L’armée ukrainienne a attaqué, le 6 août 2024, la région de Koursk, s’emparant, selon Kiev, de 82 localités et de 1.150 kilomètres carrés d’une offensive qui a surpris Moscou et constitue la plus grande opération militaire étrangère en sol russe depuis la Seconde Guerre mondiale. Depuis deux ans et demi, la guerre fait rage entre l’Ukraine et la Russie. Depuis le 24 février 2024, aucun signe de paix n’a fait jour.
Mais l’Ukraine semble se réjouir de cette situation. Son armée qui a attaqué, par surprise, la Russie, savoure sa joie. Récemment sur le théâtre des opérations, un officier ukrainien a montré sur son téléphone mobile, les images de soldats ukrainiens souriant dans un blindé, un prisonnier russe à leurs pieds. La séquence est tirée de vidéos prises sur le territoire de la Fédération de Russie que le commandant répondant au nom de guerre « Gerar » se fait un plaisir de dévoiler dans un café de la ville de Soumy, dans le nord-est de l’Ukraine, lundi 12 août dernier.
Les nouvelles offensives entre Kiev et Moscou
La Russie qui s’est rendu compte de l’agression de son territoire par l’Ukraine s’est lancée dans une offensive militaire de reconquête de ses territoires et d’attaque de son ennemi. Et bien évidemment, la guerre se poursuit actuellement de plus bel entre les deux pays. L’armée russe a revendiqué vendredi la prise de trois nouveaux villages dans l’est de l’Ukraine, où elle poursuit son avancée face à des troupes ukrainiennes en infériorité numérique et manquant de puissance de feu. Pour mener à bien sa défense, la Russie mobilise tous ses combattants y compris ceux qui sont très loin de la Russie. A savoir, par exemple, les combattants russes qui sont en Afrique.
C’est ainsi que les combattants russes installés depuis peu au Burkina Faso ont quitté le pays ouest-africain pour aller défendre la ville russe de Koursk, harcelée par les forces ukrainiennes de leur incursion surprise le 6 août, a indiqué leur patron à l’AFP. Dans un entretien sur la messagerie Telegram, Viktor Yermolaev, commandant de la brigade Bear, a confirmé l’information du quotidien français Le Monde selon laquelle une partie de ses effectifs avaient dû aller se battre en Russie. « Nous avons vu que [les Ukrainiens] avaient choisi la guerre », a expliqué celui qui se fait appeler « Jedi ». « La guerre, c’est notre métier (…). Il n’y a pas plus grand honneur pour un combattant russe que de défendre la mère patrie ».
L’échec de la conférence de Suisse sur la paix en Ukraine
Les observateurs indépendants pensaient que l’Ukraine voulait une fin pacifique et par le dialogue avec la Russie du conflit qui oppose Kiev à Moscou, en vérité, ce n’est pas le cas. Kiev est visiblement loin de vouloir la paix ou plus précisément l’Ukraine veut une paix, à ses conditions et qui humilie la Fédération de Russie. C’est dans cette logique que l’Ukraine et ses alliés occidentaux ont organisé les 15 et 16 juin 2024, en Suisse, au Bürgenstock (Canton de Nidwald), une conférence internationale dite de la paix en Ukraine. Fait curieux, la Russie, l’autre partie au conflit, n’a pas été invitée à la conférence. Autre fait curieux, c’est la vision de l’Ukraine et ses alliés occidentaux, pour la sortie de crise, qui a été prise comme référence de base au cours de cette conférence. Enfin, certains pays clés de la communauté internationale tels que la Chine étaient absents à ce rendez-vous. D’où l’échec évidente de ce sommet. Des pays comme l’Inde, le Brésil, l’Arabie Saoudite ont refusé de signer le communique final de la conférence internationale.
Les organisateurs de ce sommet se sont rendu compte que sas la présence de la Russie, l’autre partie au conflit, les futurs sommets sur la paix en Ukraine n’auront aucun sens. Malgré cela, l’Ukraine et ses alliés occidentaux s’activent afin que les pays du sud global se rallient à la cause ukrainienne. Ils tentent de s’appuyer pour cela sur les organisations régionales telles que l’Union africaine, la Ligue arabe etc. on ne serait pas surpris de voir bientôt des dirigeants ukrainiens effectuer des visites dans les pays du sud global afin de tenter de leur convaincre à soutenir Kiev. Ces visites mêmes celles qui seront couronnées d’échec seront fortement médiatisées par les medias occidentaux qui y verront des succès diplomatiques.
L’Ukraine vers le déficit de paiement
Un constat s’impose au-delà de tout, le soutien financier des pays occidentaux à l’Ukraine s’amenuise progressivement. Ils veulent donc trouver une parade pour avoir de l’argent et continuer d’acheter des armes pour l’Ukraine. Cette parade, c’est que les pays occidentaux veulent obtenir l’argent des pays neutres et nantis. Pour cela, ils vont utiliser l’argument du soutien humanitaire aux populations en Ukraine. Autre initiative des pays occidentaux, allies de l’Ukraine, notamment le Conseil de l’Europe qui tente, par tous subterfuges, à voler l’argent de la Russie gelé dans les banques occidentales. Ayant constaté ce que les pays occidentaux veulent faire a la Russie, l’Arabie Saoudite a décidé de vendre ses actifs dans les banques occidentales pour ne pas être, un jour, victime comme lest actuellement la Russie, de la politique brutale des pays occidentaux.
A la vérité, l’Ukraine n’est pas très loin de la faillite parce que ses dettes sont à 94 % du PIB. D’ici la fin de cette année 2024, l’Ukraine pourrait se trouver en déficit de paiement. Face à cette situation, les pays occidentaux qui ont pourtant accaparé tous les projets pour la reconstruction de l’Ukraine après la guerre, jouent aux hypocrites en demandant aux entreprises privées d’aller investir en Ukraine alors qu’ils sachent pertinemment que ces entreprises privées n’auront plus rien.
Une contribution d’Issa Camara
Analyste politique guinéen
Légende photo : Les présidents russe et ukrainien pourront–ils fumer le calumet de la paix ?
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