Guerre en Ukraine : Moscou et Kiev se rejettent la responsabilité du blocage des négociations

Au 28e jour de l’invasion en Ukraine, mercredi 23 mars, les forces russes ne contrôlent ni Kiev, ni la grande ville portuaire du sud, Marioupol, soumise à un blocus depuis des semaines. Le Parlement français attend l’intervention en visioconférence du président Volodymyr Zelensky.

Les points essentiels :

► Les troupes russes tentent toujours, sans succès, d’encercler Kiev. Certains quartiers résidentiels de la capitale ont été visés par des frappes ce mercredi. Les bombardements se poursuivent sur de nombreuses villes ukrainiennes, comme Kharkiv, Marioupol, Odessa, Mykolaïv, mais sans avancée stratégique majeure.

► Kiev et Moscou ont chacune qualifié de « difficiles » les pourparlers menés avec la Russie en vue d’une cessation des hostilités, les deux parties se rejetant la responsabilité des blocages. Après plusieurs rounds de négociations en face-à-face, elles se poursuivent en ligne, a indiqué le négociateur ukrainien.

► Le président ukrainien s’exprimera en visioconférence devant les élus du Parlement français ce mercredi 23 mars à partir de 14h TU pour obtenir un soutien plus poussé de la France face à la guerre menée par la Russie. Plus tôt dans la journée, il a pris la parole devant le Parlement japonais, demandant des réformes de l’ONU.

► Joe Biden arrive en Europe où il participera jeudi au sommet de l’Otan, du G7 et de l’Union européenne avant de se rendre en Pologne.

► Deux « bombes superpuissantes » ont frappé Marioupol, selon les autorités de la grande ville portuaire ravagée par les bombardements russes où 100 000 civils seraient toujours coincés, dans des « conditions inhumaines », selon le président Zelensky. Les autorités ont annoncé un nouvel effort pour tenter de les évacuer.

 

12h30 : Un protocole sanitaire pour l’accueil des animaux d’Ukraine en France

Un protocole sanitaire a été mis en place pour l’accueil des animaux de compagnie des réfugiés ukrainiens, dans le cadre de l’opération Solidarité Vétérinaire Ukraine lancée par l’association Vétérinaires pour tous (VPT) et la Fondation Brigitte Bardot. Ce protocole a été mis en place par les autorités françaises « afin de prévenir tout risque sanitaire lié à ces mouvements d’animaux – zoonoses, rage et trafics éventuels – dans la mesure où l’Ukraine n’est pas indemne de rage », explique mercredi la Fondation Bardot dans un communiqué.

Soutenue par le ministère de l’Agriculture, cette opération couvre intégralement le coût d’une surveillance sanitaire et les soins vétérinaires des chiens et chats venus d’Ukraine. « La France, en lien avec ses homologues européens, a mis en place une dérogation permettant à tout réfugié ukrainien d’être accueilli en France avec son animal, pour faire face à la situation actuelle », ajoute la Fondation Bardot, en rappelant que « les chiens et chats en provenance d’Ukraine entrant dans l’Union européenne doivent habituellement répondre à certaines exigences réglementaires strictes ».

À son arrivé sur le sol français, « afin de s’assurer que l’animal ne présente aucun risque sanitaire pour ses congénères ou pour les humains », le maître du chien ou du chat est « invité à consulter un vétérinaire ou à contacter la Direction Départementale en charge de la Protection des populations (DDecPP) du département dans lequel il est hébergé ». Plusieurs visites vétérinaires de surveillance sanitaire seront nécessaires au cours des semaines suivant l’accueil.

12h15 : Cérémonie d’hommage à un haut gradé russe en Crimée

Une cérémonie d’hommage au commandant adjoint de la Flotte russe de la mer Noire, Andreï Paliï, mort au combat en Ukraine près de Marioupol, s’est tenue mercredi en Crimée annexée.

