L’impartial – Des transitions sans fin ? – par Yao Noël

Au Burkina Faso, au terme des « Assises nationales » commanditées et pilotées par les militaires putschistes, ce qui devait arriver est arrivé et annoncé : non seulement le Capitaine Ibrahim Traoré, chef de la junte au pouvoir à Ouagadougou depuis le 30 septembre 2022, est désormais affublé du très déplacé titre de « Président (de la République) du Faso » mais aussi la transition est-elle prolongée d’un « temps additionnel » de cinq (05) ans à partir de juillet prochain.

Si l’on cumule tout le temps que va ainsi passer, le jeune Capitaine de Ouagadougou au pouvoir, cela fera en tout sept (07) ans à la tête de l’Etat burkinabé. C’est assurément et de loin, plus long qu’un mandat normal, légal et constitutionnel.  Dès lors, les masques tombent et la dure réalité se présente à tous : la martiale volonté des putschistes de garder et d’exercer le pouvoir d’Etat au  pays  pourtant des « hommes intègres ».

Au Mali et au Niger, deux autres pays dirigés par des juntes militaires, elles aussi putschistes, l’éclaircie démocratique ne semble pas être de mise. Dans le premier, les partis politiques sont dissous sine die. Dans le second, c’est la presse qui est bâillonnée pour faire taire toutes voix discordantes. La transition, officiellement fixée à trois ans, balbutie, bégaie et les inconnues sont nombreuses.

Dès lors, que tous ceux qui ont des oreilles pour entendre, des yeux pour voir, viennent vite déchanter de leurs promesses fallacieuses, démagogiques et populistes en matière de démocratie de bonne gouvernance.  Il est vrai que dans les autres pays, les tripatouillages et entourloupes constitutionnels de certains dirigeants leur servaient de cache-sexe et d’arguments faciles pour justifier leur propre soif évidente et inextinguible de pouvoir.

A présent que tout ce cafouillage s’est installé en Afrique de l’Ouest, que le mal est fait, chacun, à commencer par les différents peuples, les organisations sous-régionales comme la très affaiblie et controversée CEDEAO et les structures de défense des droits de l’homme etc. doivent prendre leurs responsabilités afin de faire barrage à l’imposture, à la dictature civile et militaire qui s’installe partout et se répand dans cette partie du continent africain.

 

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