Guerre Israël-Hamas – Des centaines de personnes ont évacué l’hôpital al-Chifa de Gaza

Des centaines de personnes ont fui à pied ce samedi 18 novembre après que l’armée israélienne a ordonné l’évacuation du principal hôpital de Gaza, où plus de 2 000 patients, médecins et personnes déplacées ont été pris au piège de la guerre entre Israël et le Hamas.

► Dans la nuit de vendredi à samedi, une frappe contre trois immeubles de Khan Younès a encore fait 26 morts et 23 blessés graves, selon le directeur de l’hôpital Nasser de cette ville du centre de la bande de Gaza. Depuis mardi soir, l’armée israélienne mène une opération « ciblée » dans l’hôpital al-Chifa, le plus grand centre hospitalier de Gaza, où elle affirme avoir découvert des armes.

► Israël accepte que deux camions de carburant ravitaillent Gaza chaque jour, en dépit de l’opposition d’une partie de la caste politique au sein de l’État hébreu. Une livraison de 17 000 litres a pu être opérée vendredi 17 novembre, permettant le rétablissement partiel des services de télécommunications.

► Le Programme alimentaire mondial des Nations unies (PAM) alerte sur le « risque immédiat de famine » dans la bande de Gaza. « On ne demande pas la lune. Nous demandons des mesures de base nécessaires pour répondre aux besoins essentiels de la population civile et juguler le cours de cette crise », s’est insurgé le patron des opérations humanitaires de l’ONU Martin Griffiths.

► Le ministère de la Santé du Hamas a annoncé vendredi 17 novembre que le bilan des bombardements israéliens dans la bande de Gaza avait atteint les 12 000 morts depuis le début de la guerre le 7 octobre, dont 5 000 enfants. Depuis cette date, plus de 1 200 Israéliens ont été tués, après un bilan revu à la baisse vendredi 10 novembre. Le bilan de l’attaque sur le site d’un festival de musique a en revanche été revu à la hausse et s’élève désormais à 364 morts, contre 270 morts auparavant. L’armée israélienne fait état de 239 personnes retenues en otage par le Hamas.

10h10 : Le ministre des Afffaires étrangères jordanien doute qu’Israël puisse anéantir le Hamas

Le ministre jordanien des Affaires étrangères a exprimé samedi des doutes sur la capacité d’Israël à atteindre son objectif d’anéantir le Hamas avec ses bombardements intensifs et son invasion de la bande de Gaza. « Israël dit vouloir anéantir le Hamas. Il y a beaucoup de militaires ici, mais je ne comprends pas comment cet objectif peut être atteint », a déclaré Ayman Safadi lors du sommet annuel sur la sécurité de Manama, organisé par l’International Institute for Strategic Studies (IISS) à Bahreïn. Israël a juré d’anéantir le Hamas depuis l’attaque meurtrière du 7 octobre contre Israël.

Seule l’Autorité palestinienne (AP), l’entité soutenue par l’Occident qui exerce une autonomie limitée en Cisjordanie occupée par Israël, pourrait diriger Gaza après la fin de la guerre entre Israël et le Hamas, a déclaré de son côté Josep Borrell, responsable de la politique étrangère de l’Union européenne. « Le Hamas ne peut plus contrôler la bande de Gaza », a-t-il déclaré. « Alors, qui contrôlera la bande de Gaza ? Je pense qu’il n’y a qu’une seule personne qui puisse le faire : l’Autorité palestinienne ».

09h06 : Des centaines de personnes évacuent l’hôpital d’al-Chifa, à Gaza

Des centaines de personnes ont quitté samedi l’hôpital al-Chifa de Gaza assiégé depuis plusieurs jours par l’armée israélienne, selon un journaliste de l’Agence France-presse (AFP), le ministère de la Santé du Hamas précisant que « 120 blessés » et des bébés prématurés n’avaient pu être évacués.L’hôpital abriteraient encore 450 patients, dont des bébés prématurés, selon le ministère de la Santé du Hamas. Les forces armées israéliennes, de leur côté, ont démenti les informations selon lesquelles elles auraient ordonné cette évacuation. Dans un communiqué publié sur les réseaux sociaux, les forces de défense israliennes indiquent « avoir répondu favorablement à la demande du directeur de l’hôpital al-Chifa visant à permettre à des Gazaouis se trouvant dans l’hôpital et souhaitant être évacués de le faire via un itinéraire sécurisé ». Le communiqué précise également que le personnel médical peut rester sur place et s’occuper des patients qui ne peuvent pas être évacués. Ces colonnes de déplacés, de médecins, de malades et de blessés, certains amputés, certains très faibles, marchaient en direction de la route Salaheddine qui mène vers le sud de la bande de Gaza. C’est dans cette zone que l’armée israélienne veut relocaliser les 1,1 million d’habitants du nord du petit territoire palestinien, où se concentrent jusqu’à présent les combats au sol contre le Hamas. Elle a donc ouvert samedi un corridor menant vers la route Salaheddine.