Plusieurs centaines de personnes – des militaires, des vétérans, des proches, des responsables locaux – ont défilé devant le cercueil du défunt installé dans un théâtre militaire du port de Sébastopol, a rapporté l’agence de presse publique TASS. Des militaires ont formé une garde d’honneur devant le bâtiment, selon cette source. Il est prévu que le défunt soit enterré à Sébastopol, qui sert de quartier général de la Flotte russe en mer Noire.

La mort d’Andreï Paliï a été annoncée dimanche, faisant de lui l’un des plus importants officiers russes dont Moscou a reconnu la mort combat depuis le début de l’intervention en Ukraine le 24 février.

12h00 : Kiev qualifie à son tour les négociations de « difficiles »

« Les pourparlers se déroulent de façon assez difficile car la partie ukrainienne a des positions claires et de principe », a affirmé le négociateur en chef côté ukrainien, Mykhaïlo Podoliak, dans des commentaires écrits envoyés aux journalistes.

Un peu plus tôt, le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov avait lui aussi qualifié les négociations de « difficiles », tout en accusant les Ukrainiens de « changer constamment de position » et les États-Unis d’entraver leur déroulement.

Après plusieurs rounds en présentiel sans avancées, les deux parties ont repris leurs pourparlers en visioconférence le 14 mars, et les discussions « se poursuivent en permanence, en ligne », selon Mykhaïlo Podoliak.

11h50 : La situation sur le terrain

11h42 : Un front dans le nord de l’Ukraine « largement statique », selon le ministère de la Défense britannique 

Le front dans le nord du pays reste « largement statique », selon le ministère de la défense britannique qui a publié son dernier bilan de la situation sur le terrain. Il indique également que les forces russes tentent d’encercler l’armée ukrainienne dans l’est du pays en progressant depuis Kharkiv, au nord, et Marioupol, au sud.

11h31 :  Deux échanges de prisonniers ont eu lieu, selon Moscou

« Le ministère de la Défense de la Russie organise quotidiennement des couloirs humanitaires et l’évacuation de civils de localités. De plus, deux échanges de prisonniers entre la Russie et l’Ukraine ont eu lieu », a indiqué sans plus de précisions le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué dénonçant les prises de positions de l’UE à l’égard de Moscou et de son offensive militaire chez son voisin.

Lundi, Tatiana Moskalkova, la déléguée aux droits humains auprès du Kremlin, avait évoqué un échange en Ukraine de neuf prisonniers russes contre Ivan Fedorov, le maire de Melitopol, une ville ukrainienne conquise par Moscou.

11h13 : Kiev appelle à sanctionner les « propagandistes de la télévision russe »

« Les propagandistes de la télévision russe sont pires que les pilotes russes. Les pilotes risquent au moins d’être abattus.(…) Sanctionnez chacun d’entre eux », a exhorté Dmytro Kouleba dans un message posté sur Twitter.

« Bloquez toute la propagande russe toxique et ceux qui la soutiennent », a-t-il encore demandé, déplorant que « les têtes parlantes dorment en sécurité, puis prennent l’antenne et appellent à des frappes nucléaires ou à l’invasion des membres de l’Otan ».

Depuis l’invasion de l’Ukraine, les pays occidentaux ont infligé des sanctions à de nombreux responsables russes, dont la patronne de la chaîne de télévision publique russe RT, diffusée en langues étrangères, Margarita Simonian. L’Union européenne a aussi interdit la diffusion des contenus des médias pro-Kremlin Sputnik et RT en anglais, allemand, français et espagnol sur les réseaux de télévision et sur internet.

11h07 : La Pologne expulse 45 « espions russes »

Le ministre polonais de l’Intérieur, Mariusz Kaminski, a déclaré mercredi que le membre de l’UE avait « expulsé 45 espions russes se faisant passer pour des diplomates ».

« Nous démantelons le réseau des services spéciaux russes dans notre pays », a écrit le ministre sur Twitter.

10h45 : Devant le Parlement japonais, Volodymyr Zelensky demande des réformes pour l’ONU

Prenant la parole via la vidéo-conférence devant le Parlement japonais, M. Zelensky s’est félicité que le Japon soit « la première nation en Asie à avoir fait pression » sur la Russie. « Je vous demande de continuer à imposer des sanctions », a-t-il dit, alors que Tokyo s’est départi de sa prudence habituelle en se joignant très vite aux mesures punitives des Occidentaux contre Moscou.

