Le président chinois arrivé ce lundi à Moscou – Les enjeux de la rencontre entre Xi Jinping et Vladimir Poutine

Le président chinois est arrivé ce lundi 20 mars à Moscou. Cette visite d’État de
trois jours en Russie, la première depuis quatre ans, est son premier déplacement
depuis sa reconduction à la tête de l’État chinois.

Un geste qui marque donc l’importance de la relation Pékin-Moscou et une bouffée d’oxygène aussi pour un président russe qui, il y a 48 heures, a été le premier chef d’État d’un pays
membre du Conseil de sécurité de l’ONU à être visé par un mandat d’arrêt de la
CPI. Le président chinois arrive dans une capitale russe où peu à peu les
symboles du conflit commencent à s’installer. Ils étaient très rares jusqu’ici.

Mais on commence à voir, en plus des portraits de soldats qualifiés de héros de la
Russie, des affiches comme celle, récente, pour la célébration du printemps, qui
représente un bouquet de pivoines juste au-dessus d’un canon d’artillerie.
Les deux chefs d’État ont chacun publié un article. « Voyage d’amitié, de
coopération et de paix », écrit Xi Jinping dans la Rossiskaya Gazeta.

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La Chine veut se présenter comme un médiateur neutre dans le conflit en Ukraine. Le texte
de Vladimir Poutine, lui publié, dès hier soir sur le site du Kremlin, salue bien « la
volonté de la Chine de jouer un rôle constructif dans le règlement du conflit » et en
même temps le président russe vante la qualité des liens entre Moscou et Pékin,
« supérieure à celle des unions politiques et militaires au temps de la Guerre
froide ».

« Pour moi, c’est aussi une excellente occasion de revoir un bon vieil ami avec
qui nous entretenons les relations les plus chaleureuses », a également écrit le
président russe. Juste avant l’arrivée de son homologue chinois à Moscou, la
Chine, par la voix d’un des porte-parole de sa diplomatie, a appelé la Cour pénale
internationale (CPI) à éviter le « deux poids deux mesures », après l’émission par
cette juridiction d’un mandat d’arrêt contre Vladimir Poutine.

Les deux leaders vont « parler du plan chinois pour régler le conflit en Ukraine »,
a confirmé le Kremlin ce matin. Plan accueilli de manière mitigée en Russie. Mais
le quotidien Izviestia, soulignait lui ce lundi 20 mars : « Un peu plus d’une semaine
avant la visite négociée par la Chine, l’Arabie saoudite, proche partenaire des
États-Unis, et l’Iran, son ennemi de longue date, ont annoncé le rétablissement
des relations diplomatiques. Cela (..) a mis en évidence l’influence politique et

économique croissante de la Chine dans une région longtemps façonnée par
l’influence américaine. Dans ce contexte, cette image de médiateur dans le conflit
ukrainien (bien que la Chine ne prétende pas particulièrement en être un) est
probablement devenue encore plus agaçante pour les États-Unis ».

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Xi Jinping a toujours critiqué ce qu’il appelle « les sanctions unilatérales contre la
Russie ». Elles ont en tout cas eu pour conséquence l’explosion des échanges
commerciaux russo-chinois. Le commerce bilatéral a doublé en 2022 et atteint
presque 190 milliards de dollars, selon les douanes chinoises.

La part du yuan dans les devises extérieures pour le commerce russe insignifiante il y a un an (
0,5 %) s’est envolée à 16 %. Certains analystes ici osent parler de « vassalisation
». Le Kremlin, dès vendredi, insistait sur une relation d’égal à égal.

RFI

NB : La titraille est de « Le Monde Actuel »

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