Exposition « Régénération » à la Rotonde des arts contemporains – Marcel N’Guessan Essoh parle d’espoir avec les couleurs vives

Après « Les grosses têtes » (2006) et « Joies et tourments » (2013), le plasticien Marcel N’Guessan Essoh revient sur le devant de la scène avec l’exposition « Régénération », toujours à la Rotonde des arts contemporains sis à Abidjan-Plateau. Et, cette fois, ce sont 32 toiles que l’adepte du raphia tissé et des couleurs vives présente du 27 juin au 25 juillet sur les cimaises de la galerie chère à Pr. Yacouba Konaté. Ce dernier ne tarit jamais d’éloges pour le peintre qu’il tient en estime et qu’il a eu comme étudiant à l’Ecole des Beaux-Arts d’Abidjan.

Au vernissage de « Régénération » qui a vu les amoureux des arts plastiques venir en nombre, jeudi dernier, le commissaire de cette rencontre picturale, Pr. Yacouba Konaté, dans la présentation de l’exposition et de l’exposant, relèvera que cette  rencontre du Maître Essoh avec le public est un retour au pagne de sa grand-mère. « Il essaie de recréer toute l’esthétique du pays adjoukrou. Esthétique de la porosité qui met en avant un dialogue entre le mou et le dur. Il existe beaucoup de lumière et de masques dans ses tableaux. Marcel Essoh est un homme du compromis. C’est quelqu’un qui nous apprend à être francs et vrais. Le travail qu’il a fait et qu’il propose mérite ici le thème de régénération.  Il propose une peinture à la verticale avec notamment le tableau baptisé « Régénération ».

Avant, le critique d’art dira que le plasticien fait la fierté de la Côte d’Ivoire. Fils de l’INSAAC (ex-INA), c’est aussi un fils des maîtres de la peinture en Côte d’Ivoire auprès de qui il a beaucoup appris et qui sont arrivés à influencer sa démarche, son style et son écriture. Il est ainsi le fils de Me Jensin, de Santoni et de Samir Zarour. Il a assidûment suivi les classes de Monné Bou et de James Houra. Mais il est surtout un fils de son temps. Il a fait partie des mouvements Vohou Vohou et Daro Daro dont il était aux premières heures de leur création. L’exposition « Régénération » a un rapport avec la question de l’écologie, a indiqué l’ex-DG du Marché des arts du spectacle d’Abidjan (MASA). Qui a poursuivi : « Marcel Essoh est d’abord fils de Dabou. Son travail est une réflexion sur le rythme, le virtuel de la danse, des fêtes en pays adjoukrou ».

Marcel N’Guessan Essoh, lui, expliquant le thème de son actuelle exposition, affirmera que le raphia tissé, très présent dans son écriture, interpelle l’Homme. Puis de soutenir : « Je suis un peintre de la matière et des couleurs ». Pour lui, la Côte d’Ivoire est belle et riche de ses traditions, de sa culture, de ses couleurs et de ses hommes. Il n’a pas manqué d’inviter le grand public à venir s’imprégner de cette exposition qu’il a qualifié de scientifique et académique à la fois.

Il est important de rappeler que Marcel N’Guessan Essoh est une signature qui n’est pas inconnue des amateurs et collectionneurs d’art ivoiriens. Il a fini, à force de travail et d’abnégation, par imposer son style emprunté de l’Ecole négro-caraïbes. Acteur des courants/mouvements Vohou Vohou et Daro Daro, il a appris les techniques de l’art mural et de la tapisserie et se fait fort d’utiliser les ressources végétales de son terroir (Dabou) dans la réalisation de ses œuvres.

Marcellin Boguy 

 Légende photo : Le plasticien Marcel N’Guessan Essoh (au micro) lors du vernissage de son exposition « Régénération ». A ses côtés, le critique d’art, Pr. Yacouba Konaté. 

 

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