Démocratie et gouvernance – Les pays occidentaux confrontés à des crises internes

Après la promulgation du texte signé par le président français Emmanuel Macron, le 15 avril 2023, la réforme des retraites entrera en vigueur au 1er septembre 2023. Elle recule l’âge légal de départ et allonge la durée de cotisation pour toutes les personnes nées à partir de septembre 1961. Désormais l’âge du départ à la retraites est placé à 64 ans. Cette mesure est désapprouvée par les syndicats, les travailleurs, les partis politiques de l’opposition et la société vile en France. Qui exigent que le départ à la retraite soit placé à 62 ans. Le président français s’y oppose. C’est alors la tension entre la population et le dirigeant de la France.

Après des débats acharnés et des tractations sous haute tension, la réforme des retraites extrêmement impopulaire d’Emmanuel Macron a connu le 20 mars 2023 son épilogue parlementaire, avec son adoption suite au rejet de deux motions de censure déposées après le déclenchement de l’article 49.3 de la Constitution. C’est une réforme hautement symbolique, un test social majeur sur lequel Emmanuel Macron joue l’avenir de son second quinquennat et fait face à un front syndical uni et des sondages d’opinion très défavorables.

La réforme prévoit de décaler l’âge légal de départ à la retraite à 64 ans en 2030 – et non pas de 62 à 65 ans en 2031, comme le chef de l’Etat français l’avait annoncé pendant la campagne présidentielle – et d’accélérer l’allongement de la durée de cotisations à 43 ans dès 2027 (soit aussi un trimestre de plus par an). Mais personne ne devra travailler plus de 44 ans. Et l’âge de la fin de la décote demeurera à 67 ans.

Le sort de la réforme était entre les mains du Conseil constitutionnel qui a été saisi par la Première ministre, la gauche et l’extrême droite. La gauche a aussi soumis un référendum d’initiative partagée aux neuf Sages qui ont tranché en adoubant largement la réforme des retraites. Le Conseil constitutionnel a , par ailleurs,  rejeté le référendum d’initiative partagée.

Comme on peut le constater, le président français Emmanuel Macron n’a pas écouté les inquiétudes du peuple français qui l’a pourtant élu. Alors que la démocratie est « la volonté du peuple par le peuple et pour le peuple », Emmanuel Macron n’a pas respecté la volonté du peuple donc il a violé la démocratie. Face à l’attitude du président Macron, les syndicats, les travailleurs et les populations ont décidé de relancer les manifestations en organisant une grande manifestation de protestation, le 1er mai 2023.

Au regard de ce qui se passe en France, on peut affirmer que partout dans le monde, la démocratie est en difficulté. Même dans les pays occidentaux qui sont développés, la démocratie  rencontre des problèmes. Les pays occidentaux critiquent les pays africains en matière de démocratie et s’érigent en donneurs de leçons. Mais en vérité, chaque pays rencontre des difficultés avec la démocratie.

En Grande Bretagne, la démocratie et la transparence connaissent un sort souvent équivoque. L’exemple le plus patent est l’affaire Boris Johnson. En effet, l’ancien Premier ministre britannique a été auditionné, le mercredi 22 mars 2023, par une commission parlementaire pour l’affaire dite du « partygate », ces fêtes tenues à Downing Street en pleine pandémie de la covid-19, l’année dernière.

Face au barrage de questions qui lui ont été assénées pendant plus de trois heures, l’ancien leader conservateur de 58 ans n’a rien lâché. « Je suis ici pour vous dire, la main sur le cœur, que je n’ai pas menti au Parlement », a-t-il affirmé au début de cette audition télévisée.L’enjeu est considérable pour l’ex-dirigeant dont l’avenir en politique pourrait être menacé. Si la commission de sept députés, dont quatre conservateurs, conclut qu’il a intentionnellement menti au Parlement concernant les fêtes à Downing Street durant le confinement, Boris Johnson risque de perdre son siège de député.

Fait curieux, l’actuel Premier ministre britannique Rishi Sunak qui avait pris part à l’un de ces fêtes organisées par Boris Johnson à Downing Street (résidence et bureaux officiels des Premiers ministres de Grande Bretagne)  durant le confinement, n’a pas été convoqué ni entendu par le Parlement. Alors qu’en tant que ministre, à l’époque, il a participé à ces bamboulas.Personne ne fait cas de sa présence. Comme quoi la démocratie et la transparence en occident sont souvent aveugles volontairement.

C’est aussi cette cécité de la démocratie voulue par les dirigeants occidentaux qui fait que le président américain Joe Biden jette tout son dévolu dans la guerre en Ukraine en voulant vaille que vaille battre la Russie alors que l’économie américaine est dans une zone de turbulence à travers la crise de deux grandes banques américaines. Une crise qui a eu des répercussions en Europe notamment en Suisse avec le Crédit Suisse. Si rien n’est fait, à la longue, l’Europe et les USA peuvent faire basculer le monde dans une crise économique comme en 2008.

Une contribution d’Isaac kizzah

Politologue rwandais

     

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