« Ni les Nations unies, ni le Conseil de sécurité n’ont fonctionné. Des réformes sont requises », a lancé le dirigeant ukrainien. « Nous avons besoin d’un outil pour assurer de manière préemptive la sécurité mondiale. Les organisations internationales existantes ne fonctionnent pas dans ce but. Nous devons donc développer un nouvel outil préemptif qui puisse réellement arrêter les invasions », a-t-il assuré.

« Personne ne se sentira en sécurité tant que cette guerre n’est pas terminée et que la paix n’est pas revenue », a poursuivi Volodymyr Zelensky, avant d’ajouter: « Faisons des efforts pour que la Russie veuille et recherche la paix. Des interdictions de commerce avec la Russie doivent être introduites pour arrêter le tsunami de l’invasion contre l’Ukraine. »

Le président ukrainien a profité de son discours devant le Parlement au Japon, encore hanté par la catastrophe de Fukushima en 2011, pour souligner les dangers auxquels son pays fait face avec les attaques russes contre les centrales nucléaires et le site de Tchernobyl. « En haut des réacteurs brisés se trouvent (…) des installations de traitement actives pour les matériaux nucléaires. La Russie a transformé ce site en une zone de guerre », a-t-il déclaré, avertissant qu’il faudrait des années pour évaluer les possibles effets environnementaux de l’occupation de Tchernobyl par la Russie.

Volodymyr Zelensky a également répété des affirmations de Washington selon lesquelles la Russie pourrait se préparer à utiliser des armes chimiques, sans toutefois fournir de preuves précises. « Je reçois des informations selon lesquelles la Russie prépare des attaques à l’aide d’armes chimiques telles que le gaz sarin, exactement comme en Syrie », a-t-il affirmé devant les parlementaires à Tokyo, qui a été le théâtre d’une attaque au gaz sarin en 1995 par des membres de la secte Aum.

10h31 : « L’enjeu est sur le pétrole et non sur le gaz »

Le groupe français TotalEnergies s’est engagé à ne plus acheter de pétrole et de produits pétroliers russes « au plus tard à la fin de l’année 2022 ». Le groupe pétrolier promet des sources alternatives pour approvisionner l’Europe. Depuis le début de la guerre en Ukraine, la pression ne cessait de s’accentuer sur TotalEnergies qui avait  condamné l’agression militaire de la Russie envers l’Ukraine mais avait maintenu ses activités sur place.

Ce mercredi, le PDG de l’entreprise, Patrick Pouyanné, a indiqué qu’il ne pourrait en revanche pas céder ses actifs du le gaz russe. Pour Alexandre Andlauer, analyste financier chez Kpler, l’enjeu se situe aujourd’hui sur le pétrole qui constitue la majeur partie des exportations russes.

10h14 : Un embargo sur le gaz et le pétrole russes n’est « pas possible », selon Richard Ferrand

« Nous ne sommes pas prêts parce que ce n’est pas possible », a affirmé à l’antenne de France Inter le président de l’Assemblée nationale, ajoutant que « les sanctions servent à infléchir le pouvoir politique russe, elles ne servent pas à punir les Françaises ou les Français ou les autres Européens ». « Chaque fois que l’on peut durcir la position pour infléchir le pouvoir russe, il faut le faire, mais il ne s’agit pas d’assécher soudainement l’Europe, la France, l’industrie, tout ce qui fait que nous vivons », a argumenté RIchard Ferrand.

« Il n’y a pas de réponse de substitution si on décidait ça demain ou après-demain. Que l’on aille de manière progressive vers une diminution de nos approvisionnements au point que cela affaiblisse la Russie, oui, mais il ne serait pas honnête de dire : « demain matin on décide cela » », a-t-il conclu.

