Foire commerciale intra-africaine (l’IATF) 2023 à Abidjan – Les griefs de la Confédération patronale des PME contre le gouvernement ivoirien

La Confédération patronale unique des petites et moyennes entreprises de Côte d’Ivoire (CPUPME.CI) a exprimé son désaccord quant au désistement de la Côte d’Ivoire pour l’organisation de  la troisième édition de la Foire Commerciale Intra-Africaine (IATF en anglais) qui devrait se dérouler à Abidjan, du 21 au 27 novembre 2023. La confédération a désapprouvé  ce désistement dans son communiqué n°096 daté du 29 mars 2023  signé par son président, Dr Moussa Elias Farakhan Diomandé.

L’écorchement de l’image de la Côte d’Ivoire ainsi que la cacophonie qui règne de plus en plus dans le processus décisionnel et sa mise en œuvre en Côte d’Ivoire sont les problèmes principaux que ce désistement pour l’organisation de l’IATF 2023, soutient Dr Moussa Elias Diomandé, président de la CPUPME.CI.

« Les PME ivoiriennes, vis-à-vis de cette décision, se sentent mal à l’aise, trahies et méprisées tant les arguments avancés pour justifier cette volte-face sont faibles », regrette le président de la CPUPME.CI. Pour Moussa Diomandé, le renoncement à l’organisation de l’IATF 2023 constitue un grand rendez-vous manqué en ce sens que les PME de Côte d’Ivoire devaient partager l’expérience des PME  extérieures, se frotter à leur savoir-faire surtout à l’avènement de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAF). Et même les contrats etc.

« Ce désistement entache à nouveau l’image de notre pays, après l’épisode regrettable et ô combien frustrant du SIAO 2023 », déplore-t-il.

Pour Moussa Diomandé, toute la lumière doit être faite sur le désistement qui intervient à neuf neuf mois de l’échéance de l’AITF 2023 afin que les responsabilités soient situées. « Ce souhait de la CPUPME.CI est d’autant plus fondé que des parties prenantes exigent de la Côte d’Ivoire, du fait de son renoncement, conformément à l’accord de convention du pays hôte, de rembourser les frais engagés jusqu’ici », argument-il.


Le renoncement à l’organisation de l’IATF 2023 est d’autant plus déconcertant, selon Moussa Diomandé, que le Président de la République de Côte d’Ivoire, Alassane Ouattara, avait annoncé, dans son message à la Nation, le 31 décembre 2022, que l’IATF est une réelle opportunité pour les acteurs locaux (les PME et le secteur privé national), et il avait entretenu l’ensemble des Ivoiriens sur l’importance de cet évènement, unique en son genre. Il avait déclaré à cet effet :  « La Côte d’Ivoire a pris rendez-vous, avec deux évènements majeurs en 2023/2024. Il s’agit de la Foire Commerciale Intra-Africaine en novembre 2023 et de la Coupe d’Afrique des Nations (CAN) en janvier/février 2024. Nous serons donc tous appelés à continuer à faire montre de la grande hospitalité qui caractérise notre Nation ».

C’est à Durban, en Afrique du Sud, en novembre 2021, que la Côte d’Ivoire a été retenue pour organiser l’IATF 2023. Le 25 mars 2022, à Sofitel hôtel ivoire à Abidjan-Cocody, lors de l’accord de siège, le Premier ministre ivoirien, Patrick Achi, avait promis que la Côte d’Ivoire  réussirait le pari de l’organisation de l’IATF 2023. Et pourtant…

Nedson Djinsou

Encadré La vraie raison du désistement de la Côte d’Ivoire

L’Etat ivoirien a décidé de ne plus organiser la troisième édition de la Foire Commerciale Intra-Africaine (IATF en anglais) prévue se tenir, du 21 au 27 novembre 2023, au nouveau parc des expositions d’Abidjan-Port Bouët. Pour des raisons de budget, l’Etat ivoirien, selon des sources proches du ministère du commerce, ne serait pas à mesure d’organiser l’IATF.

En effet, l’Etat ivoirien aurait consacré plus de 500 milliards FCFA dans la réalisation des infrastructures sportives, hôtelières et autres pour être dans les normes pour organiser la CAN  de football. Sans oublier le coût de la contribution ivoirienne pour la CAN,  elle-même, à savoir l’hébergement, la restauration, la logistique et les divers.

L’organisation de l’IATF 2023, selon des sources proches du dossier, serait estimée à 43 milliards FCFA au lieu de 100 milliards FCFA prévus initialement.

Le désistement de la Côte d’Ivoire pose un problème d’anticipation et de prospective. C’est en cela que la CPUPME.CI parle de  cacophonie qui règne de plus en plus dans le processus décisionnel et sa mise en œuvre en Côte d’Ivoire.

N.D

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