L’opposant André Okombi Salissa toujours détenu – Des Congolais manifestent à Paris pour dire « non à l’arbitraire »

Des ressortissants du Congo-Brazzaville vivant en France ont manifesté ce samedi 17 juin 2023 à Paris  pour dire « non à l’arbitraire au Congo ! ». Ils ont par la même occasion exigé la libération de l’opposant politique André Okombi Salissa détenu, depuis le mardi 10 janvier 2017, dans les geôles du pouvoir du président Dénis Sassou-NGuesso. André Okombi Salissa est accusé de tentative d’atteinte à la sécurité intérieure de l’Etat et de détention d’armes.

Ministre de la fin des années 1990 jusqu’en 2012, André Okombi Salissa est passé à l’opposition et s’était présenté à l’élection présidentielle de mars 2016 sans grand succès.

Il vivait dans la clandestinité depuis la réélection de Denis Sassou-NGuesso parce qu’il était activement recherché par les services de sécurité pour tentative d’atteinte à la sécurité intérieure de l’Etat.

Avant d’être arrêté, le 10 janvier 2017. Il a toujours nié toutes ces accusations portées contre lui.

Pour les manifestants congolais de ce samedi 17 juin 2023, il est victime d’« une injustice, de l’arbitraire ».Interrogé par RFI, suite à l’arrestation d’André Okombi Salissa, son avocat, Me Maurice Tihall, avait dénoncé une machination. « Il se cachait parce qu’il craignait pour sa sécurité, parce qu’il a eu des menaces et puis on a vu ce qui s’est passé pour les autres opposants.

Et puis récemment, il a perdu un frère qui a été torturé. Et on a fabriqué ça de toutes pièces pour l’arrêter. C’est quelqu’un qui a toujours servi son pays, ce n’est pas du tout du genre à fomenter une atteinte à la sûreté de l’Etat. Ce n’est pas du tout sérieux », avait-il soutenu.

Même son de cloche pour Claudine Munari, présidente de la fédération d’opposition Frocad-IDC-CJ3M.Elle estime que l’ancien ministre paye son ambition présidentielle. « Tout ce qui se passe au Congo aujourd’hui tourne autour de la reconnaissance ou non de ce hold-up électoral. On a commencé par le général Mokoko, aujourd’hui c’est Okombi Salissa, et on dit demain à qui le tour ? Depuis un an, il y a Paulin Makaya. Croyez-moi, ce qui se passe au Congo, n’est pas du tout rassurant », a-t-elle affirmé.

Didier Depry