Une période de turbulences sévit marquée par une grève des fonctionnaires et agents de l’État dans les secteurs de l’éducation, de la santé et des affaires sociales. Ce mouvement, qui s’est déroulé du 15 au 17 octobre 2024, a révélé des tensions profondes et a mis en lumière les défis auxquels le gouvernement ivoirien est confronté. Selon plusieurs observateurs, la grève a été largement suivie malgré les tentatives de dissuasion menées par le gouvernement. Les menaces et les pressions n’ont pas réussi à entamer la détermination des grévistes qui ont démontré leur unité et leur résilience. Les grévistes ont fait preuve d’une indifférence stoïque face aux intimidations, estiment ces observateurs.
Les syndicats, souvent divisés, ont cette fois-ci réussi à mobiliser la majorité de leurs membres. Ce succès a mis en difficulté deux figures importantes du gouvernement : Anne-Désirée Ouloto, ministre d’État, ministre de la Fonction publique, et le professeur Mariatou Koné, ministre de l’Éducation nationale et de l’Alphabétisation. Face à la pression croissante, le gouvernement a dû revoir sa stratégie. Anne-Désirée Ouloto, qui avait initialement adopté une position ferme, a été contrainte de faire marche arrière. Le 17 octobre dernier, jour de la grève, elle a présidé la première réunion du comité consultatif de la Fonction publique. A l’ordre du jour, l’examen des revendications des grévistes, notamment les primes d’incitation, un sujet jusque-là tabou.
Cette réunion marque un tournant dans la gestion de la crise. En acceptant de discuter des revendications, le gouvernement reconnaît implicitement la légitimité du mouvement de grève. Cette concession perçue comme une capitulation par certains observateurs illustre le changement de rapport de force entre les autorités et les syndicats. Pour les syndicats, cette grève est une victoire symbolique et stratégique. En refusant de céder aux intimidations, les grévistes ont montré qu’ils pouvaient inverser le rapport de force et obtenir des concessions significatives.
Cette mobilisation pourrait avoir des répercussions durables sur le paysage social de la Côte d’Ivoire. Elle montre que les fonctionnaires et agents de l’État, souvent perçus comme dociles, peuvent se mobiliser efficacement pour défendre leurs droits. Elle envoie également un message clair au gouvernement : les revendications des travailleurs doivent être prises au sérieux. Comme on le voit donc, la grève des fonctionnaires et agents de l’État de ce mois d’octobre 2024 restera dans les annales comme un moment décisif de la lutte sociale en Côte d’Ivoire.
Une analyse de
Robert Krassault
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Mme Anne-Désirée Ouloto, ministre d’État, ministre de la Fonction publique a compris que la négociation est préférable au bras de fer.
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