Dans un contexte économique qui était déjà marqué par une inflation post-Covid, la guerre en Ukraine déclenchée le 24 février dernier bouscule davantage les prix de l’énergie et des céréales et impacte de nombreuses filières. Le monde entier commence en payer le prix notamment et l’Afrique. Les Etats-Unis ne sont pas en reste. L’une des rares fois dans l’histoire de ce pays, les Etats-Unis ont décidé de puiser dans leurs réserves stratégiques de pétrole pour combler le déficit auquel ils font face.
Le prix de l’énergie et notamment les prix à la pompe a augmenté au point où en France et partout en Europe, le constat est amer pour les consommateurs. La guerre en Ukraine, va indéniablement provoquer un choc sur l’économie mondiale beaucoup plus important, qui pourrait rappeler ceux des années 70 liés au pétrole. D’ores et déjà, les prix des céréales (blé, maïs), du gaz, du pétrole ou du charbon comme ceux de matériaux (nickel, titane) connaissent des hausses historiques et illustrent combien, dans un monde globalisé, l’Europe se retrouve en situation de dépendance vis-à-vis de la Russie. Une dépendance particulièrement prégnante sur l’énergie et principalement robinet du gaz.
L’Allemagne, la France et les autres pays d’Europe peuvent-ils se passer du gaz russe qui représente 45 % du gaz importé et 40 % du gaz consommé dans l’Union européenne ? Tel est l’un de défis que pose la guerre en Ukraine aux occidentaux en général et aux européens, en particulier. Un défi que tous les pays ne perçoivent pas de la même façon : la Finlande dépend à 100 % du gaz russe, la France à 17-20% et l’Allemagne à 55 %. Cette dernière importe aussi de la Russie 42 % de son pétrole et de son charbon… Et comme elle s’est engagée dans une sortie du nucléaire, elle se retrouve coincée comme l’a admis le gouvernement Sholz. Se priver du gaz russe « éteindrait la lumière en Europe » a ainsi déclaré la ministre des Affaires étrangères allemande, Annalena Baerbock, pour justifier son opposition à des sanctions trop radicales contre la Russie.
Entre la hausse du prix de l’énergie et des carburants, le retour de l’inflation, et les inquiétudes sur les conséquences de la guerre en Ukraine, le pouvoir d’achat est bel et bien la priorité numéro un des Français qui éliront dans quelques jours leur nouveau président de la République.. Les différents candidats à cette élection présidentielle dont le président sortant Emmanuel Macron en ont fait une préoccupation et s’évertuent à proposer des solutions.
Importateur de matières premières agricoles et énergétiques, le continent africain et progressivement et fortement impacté économiquement si la guerre en Ukraine ainsi les sanctions contre la Russie perdure. A l’approche du ramadan, la farine et la semoule s’arrachent sur les marchés du Maghreb où la flambée des prix alimentaires inquiète. La situation est particulièrement alarmante pour le blé, trente-deux pays important plus de 90 % de leur consommation.
Beaucoup sont également très dépendants des importations de pétrole raffiné, dont le cours a explosé. Certains pays producteurs d’hydrocarbures pourront profiter d’un effet d’aubaine, mais il s’annonce limité. Outre ces questions économiques, l’Afrique risque de se trouver de plus en plus prise dans la guerre d’influence qui oppose Moscou aux Etats occidentaux.
Une contribution
de Moussa Koné
Citoyen malien résidant en Europe
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