« La guerre de la honte pour prolonger le règne tyrannique des Assimites au Mali ». C’est le titre de la tribune ci-dessous produite par le président du Parti social-démocrate africain (PSDA), Ismaël Sacko, depuis son exil. Il dénonce la guerre entre la junte militaire qui dirige le Mali et la coordination des mouvements de l’Azawad (CMA) qui s’est soldée par de nombreux morts militaires et civils. Il appelle au dialogue entre les deux parties belligérantes pour sauver le Mali qui sombre. Ismaël Sacko fait d’autres propositions à l’endroit de la communauté africaine et internationale.
L’impopularité de la junte malienne se confirme au quotidien et n’est plus à démontrer.
Le digne peuple malien a fini par comprendre le manège orchestré par la batterie de communication qui a inondé nos villes et villages créant ainsi une vague de soutien aux bourreaux de la démocratie.
On se souviendra de la fameuse phrase : « le terrain commande » martelée en début 2022 par Assimi Goita soutenu par son ministre de la défense. La célèbre phrase sera reprise par le ministre des affaires étrangères et par le PM clivant et éhonté Choguel Kokala Maiga pour justifier le report des élections en février 2022.
Aujourd’hui, le peuple malien assiste avec regret à l’échec de l’armée d’Assimi Goita dans la guerre déclenchée et minutieusement préparée par la junte face à la branche militaire du CSP- CMA qui sont aussi des maliens.
Je me démarque donc de la position de va-t-en guerre des autorités de Bamako contre une partie de sa population.
Je condamne l’attitude belliqueuse, gravissime et immature du gouvernement malien à détruire le socle de quiétude qui régnait entre maliens.
Nous constatons avec amertume la volonté d’Assimi Goita d’humilier notre armée nationale en l’engageant dans une guerre fratricide et inopportune au regard de la fragilité de l’unité nationale et d’une armée en construction.
Assimi n’a pas les moyens humains, financiers et tactiques de sa guerre. Sa volonté de plonger le Mali avec lui doit être stoppée.
Nous constatons que le départ des forces étrangères (BARKHANE, G5-Sahel, MINUSMA) a créé un vide que la junte n’arrive pas à combler. Ce départ a occasionné un champ de bataille qui plombe les efforts d’une paix des braves et inhibe les chances d’un pays unitaire, prospère et viable.
Le despote Assimi ne peut pas ouvrir les hostilités de toutes parts, créer des animosités et des inimitiés tant à l’intérieur qu’avec nos partenaires au développement de l’OTAN et espérer à un lendemain meilleur.
L’entêtement et la boulimie des putschistes à briser l’espoir des maliens qui se retrouvent flouer.
La raclée infligée à notre armée à Tombouctou, Gossi, Bamba, Gao et à Boureme soldée par des massacres de maliens, de part et d’autres, suivie de prisonniers de guerre des nôtres est bel et bien la manifestation d’incapacité de la transition malienne à sécuriser le Mali et les maliens. Que c’est regrettable.
D’importants équipements militaires chèrement acquis sont devenus le butin de guerre entre les mains de l’adversaire. Et ces acquisitions ont renforcé les assaillants.
La jonction du CSP- CMA et du JNIM n’aurait jamais dû avoir lieu si la junte avait pour objectif de pacifier le Mali et de consolider des liens sacro-saints inter-maliens comme l’avaient recommandé le dialogue national inclusif de décembre 2019 et les assises dites de refondation de décembre 2021.
Assimi a donc trahi le peuple malien. Il doit être traduit en justice et mis aux arrêts pour haute trahison.
On comprend aisément le silence de la communauté internationale qui laisse le Mali à son titre sort du fait de son éviction brutale. Même l’Algerie s’est murée dans un grand silence qui ne doit pas perdurer.
Nul doute, Assimi Goita a échoué et n’a aucune issue. Sa guerre de prolongation de sa transition est perdue d’avance.
L’attaque et l’assaut des deux camps de Léré avec son lot de morts illustrent à suffisance l’enlisement de la junte face à ses fautes et à sa folie démesurée.
10 jours après l’ouverture des hostilités, notre pays a déjà perdus 4 avions et hélicoptères, près de 300 morts civils et militaires auxquels s’ajoutent les pertes énormes d’équipements roulant.