08h47 : Des combats d’une intensité sans précédent à la frontière israélo-libanaise

La frontière libano-israélienne, théâtre d’affrontements depuis 41 jours entre le Hezbollah et l’armée israélienne, s’est embrasée vendredi. Des échanges de tirs d’une intensité sans précédent ont opposé les belligérants tout au long de la journée, rapporte notre correspondant à Beyrouth, Paul Khalifeh.

08h33 : Cinq combattants palestiniens tués dans une frappe aérienne en Cisjordanie

Cinq combattants palestiniens du Fatah, mouvement du président Mahmoud Abbas, ont été tués tôt samedi dans une très rare frappe aérienne sur Naplouse, la grande ville du nord de la Cisjordanie occupée, ont indiqué le Croissant-Rouge palestinien et des sources au sein du Fatah. L’armée israélienne a de son côté annoncé avoir « éliminé un certain nombre de terroristes à Balata », le camp de réfugiés de Naplouse, qui abrite 24 000 personnes selon l’ONU qui le gère.Balata est connu pour héberger de jeunes combattants membres des branches armées des différents mouvements palestiniens, en tête desquels le Fatah, fondé par Yasser Arafat et qui dirige actuellement l’Autorité palestinienne basée en Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 56 ans. S’y trouvent également des combattants du Jihad islamique et du Hamas, au pouvoir à Gaza, en guerre depuis le 7 octobre contre l’armée israélienne dans la bande de Gaza. Le Croissant-Rouge palestinien a annoncé dans la nuit de vendredi à samedi que cinq personnes avaient été tuées et deux blessées dans la frappe aérienne qui a touché, selon l’administration du camp, un immeuble abritant un quartier général du Fatah.

L’armée israélienne a affirmé y avoir notamment tué « Muhammad Zuhud, un terroriste impliqué dans une fusillade en avril à Jérusalem qui avait fait deux blessés israéliens ». Elle dit également avoir « frappé une cachette utilisée par des terroristes qui planifiaient des attaques terroristes imminentes contre des civils et des cibles militaires israéliens ». Jusqu’ici, seule Jénine, l’autre grande ville du Nord, où les affrontements entre combattants palestiniens et soldats israéliens sont fréquents et souvent meurtriers, avait subi des frappes aériennes israéliennes en Cisjordanie.

08h05 : Un rabbin israélien en grève de la faim pour demander la libération des otages

Encore une fois, ce samedi, RFI consacre sa revue de presse internationale au conflit entre Israël et le Hamas. Avec notamment, le journal israélien Haaretz qui est allé à la rencontre d’un rabbin en grève de la faim depuis une semaine pour demander que la Croix-Rouge ait accès aux otages israéliens à Gaza. Et le récit de deux journalistes du New York Times autorisés à entrer, sous

07h30 : l’ONU alerte sur « un risque immédiat de famine » à Gaza

Le Programme humanitaire mondial (PAM) tire la sonnette d’alarme : la faim généralisée menace désormais tout le territoire. Les commerces sont vides, les boulangeries sont à l’arrêt, c’est toute l’infrastructure alimentaire qui s’effondre. « On ne demande pas la lune. Nous demandons des mesures de base nécessaires pour répondre aux besoins essentiels de la population civile et juguler le cours de cette crise », s’est indigné le patron des opérations humanitaires de l’ONU Martin Griffiths, dans une intervention vidéo à New York.Des Gazaouis font la queue pour acheter du pain à Khan Younès, le 17 novembre 2023. REUTERS – IBRAHEEM ABU MUSTAFA Avant la guerre, plus de la moitié des Gazaouis étaient déjà dans une insécurité alimentaire préoccupante. Depuis un mois, ce sont tous les Gazaouis qui encourent un risque immédiat de mourir de faim, explique notre journaliste Amélie Beaucour. « La situation est plus extrême au nord car l’accès est très limité et que la zone est beaucoup plus dangereuse. Mais c’est aussi très difficile au sud, car les gens dépendent de la quantité d’aide qui a réussi à entrer dans la région. Et pour le moment, ce qui entre, ça correspond à seulement 10% des besoins », souligne Alia Zaki, porte-parole du programme alimentaire mondiale.

