Un demandeur d’asile camerounais accuse des garde-côtes grecs de l’avoir jeté à la mer avec deux autres hommes qui, eux, sont morts noyés. Ces noyades ont eu lieu en mer Égée, lors d’une opération de refoulement vers la Turquie voisine, au large de l’île grecque de Samos, en septembre 2021. L’information a été confirmée par plusieurs médias européens dont Mediapart. « Nous sommes en deuil aujourd’hui. Il y a deux frères qui se sont noyés. Ils sont morts, ils sont venus jusqu’ici : ils étaient en haut, là-bas en haut ! Ils étaient trois. Deux sont noyés et un est rentré en Turquie. »
En septembre, sur l’île grecque de Samos, cette demandeuse d’asile originaire du Cameroun tient ses renseignements de l’un de ses compatriotes. À l’époque, l’information n’est pas immédiatement vérifiable. Elle évoque ces personnes arrivées sur l’île, à deux pas du camp de réfugiés où elle réside, puis leur refoulement brutal, sans avoir pu déposer de demande d’asile, contrairement aux conventions internationales : « Ces gens-là, ils étaient à côté du camp… Pourquoi ils sont mauvais comme ça ? L’être humain, c’est un être humain, même à l’animal, on ne fait pas ça ! Ils sont morts noyés, ils n’avaient pas de gilets de sauvetage. Comment vous pouvez jeter les gens sans même donner le gilet ? »
En Grèce, malgré l’accumulation de témoignages, de rapports, de reportages, et malgré, comme dans ce cas, la présence de cadavres, la réalité des refoulements est presque systématiquement niée.
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