Je m’incline pieusement devant la mémoire de tous les morts civils et militaires tombés suite à cette guerre. Prompt rétablissement aux blessés de part et d’autre.
Il faut donc très vite sauver le Mali et accoster le bateau des Assimites qui tangue et qui est en passe de chavirer.
Assimi fêtera le 22 septembre, la queue entre les jambes dans la douleur et la hantise. Ce sera une fête nationale dans un Mali plongé dans une guerre fratricide sans Kidal. La peur a gagné le cœur des maliens. Tous aspirent à la paix mais à la guerre.
La boule au ventre, l’alliance de circonstance et de tambours, sevrée de moyens de sa politique d’isolement, créée par le Niger, le Burkina Faso et le Mali ne saurait venir au secours des 5 colonels de salon, incapables d’aller au front.
À Kidal, le bataillon appelé BATFAR se trouve cantonner et sécuriser par l’état-major militaire du CSP- CMA. Assimi a donc mis en danger la vie de nos militaires à Kidal.
Le départ des Tchadiens qui quittent définitivement Taoudenit et le Nord du Mali est une source d’inquiétude car les zones anciennement occupées par les Tchadiens n’ont pas été rétrocédées au FaMas. Dans ces conditions, le sort de notre BATFAR est incertain. Ce bataillon est d’emblée pris en otage à Kidal.
La propagande ne gagne pas la guerre et le mensonge d’Etat n’a pas longue vie de nos jours.
Même les vidéoman affidés et affiliés à la junte manquent d’arguments pour démontrer la théorie « d’une armée qui monte en puissance,» car la défaite est orpheline. Les maliens sont surpris de voir les combattants Wagner tomber comme des mouches. Le mythe Wagner semble brisé.
Fort malheureusement, les arrestations politiques et arbitraires sur fond de corruption n’arrivent pas accroître la côte de popularité des Assimites en manque de vision et de cap.
Fort malheureusement, l’échec de cette guerre rime avec la mal gouvernance qui gangrène la gestion chaotique des putschistes maliens. Le pire réside dans le traitement différencié des présumés innocents dont certains sont jetés en prison pendant que des protégés du pouvoir en sursis et en déclin tels le Général Yamoussa Camara, conseiller spécial et proche parent d’Assimi Goita tout comme le traître Moussa Ag Attaher, actuel ministre des maliens de l’extérieur. Il n’y aura donc pas de Mali Kura sous les Assimites.
L’affranchi Adama Ben Diarra dit Ben le cerveau, ex-grand propagandiste de la junte, paie en prison, le prix de sa liberté d’expression. Ces méthodes obscures de la junte ne rassurent personnes et foutent la trouille dans les rangs des activistes pro-junte.
Suggestions
Au niveau national :
Il urge que les politiques, la société civile et l’ensemble des religieux se retrouvent pour désigner un triumvirat afin d’entamer une médiation nationale et inter-malienne.
J’invite les démocrates et tous les patriotes de l’intérieur et de l’extérieur à activer tous les leviers nécessaires pour faire stopper cette guerre et exiger le dialogue inter-malien.
Le sursaut national doit s’orienter vers une transition civile pour consacrer le retour à l’ordre constitutionnel normal dans un délai court.
Au niveau international :
J’invite la communauté régionale africaine, la CEDEAO et l’Union africaine à dépêcher au Mali, un médiateur pour ramener les belligérants à la table de négociation.
Les mécanismes africains de règlement de conflits doit être actionner à temps et d’exiger le retour à l’ordre constitutionnel.
J’invite les Nations unies à jouer pleinement leur rôle de soutien au peuple malien en détresse, brimé, terrorisé et humilié.
Nos populations du Centre et du Nord du Mali ont besoin de soutien humanitaire.
La communauté internationale n’a pas le droit de laisser le peuple malien s’entretuer parce qu’une bande de mercenaires s’est accaparée du pouvoir politique en fuyant les réalités du « terrain qui commandent » leur présence au front.
Le Mali se meurt. Il faut sauver et protéger le peuple malien en l’associant aux prises de décision pour désamorcer la crise sécuritaire aggravée par les Assimites.
Un cessez-le-feu s’impose.
Le 19 septembre 2023
Ismaël Sacko
Président du PSDA
Membre de l’appel du 20 février
Chevalier de l’ordre national du Mali
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