Du vendredi 16 février au dimanche 18 février 2024, s’est tenue à Munich (Allemagne), la plus importante conférence internationale sur la sécurité qui a célébré ses 60 ans à cette occasion. Mais l’heure n’était pas visiblement à la fête. D’autant que les guerres en Ukraine et au Proche-Orient auxquelles s’ajoutent des dizaines de conflits armés en Afrique et ailleurs ainsi qu’autant de catastrophes humanités constituent des signaux préoccupants.
L’état actuel du monde recèle un potentiel d’aggravation des tensions qui risque d’engendrer des crises mondiales encore plus grandes. C’est sous ces auspices et avec comme objectif de favoriser un dialogue négligé, ces dernières années, que s’est déroulée la conférence de Munich sur la sécurité.
La devise de cette conférence sur la sécurité était «La paix par le dialogue». Une thématique qui contrastait avec la présence de nombreux dirigeants pour qui l’heure du dialogue et de la paix n’a pas encore sonné. Il s’agit notamment du président ukrainien Volodymyr Zelensky, probablement l’un des hommes politiques les plus observés au monde actuellement. Qui était présent à Munich pour demander à ses alliés européens de lui fournir des armes et des fonds afin qu’il poursuive la guerre qui l’oppose à la Russie.
La paix n’était pas la préoccupation à la conférence de Munich
Même si le thème de la conférence de Munich était «La paix par le dialogue», il s’agissait d’une pure vue de l’esprit puisque les conditions pour le dialogue n’étaient pas réunies. Un dialogue peut-il être mené si des acteurs clés de ce face-à-face ne sont pas présents ? La Russie, l’Iran et la Corée du Nord- le nouvel «axe du mal», selon l’Occident- n’étaient expressément pas invités.
En vérité, le point de vue relatif à la paix dans le monde par le dialogue était loin d’être partagé par tous. La guerre en Ukraine, par exemple, était au centre des débats à Munich, notamment parce qu’en Occident, on se bat de plus en plus pour soutenir Kiev en lui fornissant des armes et des financements. Dialoguer avec la Russie pour aboutir à la paix en Ukraine ? Ni le président Volodymyr Zelensky ni les occidentaux ne le veulent.
En période de confrontation, les pays neutres ont toujours été mis sous pression. Et s’ils se voient comme des médiateurs, on les accuse souvent d’être opportunistes. Le peu d’importance accordée à la neutralité lors de la conférence de Munich s’est reflété dans le programme. Un seul événement lui a été consacré, avec des représentants de l’Irlande, de l’Autriche, de Malte et du CICR. Celui-ci a eu lieu en même temps que l’intervention de Volodymyr Zelensky, peu après la signature des accords de sécurité de la France et de l’Allemagne avec l’Ukraine. L’attention portée aux pays neutres était donc très limitée.
La neutralité n’était pas au rendez-vous à Munich
Tous les participants arboraient la trompette de la guerre. Et le président d’Ukraine, Volodymyr Zelensky, qui trouve tout son salut politique et économique, du moment, dans cette option en était fort heureux. Puisque tant qu’il y aura la guerre en Ukraine, il recevra beaucoup d’argent et des financements de la part des occidentaux, à savoir des Etats-Unis et des Européens. Accepter le dialogue avec la Russie et souscrire à la l’option de la paix équivaudrait pour Zelensky, de ne plus recevoir la manne financière. C’est pour cela, qu’à la conférence de Munich, le président ukrainien a appelé ses alliés à lui fournir des armes et de l’argent pour poursuivre la guerre.
Il ne se soucie pas du sort des populations ukrainiennes. Pire, Volodymyr Zelensky ne veut pas organiser d’élection présidentielle au terme de son mandant qui s’achève bientôt au motif que pendant la guerre, on ne peut pas organiser d’élection présidentielle. Il a peur de perdre les financements s’il opte pour la paix afin d’organiser une élection présidentielle. Mais Volodymyr Zelensky ne veut pas non plus organiser d’élection présidentielle pour ne pas affronter d’adversaires coriaces.
Volodymyr Zelensky ne veut ni la paix ni une élection présidentielle
C’est dans cette logique qu’il a limogé le chef d’Etat-major de l’armée ukrainienne qui semblait lui faire de l’ombre au sein de l’opinion publique. Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a annoncé, le jeudi 8 février 2024, avoir nommé le commandant en chef de l’armée de terre, Oleksandr Syrsky, comme nouveau chef d’état-major de l’armée ukrainienne en remplacement de Valery Zaloujny. Valery Zaloujny, 50 ans, avait été nommé en juillet 2021. Ses réussites dans les opérations militaires lui ont valu l’adulation de ses concitoyens et le respect de ses partenaires occidentaux. Ce qui a suscité une montée de tension entre Zelensky et lui.
En limogeant le général Valery Zaloujny, le président ukrainien a écarté un potentiel adversaire politique et rien d’autre.La paix des braves avec Vladmir Poutine, Volodymyr Zelensky n’en veut pas parce que la paix lui ferait perdre les financements occidentaux et pourrait le contraindre à organiser des élections présidentielles. Ce qui ne l’enchante pas car il veut demeurer au pouvoir et jouir de la corruption au détriment des populations ukrainiennes qui meurent dans la guerre.
Une contribution de
Moussa Diarra
Citoyen malien vivant en Europe
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