Exclusif / Jacobleu, artiste-peintre, promoteur des RIANA :  « Avec l’ordinateur et notre portable, nous pouvons aller loin dans la création »

Dans la soirée du mercredi 5 avril 2023, après la cérémonie d’ouverture des RIANA 2023, l’artiste-peintre Jacobleu, promoteur-commissaire général de ce rendez-vous artistique, nous a donné de plus amples informations sur l’évènement.

Quelle est la particularité de cette édition des RIANA ?

La particularité de cette édition des Rencontres internationales des arts numériques et visuels d’Abidjan (RIANA) , c’est que cette année, nous abordons un thème qui est d’actualité, celui en rapport avec l’Intelligence artificielle, qui fera l’objet d’une conférence. Parce que l’Intelligence artificielle intrigue davantage les gens. On ne comprend plus où vont les choses. Parce que tout le monde s’en sert aujourd’hui pour réaliser ce qu’il veut, tout ce qu’il veut. Soit une rédaction, soit un film, soit des images.

Parce que l’Intelligence artificielle peut générer tout ce dont l’on a besoin en fonction de la demande et des indications que l’on lui donne. Comme c’est l’actualité, nous avons voulu avoir avec nous un expert en la matière, en l’occurrence Jean-Patrick Ehouman, expert dans tout ce qui est digital, création digitale, et aussi un bon informaticien, logisticien. C’est une des particularités de cette édition des RIANA. Mais, au-delà de cet aspect, il y a cette symbiose avec la jeunesse locale parce que si vous regardez bien, la plupart des exposants ont une moyenne d’âge qui oscille entre 25 et 30 ans.

Ils sont donc tous jeunes. Et ceux qui sont venus de l’extérieur sont également jeunes. C’est un choix volontaire. Parce qu’il faut davantage mettre les jeunes en avant. Est-ce aussi pour être en phase avec l’année 2023, année de la jeunesse décrétée par le gouvernement en Côte d’Ivoire ? Je ne saurais véritablement le dire. Mais je pense que nous essayons de faire ce que nous pouvons, nous à notre niveau, pour pousser cette jeunesse créative en l’amenant à creuser davantage.

Et quand vous regardez bien dans les présentations que nous avons eu à faire, nous avons montré beaucoup de choses en termes de performance numérique, en termes de création numérique, graphique, musicale, de danse, pour dire que le numérique également peut intervenir dans tout. Il peut intervenir dans la peinture, dans la musique, dans le graphisme, dans la danse, dans tout. Aujourd’hui, on s’en sert pour faire tout et tout, et tout. Donc, en projetant tous ces images-là, c’est pour donner aussi l’exemple à nos jeunes pour qu’ils se disent : ah, il ne faudrait pas seulement que nous restions là à jouer avec nos ordinateurs. Mais, avec l’ordinateur et notre portable, nous pouvons aller loin dans la création.

Quelles sont les véritables motivations de ces Rencontres ?

Les motivations, c’est que l’Afrique aujourd’hui, quand on regarde la jeunesse, nous constatons que notre jeunesse est très connectée. Nous allons très vite. Nos jeunes suivent davantage tout ce qui se passe. Là, il n’y a pas longtemps que l’on a commencé à parler d’Intelligence artificielle. Mais lorsqu’on voit ce que nos enfants font, ce que les jeunes font, c’est incroyable. Les jeunes ont commencé déjà, ils se sont jetés dans la bataille. Et pour preuve, la conférence que nous proposons demain, concernant la liste d’inscriptions, nous étions il y a deux jours (NDLR : le lundi 3 avril 2023) à 269 personnes qui veulent venir assister à la conférence. Ça, c’est ceux qui se sont inscrits sur notre page.

Mais, au-delà d’eux, il y a toutes les écoles qui veulent venir avec des cars. Aujourd’hui, on m’a joint pour me dire qu’il y a une école qui veut venir avec 80 élèves et étudiants. Il n’y a pas d’espace. Donc, du coup, nous sommes en train de réfléchir pour voir dans quelle mesure nous pourrions faire une seconde session ou scinder, ou mettre dans l’après-midi. Là, il faut vraiment négocier avec les conférenciers parce qu’ils ont été programmés juste pour la matinée. Est-ce qu’ils vont accepter de revenir en après-midi et est-ce qu’on aura encore l’énergie nécessaire pour revenir ?

Ça veut dire que le sujet suscite beaucoup d’intérêt et d’engouement. Et donc, pour ça, je pense qu’il est important pour nous de nous mettre, je ne dirai pas dans le moule, mais dans la mouvance de cette tendance actuelle là et faire en sorte que les jeunes qui s’y mettent puissent également comprendre le mode de fonctionnement de cette Intelligence artificielle des arts numériques, des créations numériques, de tout ce qu’on peut faire avec le numérique pour se professionnaliser et si possible en faire un métier pour l’avenir. Parce que l’avenir, c’est aussi le numérique.

Quels sont les conférenciers et qu’est-ce qui a milité en faveur de leur choix ?

Nous avons deux conférenciers. Il y a l’Ivoirien Jean-Patrick Ehouman qui est depuis longtemps dans le domaine. Agé de 41 ans, il est ingénieur informaticien basé en Afrique du Sud. Il est expert spécialiste de tout ce qui est informatique, logiciels et tout, et qui travaille depuis longtemps sur tout ce qui est Intelligence artificielle. Il donne même des cours, des enseignements là-dessus. Il organise aussi des ateliers là-dessus. Il a, en outre, un programme à l’intention des femmes à travers lequel il forme la gent féminine au numérique et à l’informatique depuis plusieurs années. Des femmes dont certaines lui sont confiées par des institutions, par des ambassades, par des ONG… Donc c’est quelqu’un qui est vraiment dedans et à fond.

Et je pense alors qu’il est la personne la mieux indiquée, la personne idéale pour débattre de ce sujet. Et même quand j’ai énoncé son nom, en dehors de ceux qui se sont déjà inscrits sur notre page, tous ceux autour qui le connaissent aussi et suivent son parcours veulent venir assister à sa conférence. Nous recevons énormément de messages. Je me demande comment nous allons pouvoir gérer cette affaire-là demain matin. Et notre deuxième invité pour nos conférences est historienne de l’art, critique d’art, enseignante à l’Ecole des Beaux-Arts de Sousse. Elle est maître-assistante.

Elle a été toujours intéressée par tout ce qui relève des arts numériques. Parce qu’elle-même fait de la photographie numérique; elle fait tout ce qui est création numérique, composition numérique, au-delà d’être enseignante et critique d’art. C’est donc aussi quelqu’un de très bien placé pour notre activité. Elle est alors venue spécialement pour ça avec le soutien d’une grande association franco-africaine de promotion des arts dont elle est membre. Et je pense que ce sont les personnes les mieux indiquées pour intervenir sur nos thèmes. Un qui est vraiment Intelligence artificielle, logiciels. Et l’autre qui est création numérique.

Propos recueillis par Marcellin Boguy

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