9h58 : Un quartier résidentiel de Kiev bombardé

Des tirs d’artillerie se sont abattus en début de matinée mercredi sur le quartier Nyvky, dans la partie de la capitale ukrainienne la plus proche de la ligne de front à environ cinq kilomètres, a constaté l’AFP. Une maison a été totalement détruite et incendiée, plusieurs immeubles ont été grêlés de shrapnels et leurs vitres soufflées, a-t-on constaté. Des vitrines de commerces voisins ont été également brisées et des arbres de ce quartier résidentiel décapités.

La frappe a blessé quatre personnes, selon un communiqué de l’administration de la ville de Kiev. « L’ennemi a de nouveau bombardé. (…) Le district de Shevchenkivskyi a essuyé des tirs dans la matinée. Les secouristes sont actuellement sur place pour tenter d’éteindre plusieurs incendies dans des maisons privées et des immeubles de grande hauteur », a indiqué la ville.

09h25 : L’Ukraine appelle les Occidentaux à livrer des armes « offensives »

Le chef de cabinet du président ukrainien a appelé les Occidentaux à livrer « des armes offensives », un « moyen de dissuasion » face à Moscou, avant un sommet extraordinaire de l’Otan consacré à l’invasion de l’Ukraine par la Russie et auquel Volodymyr Zelensky s’adressera par visioconférence.

« Nos forces armées et nos citoyens tiennent bon avec un courage surhumain, mais on ne peut pas gagner une guerre sans armes offensives, sans missiles à moyenne portée, qui peuvent être un moyen de dissuasion », a plaidé Andriy Yermak, dans une vidéo publiée mardi soir sur Telegram.

« Sans un programme du type « Lend-Lease », nous ne pouvons que nous défendre », a-t-il fait valoir, en référence au programme d’armement mis en place par les États-Unis au début de la Deuxième guerre mondiale pour aider militairement les pays alliés. « Il est impossible de se défendre efficacement pendant longtemps sans un système de défense aérienne fiable, capable d’abattre des missiles ennemis à longue portée », a argué M. Yermak.

Pourtant, « on ne nous les donne pas », a-t-il déploré. « Tout comme ils ne nous donnent pas d’avions », a-t-il ajouté, une demande à ce stade systématiquement rejetée par les Occidentaux qui ne veulent pas intervenir militairement en Ukraine par crainte d’un élargissement du conflit avec la Russie. « Cette peur de l’escalade est compréhensible, mais elle n’aidera pas », a-t-il dit.

Au cœur des discussions entre les membres de l’Alliance devrait figurer la question de l’aide militaire à fournir à Kiev, notamment les systèmes de défense anti-aérienne nécessaires pour contrer la domination dans les airs de l’armée russe.

09h18 : La Pologne soupçonne 45 diplomates russes d’espionnage

Les services de contre-espionnage polonais ABW ont annoncé mercredi avoir identifié 45 diplomates russes soupçonnés d’espionnage. « L’agence de sécurité interne a dressé une liste de 45 personnes travaillant en Pologne sous couvert d’activités diplomatiques (…) qui mènent de fait une activité d’espionnage dirigée contre la Pologne », a déclaré à la presse Stanislaw Zaryn, porte-parole d’ABW.

La liste a été remise mercredi au ministère des Affaires étrangères, a-t-il déclaré. Sur Twitter, il a précisé que « l’ABW demande de les expulser du territoire polonais ».

Une conférence de presse est prévue au ministère des Affaires étrangères à 11h30 TU.

09h10 : La Russie accuse les États-Unis d’entraver les « difficiles » négociations

Moscou accuse les États-Unis d’entraver les « difficiles » négociations russo-ukrainiennes, estimant que le but de Washington était de « dominer » l’ordre mondial, y compris par le bais des sanctions.

« Les négociations sont difficiles, la partie ukrainienne change constamment sa position. Il est difficile de se débarrasser de l’impression que nos collègues américains les tiennent par la main », a déclaré le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov dans un discours devant des étudiants.

09h00 : La Chine contre l’exclusion de la Russie du G20

La Russie est un important pays membre (du G20), aucun membre n’a le droit d’expulser un autre pays, a estimé devant la presse un porte-parole de la diplomatie chinoise, Wang Wenbin.

