A l’heure de la recomposition de l’ordre (ou du « désordre ») mondial, le questionnement sur le PANAFRICANISME revient au premier plan de l’actualité africaine. Voilà pourquoi des hommes et femmes des médias africains regroupés au sein de l’Union des journalistes de la presse libre Africaine (UJPLA) ont décidé d’y consacrer une importante réflexion à travers un panel sur le thème : « Le panafricanisme d’hier à aujourd’hui : Quelles significations, quelles portées et quels moyens d’actions ? »
Cette visioconférence est prévue le mercredi 20 mars de 16h à 17h30 et sera animée par deux intervenants avertis, outillés et expérimentés. La thématique est essentielle et fondamentale. Ensemble, nous devons tous contribuer à la disséquer, cerner et disséminer autour de nous. La prise de conscience de sa condition par l’homme noir, depuis principalement le début du 20e siècle avec des pionniers tels que les Marcus Garvey, Dubois jusqu’à Osagyefo Dr Kwame Nkrumah, activiste et combattant de la liberté, la justice et l’indépendance et qui aura lutté farouchement pour la souveraineté de son cher Ghana, aura été un long et héroïque parcours.
La quête de l’indépendance, dès celle de l’ancienne Gold Coast (devenue l’actuel Ghana), est allée presque de pair avec le combat en vue de « l’african personality » (identité ou personnalité africaine) pour le regroupement et l’intégration continentale. « L’indépendance du Ghana ne servirait à rien si elle n’était pas accompagnée de la libération de l’Afrique toute entière », avait lancé le premier Président Osagyefo Dr Kwame Nkrumah dès le premier soir de l’affranchissement de son pays du joug colonial british.
La suite est connue : le projet Nkrumahiste des États-Unis d’Afrique fut combattu avec une férocité qui n’avait d’égale que l’éviction sauvage et impitoyable suivie de l’ignoble assassinat de l’autre ultra nationaliste et héros de l’indépendance du Congo, l’inoubliable Premier ministre Patrice Emery Lumumba, camarade idéologique et fidèle compagnon de l’Osagyefo Dr Kwame Nkrumah. Que dire de la sournoise mais dure, sévère et méchante punition infligée à l’autre indépendantiste que fut en Guinée Ahmed Sékou Touré ? Bref, les indépendances africaines furent, dans la plupart des cas, plus formelles et dérisoires que réelles, crédibles et profondes.
Aujourd’hui, de plus en plus d’Africains ayant pris conscience de ce gâchis et du rendez-vous manqué du « SOLEIL DES INDEPENDANCES » et que « l’âge d’or n’est pas pour demain » (« THE BEAUTIFUL ONES ARE NOT YET BORN » de l’immense auteur ghanéen AYI KWEI ARMAH), en sont arrivés à l’urgence et à la nécessité de « remettre les compteurs à zéro ». Mais on trouve de tout dans ce mouvement et nouvel élan « panafricaniste ».
A ceux et celles qui proposent une « rupture totale, non négociable et définitive » avec l’Occident, tout en comprenant le ressentiment, la colère voire la fureur, nous objectons qu’aucun pays, aucun peuple, aucun continent ne peut, de nos jours, vivre replié sur lui-même et fermé aux autres. Cela est impossible, impensable dans le contexte actuel de la mondialisation et de l’interdépendance.
Les pays et peuples africains doivent aller à la table des négociations avec l’Occident, l’Asie etc. en vue d’établir de nouvelles règles et formes de coopération sur la base, désormais, de l’égalité, de la souveraineté, de la fraternité et de la solidarité de la race humaine en vue de nouveaux et effectifs partenariats gagnant-gagnant. C’est donc ensemble, regroupés, unis, intégrés que les 54 pays africains devront nouer leur nouveau destin avec le reste du monde.
Le panafricanisme, aujourd’hui, réussira, prospérera, triomphera, non dans l’isolement, les invectives, les bravades ou les coups de gueule de quelques activistes branchés et abonnés uniquement aux réseaux sociaux pour faire sensation, populisme avec une dose malfaisante et nocive de démagogie.
Leave a Reply