France, Grande-Bretagne, Etats-Unis, Allemagne, Chine… : l’offensive vers la jeunesse africaine se poursuit

 

Avant les Etats-Unis, l’Allemagne et la Chine, c’est la France qui était seule en contact avec la jeunesse africaine francophone ; la Grande-Bretagne avait pour sa part une sorte d’hégémonie sur la jeunesse africaine d’expression anglaise. La jeunesse africaine lusophone, pas nombreuse, était tournée vers le Portugal. La France, la Grande Bretagne et le Portugal jouissaient d’un tel privilège à cause de leurs statuts d’anciennes puissances colonisatrices des pays africains. De 1960 à 2000, pourrait-on dire, les choses se sont déroulées comme une lettre à la poste pour la France, la Grande Bretagne et le Portugal. Après quarante ans d’indépendance, les pays africains entamaient à partir de l’année 2000, un nouveau virage dans leur existence. Même son de cloche pour les jeunesses des différents pays africains. Avec l’ouverture au monde et les partenaires, les jeunesses africaines ne sont plus restées cantonnées dans leurs sphères d’origine liées aux anciennes colonies de leurs différents pays.

Conscients de cette situation, d’autres puissances ont commencé à faire du charme aux jeunes africains. L’objectif non avoué étant d’avoir à long terme un vivier de futurs leaders qui leurs seront favorables. C’est ainsi que l’Allemagne a entrepris à travers diverses structures telles que les Fondations Friedrich Ebert et Friedrich Naumann, des séances d’encadrement des jeunes africains. Les différents centres culturels dans quelques pays africains se sont posés comme des lieux pour vulgariser la langue allemande en faveur des jeunes africains mais également des sites abritant des séances de formation. Depuis le début des années 2000, la Chine organise des visites de découvertes en terre chinoise à destination des jeunes africains mais aussi des acteurs des médias. Connaître la Chine et son système politique, économique et social, tel est le but de se rapprochement de la Chine avec la jeunesse africaine.

Pour sa part, les Etats-Unis a initié sous son premier président noir, Barack H. Obama, un projet baptisé Young African Leaders Initiative (YALI). C’est une initiative du département d’Etat américain. Ce programme lancé en 2010 par Obama vise à forger un réseau actif de jeunes leaders africains favorables aux Etats-Unis d’Amérique. Pour y arriver, le YALI s’est déployé à travers une formation de six semaines dans des universités américaines offerte à des centaines de jeunes de l’Afrique sub-saharienne.

Par ailleurs, du 03 au 05 août 2010, le président américain Barack Obama réunit 115 jeunes de 46 pays de l’Afrique sub-saharienne à Washington pour discuter de leadership et de sa vision pour l’Afrique dans les 50 prochaines années. Le Sommet sur l’innovation et le Partenariat de mentorat4 des jeunes leaders africains, qui s’est déroulé du 12 juin au 1er juillet 2012, s’inscrit dans le cadre de l’Initiative présidentielle pour les jeunes leaders africains. Cet événement illustre la vision du président Obama, selon laquelle les jeunes Africains tiennent l’avenir du continent dans leurs mains.  Le Sommet sur l’innovation et le Partenariat de mentorat4 a réuni 62 jeunes leaders africains dans 42 pays d’Afrique subsaharienne pour trois semaines de formation pratique professionnelle et pratique. Les participants représentent des domaines aussi divers que la politique, les médias, l’informatique, le tourisme, l’agrobusiness et l’activisme social. En 2014, ce sont 500 jeunes africains, sélectionnés dans leurs différents pays, qui rencontrent Barack Obama lors du premier Presidential Summit of the Mandela Washington Fellowship for Young African Leaders. En 2015, un autre rendez-vous est organisé puis en 2016. Malgré le départ de Barack Obama de la tête après deux mandats, l’objectif du YALI est resté le même.

En 2020-2021, avec le sentiment anti-français qui s’exacerbe au sein des jeunesses des pays francophones ainsi les relations tendues entre le France et le Mali, les Etats-Unis voient visiblement l’occasion de mieux prendre pied en Afrique en général et en Afrique francophone, en particulier. Au plan militaire, les Etats-Unis seraient dans une logique de remplacer la France. Au plan économique, l’offensive américaine en Afrique est réelle. Tout comme l’intérêt que les Etats-Unis, l’Allemagne et la Chine continuent d’accorder à la jeunesse africaine

 

Une contribution de Djakalidja Koné

Citoyen Malien vivant en Europe

 

 

 

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