Les sacs de farines, indispensable pour le pain, l’eau potable et d’autres denrées alimentaires ne manquent pourtant pas. À l’extérieur de Gaza, les camions sont remplis. Mais sans feu vert, ils ne peuvent pas passer la frontière. « Nous continuons à militer pour faire ouvrir davantage de points de passages, que ce soit par la terre ou par la mer, explique-t-elle. Parce que les capacités d’entrer, nous les avons ! Pour nous, c’est l’option qui a le plus de chance d’aboutir. » Si les denrées sont abondantes, un ingrédient clef reste indispensable : sans carburant, personne ne pourra les cuisiner ou les distribuer.

07h08 : L’armée israélienne a ordonné l’évacuation « sous une heure » de l’hôpital al-Chifa de Gaza

Les soldats israéliens qui mènent pour le quatrième jour consécutif un raid sur l’hôpital al-Chifa de Gaza ont ordonné via haut-parleur son évacuation « sous une heure », a rapporté samedi un journaliste de l’AFP sur place. Le journaliste de l’AFP présent dans l’hôpital a entendu le message diffusé en arabe en début de matinée.

L’armée israélienne a également appelé le directeur de l’hôpital Mohammed Abou Salmiya pour lui réclamer « l’évacuation des patients, des blessés, des déplacés et des soignants et que tous se rendent à pied vers la corniche » côtière qui borde l’hôpital, à l’ouest de la ville de Gaza, sous une heure, a rapporté ce médecin-chef à l’AFP.

Actuellement, selon l’ONU, 2 300 patients, soignants et déplacés se trouvent dans cet établissement et l’inquiétude internationale va grandissante pour leur sort. Israël, lui, assure que le Hamas au pouvoir à Gaza se sert de cet établissement comme base militaire. Depuis des jours, des soldats israéliens entrent dans les services d’al-Chifa pour interroger les personnes présentes à l’intérieur et fouillent « bâtiment par bâtiment » selon l’armée israélienne le complexe médical, le plus grand de la bande de Gaza. Le directeur de l’hôpital avait déjà refusé cette semaine un précédent ordre d’évacuation reçu par téléphone, invoquant notamment la complexité de l’opération.

06h50 : Une première livraison de carburant a pu entrer dans la bande de Gaza

Quelque 17 000 litres de carburant sont entrés vendredi dans la bande de Gaza par le passage de Rafah, selon des sources palestiniennes. Mais dès aujourd’hui, c’est plus du triple qui va pouvoir emprunter ce terminal au sud de l’enclave palestinienne de manière quotidienne, explique notre correspondant permanent à Jérusalem, Michel Paul. Le cabinet de guerre israélien a donné le feu vert hier soir à la fourniture de 60 000 litres par jour. Résultats immédiats : le rétablissement progressif des communications, internet et téléphonie à Gaza. Ils sont nécessaires pour l’acheminement de l’aide humanitaire. Un haut responsable israélien explique que la décision a été prise pour éviter les risques d’épidémie. Mais il ajoute qu’Israël veillera par tous les moyens à sa disposition à ce que ce carburant ne parvienne qu’aux organisations humanitaires et ne tombe pas entre les mains du Hamas. On indique ici qu’Israël a en fait cédé aux pressions américaines. Washington s’est d’ailleurs félicité publiquement de la décision israélienne tout en réclamant de plus grandes quantités de carburant pour Gaza. C’est d’ailleurs une décision qui provoque une division au sein du gouvernement israélien, l’aile droite de la coalition de Benyamin Netanyahu est très en colère.

06h30 : 26 personnes tuées dans une frappe à Khan Younès, annonce un directeur d’hôpital

Le directeur de l’hôpital Nasser de Khan Younès, dans le centre de la bande de Gaza, a annoncé samedi que 26 personnes avaient été tuées dans une frappe contre trois immeubles résidentiels de la ville. Cette frappe aérienne, qui a eu lieu dans le quartier de Hamad, a également fait 23 blessés graves, a-t-il précisé à l’Agence France-presse (AFP).

RFI

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