Sur cette question, Jack Sullivan, le conseiller sécurité de Joe Biden a indiqué mardi, à la veille de son marathon diplomatique en Europe : « Nous pensons que la Russie ne peut pas faire comme si de rien n’était dans les institutions internationales et dans la communauté internationale (…). Mais concernant des institutions précises et des décisions précises, nous aimerions consulter nos alliés, consulter nos partenaires dans ces institutions avant de nous prononcer. »

08h45 : l’offensive russe « s’enlise », selon Olaf Scholz

 

L’offensive russe en Ukraine « s’enlise malgré toutes les destructions qu’elle provoque jour après jour », a estimé mercredi Olaf Scholz.

La « vérité est que la guerre détruit l’Ukraine mais qu’en faisant la guerre, (Vladimir) Poutine détruit aussi l’avenir de la Russie », a ajouté devant le Bundestag le chancelier allemand, assurant que Kiev pouvait « compter sur l’aide » de l’Allemagne.

« Les images qui nous parviennent chaque jour d’Ukraine sont difficilement supportables: maisons détruites, hôpitaux bombardés, villes assiégées, soldats morts et de plus en plus de civils tués et blessés, des femmes et des enfants qui fuient avec le peu qu’ils ont pu emporter devant les chars et les missiles de Poutine », s’est ému le dirigeant allemand.

« Il est clair que les réfugiés sont les bienvenus chez nous », a-t-il lancé. L’Allemagne a déjà accueilli officiellement plus de 232 000 réfugiés ukrainiens.

Olaf Scholz a par contre réaffirmé que l’Otan ne participerait pas directement au conflit. « Aussi difficile que cela puisse être, nous ne céderons pas aux exigences d’une zone d’exclusion aérienne. L’Otan ne sera pas partie à la guerre », a-t-il asséné.

Et il ne voit pas l’Allemagne, qui doit restreindre sa dépendance énergétique à l’égard de Moscou, renoncer à court terme aux livraisons de gaz ou de pétrole en provenance de la Russie. « Le faire du jour au lendemain reviendrait à plonger notre pays et toute l’Europe dans la récession »a-t-il averti. « Des centaines de milliers d’emplois seraient menacés. Des secteurs industriels entiers seraient en difficulté », a-t-il mis en garde. « Les sanctions ne doivent pas frapper les Etats européens plus durement que les dirigeants russes », a-t-il martelé.

08h27 : Volodymyr Zelensky attendu devant le Parlement français

 

 

Après le parlement italien mardi, c’est au tour de l’Assemblée nationale et du Sénat français de se réunir exceptionnellement et simultanément ce mercredi à 15h (14h TU), malgré la fin de la session parlementaire, pour écouter un message en direct de Volodymyr Zelensky, qui enchaîne les interventions devant les parlements nationaux alors que son pays affronte l’invasion russe.

Pas moins de trois candidats à l’Élysée, Marine Le Pen, Jean-Luc Mélenchon et Nicolas Dupont-Aignan, également députés, siégeront au Palais Bourbon pendant les 15 minutes qu’est censée durer l’adresse vidéo du président ukrainien. Un temps volontairement limité pour des questions de sécurité.

Ironie, ces trois candidats, auxquels il faut ajouter le polémiste d’extrême-droite Éric Zemmour, sont régulièrement brocardés pour leurs positions jugées pro-russes. Pas question cependant d’« instrumentaliser » le message de Volodymyr Zelensky, assure une source parlementaire LREM, citée par l’AFP. « L’enjeu global dépasse la politique intérieure. » « Il y a une prise de conscience de la classe politique française. L’Ukraine est un sujet qui nous appartient car c’est l’Europe qu’on agresse », expose Frédéric Petit, député Modem des Français de l’Europe de l’Est.

Au Palais Bourbon comme au Palais du Luxembourg, aucun débat ne sera organisé après le message du président Zelensky. Un comité de liaison parlementaire aura lieu dans la foulée à Matignon.

