Ivoire non seulement de la crise, mais elle a fait un bond prodigieux sur le chemin du développe- ment comme s’il n’y avait jamais eu de crise dans ce pays. Ceci est une situation rare et inédite dans les situations post- conflits dans le monde. Pour lui donner raison, nous avons été élus au Conseil de sécurité le mois même où l’ONU devait mettre fin à son mandat en Côte d’Ivoire. Il est rare de voir un pays qui sort de crise et qui rentre directement au Conseil de sécurité. Non seulement la Côte d’Ivoire a été élue à un large score, mais notre pays a fait un très bon mandat en 2018 et 2019.

Vous dites avoir été séduit par les performances économiques et les succès diplomatiques de la Côte d’Ivoire avec Alassane Ouattara. Mais vos anciens compagnons estiment que c’est par opportunisme du fait des frustrations subies dans l’entourage de Gbagbo que vous êtes allés au RHDP. Que pouvez- vous répondre ?

Je n’ai pas besoin de répondre à cette question puisqu’aujourd’hui, lorsque vous regardez le paysage politique en Côte d’Ivoire, plus des 3/4 de ceux qui étaient avec le président Gbagbo ont rejoint le président Alassane Ouattara. Le dernier fait en date, c’est le Premier ministre Affi N’Guessan qui veut se rapprocher du président Ouattara et du RHDP.

Lorsque je quittais le FPI et Affi N’Guessan pour le RHDP, je leur ai dit que je ne faisais que les devancer. Sans prétention aucune, j’avais cette vision, cette connaissance de la chose politique et diplomatique qui a fait que pour mon pays, je devais adopter cette attitude :

Prendre le lead de ceux qui voulaient venir avec le président Ouattara et emmener un grand nombre de personnes avec le parti Concorde. Aujourd’hui, je continue de le faire. Le fait que le Premier ministre Affi N’Guessan manifeste aujourd’hui le désir de venir au RHDP avec le FPI me donne raison. Aujourd’hui, les gens m’appellent de partout pour dire que j’ai eu tort d’avoir eu raison trop tôt.

Si c’est par opportunisme que je suis venu au RHDP, il doit probablement s’agir, d’un bon opportunisme pour la paix, le développement, le rayonnement de la Côte d’Ivoire, pour le bien-être des populations. Si aller au RHDP par opportunisme signifie offrir une oppor- tunité pour que la Côte d’Ivoire soit encore plus développée, alors je revendique cet opportunisme. D’ail- leurs ceux qui ne sont pas venus officiellement comme moi, se sentent prisonniers dans leur salon parce qu’ils leur manquent le courage nécessaire pour dire qu’ils veulent rejoindre le président Alassane Ouattara. Tout le monde ne peut pas avoir la même force ou le même courage pour pren- dre certaines décisions. Ces personnes se contentent d’être là sans être à fond au PPA-CI. Elles voient bien que le leadership du président Alassane Ouattara est incontestable et le développe- ment que connaît le pays est inégalé, mais c’est comme si le président était leur ennemi juré. D’ailleurs les discours ont commencé à évoluer. Les plus farouches adversaires comme Simone Gbagbo sont aujourd’hui modérés.

(Source : Quotidien L’Avenir)

NB : La titraille et le chapeau son de « Le Monde Actuel »

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