L’impartial / L’Afrique entre tradition et modernité  par Yao Noel

C’est le président Félix Houphouët-Boigny qui disait et recommandait aux jeunes ivoiriens et africains d’avoir « la tête dans la modernité et les deux pieds dans la tradition ». Comme cette adresse demeure actuelle et d’une grande pertinence.

L’actualité récente et fraîche nous renvoie indubitablement à cette exigence et nécessité pour nous, africains et ivoiriens, de nous présenter au « rendez-vous de l’universel » avec nos valeurs propres et ancestrales en ce qu’elles ont de bénéfique, de profitable et de positif tout en empruntant aux autres peuples, nations, continents et civilisations, ce qui fait avancer la race humaine, l’humanité.

C’est précisément à ce niveau que le grand débat ou plus exactement, le grand déballage sur l’homosexualité retient notre attention, examen et intérêt.

Sur ce sujet, la question centrale se ramène à ceci : doit-on, peut-on imposer aux africains, aux ivoiriens, les pratiques et orientations homosexuelles de l’occident ?

Tout en étant ouverts à des emprunts venus d’ailleurs, il ne saurait être question pour nous, africains, de « tout avaler » de l’Occident et des occidentaux bien malgré nous.

Si nous n’imposons rien aux autres, les autres, n’ont plus, n’ont pas le droit de nous imposer leurs déviances, travers et penchants sexuels et LGBT.

Il ne viendrait jamais à  un africain l’idée de vouloir transposer ou « exporter », par exemple, les mariages polygamiques à l’Occident et aux foyers européens, américains, asiatiques.

De la même manière donc, le respect des occidentaux s’impose à notre égard.

Cela doit être clairement et nettement compris et accepté par nos partenaires. En la matière, la liberté et la vie privée de chacun déterminent et guident son orientation sexuelle.

Si donc, nous devons avoir « la tête dans la modernité », il n’est point question d’aller jusqu’à renier nos valeurs et pratiques culturelles, sexuelles et matrimoniales en l’espèce pour emprunter et embrasser celles des autres servilement, aveuglément voire bêtement.

Nos « pieds dans la tradition » africaine nous commandent de respecter nos institutions telles que la royauté, la chefferie etc.

Sur ce point, les derniers et tristes évènements de Moossou en Côte d’ivoire où des personnes ont fait irruption dans une église pour aller y « cueillir » le Roi en vue de le « destituer », selon leurs aveux et propos, sont loin d’être recommandables ou de bonne sauvegarde identitaire et culturelle.

 Nos institutions ancestrales méritent d’être reconnues, respectées et honorées et non niées, banalisées et piétinées.

A l’instar des nations d’Asie telles que le Japon, la Chine et tant d’autres, c’est l’osmose entre leurs traditions et la civilisation occidentale qui a permis le développement prodigieux qu’on leur connait depuis l’ère Meiji (au Japon de 1868 à 1912).

Oui, Houphouët-Boigny avait et a toujours raison : nous devons avoir « la tête dans la modernité » et « les pieds dans la tradition »  pour amorcer et  réussir notre grand bond en avant, dans l’équilibre existentiel et  notre « supplément d’âme »  africain, original mais aussi originel.

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