Exclusif / Alain Gouaméné, Directeur technique national adjoint (DTNA) :  « Nous avons tous échoué dans la formation des jeunes »

Célèbre gardien des Eléphants de Côte d’Ivoire, vainqueur de la Coupe d’Afrique des nations (CAN)-Sénégal 1992, Alain Gouaméné, titulaire de diplômes d’entraineur, est le nouveau Directeur technique national adjoint (DTNA). Il seconde le Français Ludovic Batelli, le Directeur technique national (DTN). Dans cet entretien qu’il nous a accordé, Alain Gouaméné parle des ambitions de la Direction technique nationale pour les équipes nationales de football de Côte d’Ivoire.

Les problèmes des équipes ivoiriennes ne se limitent pas aux gardiens de buts. Faites-vous le même constat que nous ? 

Nous en sommes conscients. C’est pour cela que la Direction technique nationale (DTN) pense à fixer une philosophie de jeu pour les sélections nationales. Ça peut être le 4-3-3 ou le 4-4-2. On doit pouvoir l’imposer et la rendre nationale pour la placer dans toutes les sélections.

C’est le cas en France, par exemple, où la DTN a rappelé à Didier Deschamps, la philosophie nationale.

Aujourd’hui, chaque sélectionneur ivoirien évolue avec le schéma de son choix. Le joueur qui arrive est confronté parfois à une nouvelle tactique et Il est perdu.

La DTN pourra-t-elle imposer une philosophie de jeu à tous les sélectionneurs ? 

C’est le rôle de la DTN. Ça facilite la compréhension du jeu par les joueurs. Le football africain est beaucoup technique. Il lui manque la tactique que possèdent les européens depuis les catégories inférieures. Il s’agira de mettre la tactique dans la technique. Sur ce plan, les pays de l’Afrique du nord sont en avance sur nous. Le Maroc, par exemple, qui a joué la demi-finale de la Coupe du monde 2022, n’a pas la culture tactique d’un pays africain.

Cela pourra-t-il suffire ?

C’est pour cela qu’on demande aux gens de venir se former. Parce que les gardiens sont deux ou trois. On n’entraîne pas toute l’équipe. Tous les entraîneurs doivent se former et se cultiver. Au football, il faut beaucoup d’intelligence et de la formation. Moi, j’ai joué mais j’ai étudié. J’ai mes diplômes.

C’est ce qui explique ma présence ici. De nombreux entraîneurs ne se cultivent pas. Ils ne lisent pas  Ceux qui s’y essaient, se contentent des livres ayant rapport uniquement au football pour piquer les méthodes d’entraînement  C’est bien mais les adapter, c’est autre chose. Il y a d’autres qui ont des difficultés intellectuelles liées à la faiblesse de leur niveau d’études. Et c’est un problème pour l’apprentissage.

Vous, vous lisez ?

Je lis pour renforcer ma culture générale. En plus, je lis des ouvrages écrits par Barack Obama, Pierre Péan ou relatifs à Mohamed Ali etc. Cela me permet de comprendre comment ces derniers ont atteint les sommets dans leurs carrières respectives.

Entretien réalisé

par Arthur zébé

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