Le 18 juin 2023, le référendum sur une nouvelle Constitution au Mali s’est déroulé. Les résultats officiels de ce scrutin donnent le « oui » vainqueur à 97% avec un taux de participation de 39%. Pour les observateurs et l’opposition malienne, ces résultats fournis par le régime de transition du colonel Assimi Goita ne reflètent pas la vérité. Ils estiment que le vote a été boycotté par les Maliens. Contraint à l’exil depuis quelques années, le président du Parti social-démocrate africain (PSDA), Ismaël Sacko, dont la formation politique est dissoute par la Junte militaire, lance un appel aux « patriotes démocrates et aux citoyens brimés, épris de justice pour sauver le Mali ».
Voici ci-dessous son appel.
L’espoir suscité par la junte au lendemain de son 1er putsch s’est avéré un leurre.
Les maux, pour lesquels le pouvoir d’IBK est tombé, se sont aggravés et les maliens vivent l’enfer dans leur propre pays.
Des hors-la-loi ont échoué à conduire le bateau Mali à bon port. Ils bravent les lois de la République et se plaisent à brimer et s’adonner à de multiples enlèvements de citoyens engagés dans la défense des libertés et de la démocratie comme mode de gouvernement.
La junte, jadis libératrice, est devenue le bourreau en omettant qu’elle se fera rattrapée et jugée par les lois qu’elle foule aux pieds. Le karma est en marche.
La junte pousse les pions à son rythme et va jusqu’à annoncer, sans gêne, la réussite de son référendum taillé sur mesure avec 97% de succès contre 3%.
Le gouvernement réfute les chiffres de 27% de participation qui ont été tripatouillés et gonflés à 39%. La junte triche et viole tout sur son passage et fait pire que les hommes politiques qu’elle a toujours décriés à tort ou à raison. Elle gouverne sans programme et sans vision.
Le tâtonnement, la propagande, le mensonge d’Etat et le forceps sont les seules trouvailles des Assimites pour s’éterniser au pouvoir et continuer de piller nos maigres ressources.
La junte prise dans son propre blocus
Chacun a vu la junte d’Assimi Goita dans ses œuvres manipulatrices et d’échecs notoires. Elle a montré ses limites. Malgré sa mégalomanie, le malien a vite compris que la direction que prend le pays est bancale et suicidaire.
Les promesses faites par les Assimites ne tardent pas seulement à se concrétiser, elles sont intenables et irréalisables. Le Mali a perdu beaucoup de crédit et la diplomatie scandaleuse sous l’égide de la caisse de résonance Abdoulaye Diop a conduit notre pays à l’arrêt.
Isolée, la junte a réussi à couper le Mali de ses partenaires techniques et financiers.
Les USA taclent Assimi et s’imposent contre le retrait « sans délai » de la MINUSMA; la junte n’a d’autres choix que d’aboyer en rongeant l’os que Wagner lui propose sans lendemain meilleur.
Il est fort possible que Poutine soit Poutinisé par Wagner qui pourrait à terme lâcher l’ignorant Sadio Camara, profane de la realpolitik et des relations internationales. Le retournement de Prigojine, patron de Wagner, contre son créateur et maître Poutine, aura indéniablement des conséquences dramatiques contre la junte malienne pour le grand bonheur des paisibles populations qui sont froidement abattues ou tuées par les terroristes de Wagner tels que qualifiés par Poutine ce matin du samedi 24 juin 2023.
Tout porte à croire que l’unique partenaire fiable de la junte, la Russie est attaquée par le monstre qu’elle a créé et déployé au Mali et Prigojine et ses assassins ont promis l’enfer à Poutine qui vient de s’envoler avec une bonne partie de la Troika vers Saint Petersburg afin de se mettre à l’abri. Voilà que se pose un vrai problème existentiel pour la Junte malienne dont le seul allié militaire a décidé de mordre la main nourricière. Pauvre Assimi, le dindon de la farce.
73% (selon les observateurs) ou 61% des Maliens désapprouvent Assimi et sa gouvernance
Pour un putschiste qui se disait populaire, Assimi Goita a reçu la raclée et la gifle de son règne dictatorial par la quasi-majorité des maliens qui ont refusé de se rendre aux urnes, le 18 juin, comme pour bouder le référendum de la honte.
Le chef de la junte malienne est perçu comme un mégalomane isolé, jusqu’auboutiste et un amateur pris dans son propre piège. Son règne s’assombrit et la fin annoncée pourrait s’accélérer. Très bientôt, les maliens demanderont la démission d’Assimi et de son gouvernement de ventouse.
Le bluff de la Junte
La réouverture des usines comme COMATEX à Ségou et la relance du trafic ferroviaire Kayes-Bamako annoncés en grande pompe à Segou par Assimi et le fait de s’être présenté à Ségou comme le sauveur des entreprises d’Etat, comme l’aéroport International Modibo Kéita et bien d’autres, n’ont pas drainé les maliens qui ont, de plus en plus, pris leur distance avec la gouvernance chaotique en cours au Mali.
Tous savent qu’au Mali, l’usine HUICOMA, poumon de l’économie régionale de Koulikoro et du Mali, est toujours à l’arrêt. Mais Assimi n’en parle pas. Il est soudainement devenu aveugle ou sénile à ce sujet.
Comment réussir à relancer les entreprises d’Etat alors que l’électricité, qui est le moteur clé du développement, est devenue une denrée rare ?
Des manœuvres, ouvriers, PME-PMI et artisans se retrouvent au chômage à cause des coupures intempestives d’électricité sans compter le manque à gagner des grandes entreprises locales. Sous Assimi, le désespoir a pris le pas sur les actions concrètes.
L’heure de la mobilisation a sonné
Maliens de la diaspora et maliens de l’intérieur où que vous soyez, face à la barbarie, face au tâtonnement, face au saut dans l’inconnu et face à l’absence des services sociaux de bases de premières nécessité et vitaux dont l’électricité, et face à l’instrumentalisation de la justice à la solde des hors-la-loi, il est temps de se retrouver.
Il est temps de se rassembler pour dénoncer l’incurie et les violations graves des lois de la République par des voyous à la tête d’un Mali malade et d’un Mali en déliquescence.
J’en appelle au patriotisme et à une citoyenneté incolore afin de sauver le Mali.
La junte doit être éconduite vers la sortie.
Conclusion
Le front uni contre le référendum a le vent en poupe et devrait saisir l’opportunité qu’offre les 61% des maliens pour engager la procédure d’annulation des résultats du 18 juin 2023. Il y va de la stabilité et l’unité nationale.
Et mieux, Un accord politique est nécessaire afin de trouver un consensus pour déposer Assimi et son clan.
À défaut, le front uni contre le référendum, le M5-Malikura, l’appel du 20 février et de tous les méprisés et les opprimés devront user de tous les moyens légaux pour venir à bout des Assimites.
Une transition civile s’impose afin de rassembler les maliens autour du Mali afin de remettre notre pays sur la voie de l’émergence et lui donner toute sa place dans le concert des nations.
Le samedi 24 juin 2023
Ismaël Sacko
Président du Parti social-démocrate africain (PSDA)
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