08h03 : «Je sais remplacer ce pétrole » russe mais « le gaz, je ne sais pas le faire », explique le PDG de TotalÉnergies

Au micro de RTL, le PDG de TotalÉnergies, Patrick Pouyanné, a assuré mercredi ne pas pouvoir se passer de gaz russe sans lequel une partie de l’économie européenne « s’arrêterait ». Le groupe français a annoncé mardi renoncer à tout achat de pétrole ou produits pétroliers russes au plus tard à la fin de l’année.

« Je sais remplacer ce pétrole et ce diesel » russes mais « le gaz, je ne sais pas le faire. Si je décide d’arrêter d’importer du gaz russe, je ne sais pas le remplacer, je n’en ai pas de disponible. J’ai des contrats de 25 ans et je ne sais pas sortir de ces contrats », a déclaré Patrick Pouyanné.

Concernant l’annonce de retrait de Russie de certains groupes anglo-saxons, « personne n’est parti, mes concurrents continuent de prendre le gaz russe parce qu’on a des contrats long terme et qu’on ne sait pas les arrêter, sauf si les gouvernements décident de sanctions qui font qu’on peut utiliser la force majeure. Si j’arrête le gaz russe, je paie des milliards immédiatement aux Russes », a affirmé le PDG.

« Sans gaz russe, on arrête une partie de l’économie européenne » et, à ce stade, les gouvernements européens n’ont pas décidé de sanctionner le gaz russe, rappelle-t-il en ajoutant : « Si nous arrêtons le gaz russe, nous savons que l’hiver 2023, nous avons un problème, en janvier 2023 il faudra rationner l’utilisation du gaz, pas pour les particuliers mais sans doute pour les industriels en Europe ».

« Depuis que M. Poutine a décidé d’envahir l’Ukraine, il n’y a pas de futur de croissance en Russie pour TotalÉnergies, j’ai mis une croix sur tout le futur qu’on était en train de construire en Russie. Vous croyez que même après la guerre, je ne vais pas garder en tête ce qu’il s’est passé ? » a affirmé Patrick Pouyanné.

07h29 : Un mois après, Kiev résiste toujours

 

 

Kiev s’est réveillée avec la fin du couvre-feu et une bonne nouvelle pour les habitants, raconte Gwendoline Debono, envoyée spéciale de France 24. Selon les forces ukrainiennes, après d’intenses combats, les troupes russes ont battu en retraite dans la ville de Makariv, 60 kilomètres à l’ouest de la capitale ukrainienne. De quoi donner de l’air à la capitale puisque cela empêche les Russes de poursuivre leurs mouvements qui visent à encercler Kiev.

C’est la tactique russe depuis au moins deux semaines : contourner les villes pour les prendre en tenailles et essayer de couper les grands axes. Pour l’instant, la manœuvre est mise en échec.

Plus proche de la capitale encore, à la sortie de la ville, sur le front d’Irpin, les Russes semblent connaître des difficultés de ravitaillement. Nous avons pu joindre des habitants lundi, présents dans cette ville, qui nous disaient qu’il y avait eu des combats et que la situation était un peu meilleure, même si les Russes tiennent toujours deux quartiers de la ville.

On le voit, les Ukrainiens gardent cette capacité à contre-attaquer, ils sont agiles, ils opèrent en petites unités. Cela fera bientôt un mois que l’offensive russe en Ukraine a commencé. La capitale n’est pas encerclée. Elle reste accessible et on voit des forces russes qui, pour l’instant, font face à de sérieux problèmes dans leur progression.

07h13 : En Slovaquie, la propagande russe fait des émules

Le Kremlin aussi mène une guerre de l’information sans merci. Elle atteint même certains pays d’Europe de l’Est, comme la Slovaquie, qui accueille de nombreux réfugiés ukrainiens, mais où les théories du complot vont bon train, comme a pu le constaté notre envoyé spécial, Alexis Bédu.

06h52 : La « tech » ukrainienne mobilisée dans la guerre

Avant la guerre, la « tech » ukrainienne était l’un des fleurons prometteurs de l’économie. Aujourd’hui, cette industrie se mobilise à 100% pour défendre le pays. C’est une véritable armée en ligne qui a été recrutée via l’application Telegram à l’appel du jeune ministre du Numérique. Car la guerre en Ukraine se joue aussi sur le terrain de l’information. Ils seraient environ 300 000 à s’être engagés et à suivre les directives du gouvernement.

