L’impartial – L’Afrique de l’ouest et la CEDEAO – par Yao Noël

La visite que vient d’effectuer au Ghana, le jeune et nouveau Président du Sénégal, Bassirou Diomaye Faye, a entre autres retombées, le mérite d’avoir remis sur la table et en exergue l’importante et délicate question de l’avenir de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO). A Accra, le Président Diomaye Faye a reçu du Président Nanan Akufo- Addo, la mission de ramener dans l’organisation sous-régionale, le Burkina Faso,  le Mali et le Niger qui ont décidé de la quitter pour aller  fonder et former l’Alliance des États du Sahel (A.E.S). Tâche difficile et ardue, cette mission confiée au nouveau Chef de L’État sénégalais est urgente, précieuse, nécessaire.

Elle devra reposer sur un dialogue patient, intelligent et très ouvert entre ce médiateur et toutes les parties. Au moins, trois points devront être rappelés dans ces échanges :

1) L’intégration africaine qui est si vitale pour le continent a pour  soubassement ou point de repère, les organisations sous-régionales comme la CEDEAO, la SADEC ou la CEEAC etc. C’est ce que l’ancien et premier Président sénégalais Leopold Sedar Senghor appelait naguère « l’intégration par cercles concentriques », une sorte de laboratoire à l’intérieur des différentes sous-régions africaines.

2) Sans être exempte de  reproches ou de ratés depuis sa création, le 28 mai 1975, la CEDEAO a,  tout de même,  fait un bout de chemin. Elle a un parcours certes pas irréprochable mais qui peut être capitalisé,  rentabilisé et amélioré. Tout est donc ouvert et perfectible.

3) Fort justement, l’amélioration des performances d’une institution comme la CEDEAO ne passera pas par l’abandon du navire pour aller voguer ou convoler en de nouvelles noces ailleurs,  comme cette A.E.S.

Le médiateur sénégalais aura et devra prioritairement avoir une bonne et grande capacité d’écoute, la patience qu’il faut pour ce difficile dossier afin de consigner les reproches, critiques, plaintes et récriminations des trois pays actuellement tous dirigés par des militaires putschistes et donc dotés d’une légitimité démocratique fort réduite.  Pour le Président du Sénégal, Bassirou Diomaye Faye, nouvellement adoubé et auréolé de sa « fraîcheur démocratique »,  il s’agira de ramener le Burkina Faso, le Mali et le Niger dans la « maison familiale »  au lieu de la quitter sur un coup de tête.  Elle est réformable, modifiable, transformable de l’intérieur et  non à l’extérieur ou de l’extérieur.

 

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