Influence et ambition : Elon Musk, cet homme qui veut contrôler le monde

 

Elon Musk, l’homme le plus riche du monde, propriétaire de Space X et du constructeur automobile Tesla, a racheté le réseau social Twitter, mardi 26 avril. 44 milliards de dollars pour cette pépite de la tech américaine. Que cherche à faire le milliardaire avec ce rachat ?

Difficile de lire à travers les lignes avec Elon Musk. Mais pourquoi donc rachète-t-il Twitter, ce réseau où l’homme d’affaires est très présent avec ses 86 millions d’abonnés. Mais qui n’est pas rentable. C’est en fait loin d’être un achat fantaisiste ou simplement narcissique.

Pour Olivier Lascar, journaliste et auteur du livre-enquête à paraître Elon Musk l’homme qui défie la science, il y a bien un plan derrière : « Il veut peser dans le débat public dans un sens qui va l’arranger. On voit que dans ses différentes sociétés, Elon Musk commence de plus en plus à avoir la problématique de la loi. Twitter sera son relais d’influence. Ce qui va lui permettre d’avoir l’oreille des politiques, et d’avoir ainsi les clés qui vont permettre d’avancer dans ces technologies qu’il veut développer. » C’est le cas avec Neuralink, son projet d’implants cérébraux qui créent des courants électriques à travers le corps. Des essais sont prévus sur l’homme d’ici à la fin de l’année. Aujourd’hui, c’est permis sur des cerveaux de personnes souffrant de la maladie de Parkinson par exemple, mais interdit pour des personnes en bonne santé.

Certains y voient aussi un acte politique. Car Twitter, c’est tout de même 300 millions d’utilisateurs réguliers à travers le monde. Elon Musk dit racheter Twitter au titre de la liberté d’expression. Il avait vivement critiqué le bannissement de Donald Trump en janvier 2021. La liberté d’expression sur Twitter, Elon Musk en parlait il y a deux semaines lors d’une conférence TedX : « Je pense qu’il est très important qu’il y ait une arène pour la liberté d’expression. Twitter est de toute façon devenu une place publique. Il est important que les gens qui l’utilisent puissent parler en toute liberté. Dans les limites de la loi bien sûr. Donc quelque chose que Twitter devrait faire, c’est de mettre son algorithme en open source. Rendre transparentes toutes les modifications concernant les tweets des gens. Afin qu’il n’y ait aucune crainte sur d’éventuelles manipulations. » C’est la grande théorie d’Elon Musk : la liberté d’expression sur les réseaux sociaux n’en est pas vraiment une. Elle n’est pas totale. Politiquement, il se définit d’ailleurs comme libertarien. Zéro règle, zéro loi, aucune entrave à son droit d’entreprendre.

Un libéral radical à l’ambition sans limites, et qui n’est pas à une contradiction près, explique Olivier Lascar. « Il y a une sorte de promesse contradictoire de dire que Twitter est l’agora ultime et qu’elle va être amplifiée, déverrouillée par une propriété Musk. Car de fait, Twitter sera possédé par un seul individu, quand il se fait le champion de la liberté d’expression », analyse-t-il.

Elon Musk se révèlera particulièrement habile au début des années 2000. Avec ses 180 millions de dollars d’actions, il se lance simultanément dans le spatial avec Space X et dans l’automobile avec Tesla.  « Il est souvent présenté comme un inventeur de génie. Ce n’est pas forcément le cas parce qu’il y a beaucoup d’inventions qui lui sont associées et dont il n’est pas l’auteur. C’est un renifleur de tendance plutôt, il va s’installer dans une création qui n’est pas la sienne, mais qu’il va transformer à sa mesure », décrypte Olivier Lascar. Elon Musk est un puissant narcisse. Il n’a pas forcément de velléités électorales, mais avec le rachat de Twitter, il prouve une nouvelle fois qu’il veut être l’unique tête de gondole dans ce qui marche. Beaucoup y voit un danger, car depuis quelques minutes, on parle bien de l’homme le plus riche de la planète.

RFI

 

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