06h18 : L’armée russe toujours en quête de succès militaires 

De l’avis unanime des experts occidentaux, les 150 000 à 200 000 hommes mobilisés par Vladimir Poutine ont raté leur entrée en guerre en présumant d’une faible résistance de leurs adversaires. D’après Washington, la Russie a amplifié ces derniers jours ses opérations aériennes et navales dans le pays face à la résistance des forces ukrainiennes qui continuent de freiner l’avancée ennemie.

Selon le Pentagone, l’armée russe serait passée pour la première fois depuis le début du conflit un peu en dessous de 90% de sa puissance de combat disponible. Les renseignements américains, cités par le New York Times, estiment que plus de 7 000 soldats auraient été tués depuis le début de la guerre. Soit un chiffre supérieur aux pertes américaines combinées en Irak et en Afghanistan. L’état-major ukrainien parle même de 15 300 morts, soit plus que le nombre de victimes lors de l’invasion soviétique en Afghanistan. Outre les pertes humaines, un blog spécialisé dans les questions de défense Orix indique d’importantes pertes de matériel côté russe : 24 avions de chasse et 1 662 véhicules et équipements.

Les renseignements américains évoquent aussi les problèmes en série auxquels sont confrontées les forces russes : problèmes de logistique, de ravitaillement, de coordination, de commandement et de communication. Ce qui expliquerait un ralentissement notable sur le terrain et le recours ces derniers jours aux pilonnages et raids massifs de l’aviation, notamment sur les grandes villes stratégiques.

Mais comme le notent les observateurs, à l’exception de Kherson, à l’embouchure du Dniepr, dans le sud du pays, les forces russes n’ont réussi à s’emparer d’aucune autre ville importante, pas même de Kharkiv, la deuxième ville du pays, dans le nord, sauvagement bombardée. Quant à Kiev, qui semblait être l’objectif numéro un de Moscou quand ils ont lancé l’offensive il y a un mois, elle résiste toujours.

05h56 : Joe Biden attendu en Europe pour discuter de nouvelles sanctions

Joe Biden quittera la Maison Blanche à 8h40 heure américaine (12h40 TU) pour Bruxelles, où il prendra part jeudi aux sommets de l’Otan, du G7 et s’exprimera lors du Conseil européen. Il se rendra ensuite à Varsovie pour rencontrer le président polonais Andrzej Duda.

Le président américain se joindra donc « à nos alliés pour imposer de nouvelles sanctions à la Russie et renforcer les sanctions existantes », afin d’éviter que Moscou ne les contourne, a dit Jake Sullivan, conseiller à la sécurité nationale du président américain. Selon le Wall Street Journal, Joe Biden et son équipe préparaient de nouveaux plans visant à imposer des sanctions contre des membres de la Douma, la chambre basse du Parlement russe.

Joe Biden, va aussi « travailler avec les alliés sur des ajustements de long terme » concernant la présence de l’Otan en Europe de l’Est, a-t-il précisé.

Il annoncera par ailleurs « une action commune pour renforcer la sécurité énergétique de l’Europe » et dévoiler « des contributions supplémentaires américaines » pour les actions humanitaires en Ukraine et pour l’accueil des millions d’Ukrainiens ayant fui la guerre, a signalé son conseiller.

05h34 : Levée du couvre-feu prévue à Kiev

 

Le couvre-feu en vigueur dans la capitale ukrainienne depuis lundi soir devait se terminer ce mercredi matin à 7h (5h TU). C’est le troisième couvre-feu auquel est soumis Kiev depuis le début de l’offensive russe, le 24 février.

« Jamais nous ne sous rendrons », dit le maire de Kiev. « Dans le pire des cas nous mourrons, mais jamais nous ne nous rendrons », s’est exclamé mardi le maire de Kiev, Vitali Klitschko, devant le Conseil de l’Europe alors que les troupes russes tentent toujours d’encercler sa ville.

