L’actualité en Côte d’Ivoire reste grandement et douloureusement dominée par le meurtre qui a tout l’air d’un assassinat (préméditation) de l’étudiant de 49 ans dans les environs du Campus universitaire de Cocody. Ce grave et inacceptable événement qui s’est produit entre des membres de la très controversée et sulfureuse Fédération estudiantine et scolaire de Côte d’Ivoire (FESCI), dramatiquement s’ajoute à toute une série de meurtres, vols, viols commis par le passé par des membres réels ou supposés de cette organisation que d’aucuns n’hésitent plus à qualifier de » terroriste » ou » mafieuse ».
Réputée en milieu universitaire et scolaire comme une association (ou un syndicat) qui n’accepte ni ne pratique guère la liberté d’expression dans ses rangs, la FESCI existe, sur la base légale de la liberté d’association ou de liberté syndicale reconnue en Côte d’Ivoire, depuis le mouvement général de revendication post retour du pays au multipartisme qui lui a servi de rampe de lancement.
C’est donc au nom de cette pluralité syndicale et politique reconquise et réaffirmée en 1990 que cette FESCI a vu le jour, soutenue, appuyée et accompagnée par les nouveaux partis d’opposition, notamment dits de » la gauche ivoirienne ». Et c’est au nom de cette même liberté syndicale et d’association qu’elle a pu mener son combat et sa lutte « anarcho-politico-syndicale » en milieu universitaire visiblement pris en otage par elle seule et seulement.
Par moments, cette FESCI a fonctionné en tuant ou en faisant taire toutes voix et voies différentes, dissonantes et discordantes. En somme, la FESCI a pu indiscutablement donner le sentiment d’être un groupe totalitaire, peu enclin à accepter la moindre contradiction. C’est dans ce contexte de terreur qu’intervient le meurtre (ou l’assassinat ?) d’un étudiant âgé de 49 ans dans d’obscures sinon d’étranges conditions.
En attendant d’élucider cette sombre et tragique affaire, le gouvernement a pris des mesures conservatoires (suspension des organisations syndicales et associatives universitaires, mesures d’ordre dans les cités U, etc.) visant à mettre fin aux perturbations et aux troubles à l’ordre public. Il s’agit ici de montrer et démontrer une fois encore que la liberté syndicale, associative s’exerce et doit absolument s’exercer dans le cadre strict des lois de la République.
Cette exigence minimale en démocratie et surtout à l’intérieur de l’État de droit, s’impose à tous. Aucune personne physique, aucune personne morale, aucun syndicat, aucune association (fut elle la FESCI) n’est au-dessus de la Constitution et des lois. Il est grand temps, urgent, pressant que cette FESCI, sous le contrôle des pouvoirs publics ivoiriens, le comprenne enfin et une bonne fois pour toutes. » Il n’y a pas de liberté pour les ennemis de la liberté », disait le révolutionnaire français Louis Antoine de Saint- Just. Il avait raison.
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