Lutte contre le changement climatique : Les métropoles s’engagent à Abidjan

La première «Cop des villes», rendez-vous initié par l’Association internationale des maires francophones (Aimf)-association présidée par la maire de Paris, Anne Hidalgo, s’est tenue à Abidjan, le vendredi 1er juillet 2022. Ce rendez-vous présidée par le vice-président de la République de Côte d’Ivoire, Tiémoko Meyliet Koné, et qui a eu lieu au Palais de la Culture d’Abidjan-Treichville le lendemain de la 42ème Assemblée générale de l’Aimf, visait à faire entendre la voix des métropoles face aux États dans la lutte contre le changement climatique, et ce, en amont de la Cop27 qui se tiendra à Charm el-Cheikh en Égypte, en novembre 2022.

À Abidjan, il est attesté que le rôle des villes dans la lutte contre le changement climatique est vu comme complémentaire de celui de l’État. Il faut reconnaître que la Côte d’Ivoire, en général, et Abidjan, en particulier, partent de loin en matière de protection de l’environnement.

Toutefois, la capitale ivoirienne vient de se doter d’un plan climat, explique son gouverneur, Robert Beugré Mambé. Pour lui, «nous avons vu que le mécanisme de l’habitat – le réfrigérateur, le climatiseur – pèse sur au moins 30 à 40 % sur la production de gaz à effet de serre. Le deuxième élément, ce sont les transports qui représentent à peu près 10 à 15 %. Le troisième élément, ce sont les déchets qui représentent 10 à 15 % aussi. Sur cette base, nous avons identifié au moins 55 actions pour corriger cela. »

A en croire De Varince Marc Kouakou, porte-parole de la Cop des villes, «après ce sommet, nous nous sommes rendu compte que, bien que ce soit des élus locaux qui sont assez proches de la population, ils ne sont pas assez soutenus par les États, parce qu’ils sont à la fois éloignés lors des grandes décisions, ils ne sont pas très souvent consultés en matière de climat, donc pour eux, c’était important de se retrouver et d’avoir une idée commune».

La capitale économique de la Côte d’Ivoire, Abidjan, à l’instar des autres villes africaines participantes à cette Cop, n’a pas manqué d’en appeler à la solidarité financière des pays du nord. L’Afrique n’est responsable que de 4 % des émissions de gaz à effet de serre.

Après l’issue de ce sommet, les maires ont pris l’engagement, dans le manifeste d’Abidjan publié le samedi 2 juillet 2022, de lutter contre les émissions de gaz à effet de serre. Les signataires du manifeste d’Abidjan demandent également aux «Etats de reconnaître le rôle majeur, indispensable, des villes dans la mise en oeuvre d’un développement économique soutenable» et «d’augmenter de manière significative les budgets nationaux soutenant les investissements municipaux favorables au climat».

Ces derniers souhaitent aussi une aide internationale accrue et aux banques centrales et de développement «de faciliter l’accès direct aux financements des projets ‘Climat-biodiversité’ des villes».

Ils s’engagent, en outre, «à publier régulièrement les résultats de leurs avancées et à venir les présenter lors de la journée des villes à la Cop27».

A noter que 70 % des émissions de gaz à effet de serre sont ressentis dans les villes qui étouffent sous la pollution. Face à cette donne, les maires demandent davantage d’investissements dans les énergies renouvelables, comme des éoliens et des panneaux solaires, mais aussi une aide accrue aux banques pour, pensent-ils, «faciliter l’accès direct aux financements des projets climat». Paris, Abidjan, Bamako, Niamey et Montréal font partie des villes qui soutiennent ce manifeste.

Marcellin Boguy

 

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