Mali / Affaire des 49 militaires ivoiriens, Me Cheick Oumar Konaré, avocat malien : « Pourquoi il faut libérer ces militaires ivoiriens »

 

« Nous ne devons pas risquer contre la Côte d’Ivoire des représailles qui auront des conséquences pour nous. La menace énergétique, les 3 millions de Maliens et la fermeture du port d’Abidjan peuvent être des problèmes pour nous. Voilà pourquoi je pense qu’il faut libérer ces militaires ivoiriens ». Ces propos sont de Me Cheick Oumar Konaré, avocat au Barreau du Mali et avocat défendant le général Haya Sanogo, ex-putschiste malien, dans l’affaire des « Bérets rouges assassinés » après le coup d’Etat contre feu Amadou Toumani Touré (ATT). Il les a tenus, dimanche, sur la chaîne de télévision privée malienne AFRICABLE lors d’un débat portant sur l’affaire des « 49 militaires ivoiriens détenus au Mali » sur ordre des autorités de la transition militaire malienne. Une situation qui a créé depuis le dimanche 10 juillet 2022, une crise diplomatique, politique voire militaire entre la Côte d’Ivoire et le Mali.

Même si dans cette crise, Me Cheick Oumar Konaré affiche, sans doute, par patriotisme, un soutien pour son pays,  il n’en demeure pas moins qu’il est apparu lucide en comprenant la dépendance économique et énergétique du Mali vis-à-vis de la Côte d’Ivoire. Une part considérable de l’électricité qui alimente le Mali vient de la Côte d’Ivoire et le port d’Abidjan est le port de référence qui sert les pays de l’hinterland notamment le Mali, le Burkina Faso et le Niger. Sans oublier la forte communauté d’immigrés maliens vivant en Côte d’Ivoire. Selon Me Cheick Oumar, les Maliens résidant en Côte d’Ivoire sont 3 millions de personnes.

Comme on peut le constater, les liens  entre le Mali et la Côte d’Ivoire vont bien au-delà de ceux de simples voisins. Ces liens sont si forts qu’une crise qui éclate entre ces deux pays, quelle qu’en soit la nature, devrait être résolue rapidement et ne pas faire l’objet de chantage. Ni de la part des Ivoiriens ni des Maliens. Si le gouvernement ivoirien n’a pas brandi le spectre de la coupure d’électricité au Mali ni celui du rapatriement des 3 millions de Maliens vivant sur son sol, il revient au gouvernement de transition malien de ne faire aucun chantage à la Côte d’Ivoire. Comme celui constaté lors du premier round des négociations de Lomé (Togo), le 28 juillet 2022, sous la médiation du chef de l’Etat togolais Faure Gnassingbé.  Un chantage qu’on pourrait qualifié d’éhonté qui se résumait à exiger des excuses publiques de la part de la Côte d’Ivoire et l’extradition de personnalités maliennes ayant trouvées refuge en Côte d’Ivoire.

Didier Depry

 

 

 

 

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