05h12 : Raconter la guerre et le quotidien de ceux qui la vivent

En quatre semaines, le quotidien des familles ukrainiennes a totalement basculé. Depuis l’invasion de l’Ukraine, les envoyés spéciaux et correspondants de RFI se relaient sur le terrain pour témoigner de cette guerre. Pierre Olivier est l’un d’eux. Il raconte ce qu’il a vu dans le nouvel épisode de Témoins d’actu.

On se rend très vite compte que l’on arrive dans une zone de conflit. Il y a des soldats et des files d’attente interminables. Des réfugiés qui veulent quitter le pays, des hommes qui accompagnent leurs femmes et leurs enfants. Ce sont des scènes troublantes d’enfants avec leurs mères qui disent au revoir à leur père.

03h48 : « Près de 100 000 personnes » toujours à Marioupol, selon le président ukrainien Zelensky

En attendant l’éventuelle amorce d’un cessez-le-feu, « près de 100 000 personnes dans des conditions inhumaines » sont piégées dans les ruines de Marioupol, « en état de siège total, sans nourriture, sans eau, sans médicaments, sous des bombardements constants », a alerté Volodymyr Zelensky dans une vidéo publiée mercredi à l’aube.

03h12 : Le Parlement français attend le président Zelensky ce mercredi

Après le Parlement italien mardi, c’est au tour de l’Assemblée nationale et du Sénat français de se réunir exceptionnellement et simultanément à 15 heures (14h TU), malgré la fin de la session parlementaire, pour écouter un message en direct de Volodymyr Zelensky, qui enchaîne les interventions devant les parlements nationaux alors que son pays affronte l’invasion russe.

Guerre en

Pas moins de trois candidats à l’Élysée, Marine Le Pen, Jean-Luc Mélenchon et Nicolas Dupont-Aignan, également députés, siègeront au Palais Bourbon pendant les 15 minutes qu’est censée durer l’adresse vidéo du président ukrainien. Un temps volontairement limité pour des questions de sécurité. Un quatrième député aussi candidat à la présidentielle, le communiste Fabien Roussel, est lui excusé en raison d’un deuil familial.

Avec l’intervention de Volodymyr Zelensky, la guerre en Ukraine devrait continuer d’écraser l’actualité de la campagne présidentielle, un conseil de défense et de sécurité étant par ailleurs prévu à l’Élysée.

01h04 : Le groupe français TotalÉnergies s’engage à ne plus acheter de pétrole et de produits pétroliers russes « au plus tard à la fin de l’année 2022 ». Depuis le début de la guerre en Ukraine, la pression ne cessait de s’accentuer sur TotalÉnergies qui avait condamné « l’agression militaire de la Russie envers l’Ukraine » mais avait maintenu ses activités sur place.

► TotalEnergies va arrêter d’acheter du pétrole russe

00h12 : Sans électricité, sans communication, sans eau, constamment bombardée, la ville de Marioupol subit un siège semblable à ceux que la Russie a organisé en Syrie, estime le député Dmytro Gurin, originaire de la cité industrielle du bord de la mer d’Azov.

Le but de la Russie est d’organiser une famine à Marioupol et ainsi renforcer ses positions dans le processus de négociations. Dans la ville, il n’y a pas de nourriture. Une partie de la population a encore quelques provisions, des bocaux de légumes, c’est une tradition ukrainienne… mais il n’y a plus d’eau. Lorsqu’il a neigé, tout le monde a ramassé la neige pour la faire fondre. Les gens préparent la nourriture sur des feux de bois. Selon des informations qui nous sont parvenues, des personnes ont commencé à manger leurs animaux domestiques. Bref, c’est la famine là-bas, la famine et le blocus. La Russie bombarde les convois, elle tire sur des convois avec des enfants. Tout cela devient clair quand on sait que l’homme qui est aux commandes pour le siège de Marioupol est le même que pour le siège d’Alep en Syrie, le colonel-général Mikhail Mezentsev. Là-bas aussi, ils bombardaient les couloirs humanitaires. C’est visiblement une tactique éprouvée.

 

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