« Un procès oppose notre parti politique et le gouvernement à travers le ministère de l’administration territoriale qui a décidé, en violation des textes de notre pays, de la Constitution, de la charte des partis politiques et de la charte de la transition, d’engager une procédure de dissolution contre le PSDA. C’est la preuve que nous avons un gouvernement qui a décidé de se loger dans la dictature et d’imposer sa loi. C’est la preuve que ce gouvernement qui ne respecte aucun de ses engagements, aucun des textes de notre pays, est un gouvernement hors-la-loi qui se croit au-dessus des lois de notre pays.
Le 19 avril 2023, nous, militants du PSDA, et des responsables de la direction du parti, sommes rendus au Tribunal de la commune 2 de Bamako et pour la 4e fois, le procès a été renvoyé au 17 mai 2023. Nous invitons les Maliens, les patriotes et les démocrates, à continuer à soutenir le PSDA et à suivre de près ce dossier.
Nous informons l’opinion nationale et internationale qu’aucune menace ne nous fera reculer. Nous ne changerons pas de posture, le président Ismaël Sacko continuera à donner son point de vue, à analyser le contexte politique et sécuritaire du Mali et à prodiguer des conseils à travers des propositions pertinentes, à dénoncer la forfaiture, les manquements, les abus ainsi que la trahison et le mensonge d’Etat des autorités en place contre le Mali et le peuple malien.
Je n’ai cessé de rappeler qu’on ne peut pas réussir la transition si on ne va pas vers l’unité nationale, la cohésion sociale, si on ne respecte pas les textes et les engagements pris devant les Maliens et devant la communauté internationale. A défaut, il incombe au peuple malien de se réorganiser avec l’ensemble des démocrates et patriotes de notre pays pour engager le processus d’une transition civile afin de sauver le Mali, de réconcilier les Maliens entre eux car le gouvernement actuel a montré ses limites ».
Ce sont en ces termes qu’Ismaël Sacko, président du Parti social-démocrate africain (PSDA) s’est, depuis l’exil, prononcé sur le procès pour dissolution auquel fait face sa formation politique. En effet, le ministère de l’Administration territoriale et de la décentralisation du Mali via la direction générale du contentieux de l’Etat a transmis, le 21 mars 2023, une assignation aux fins de dissolution du PSDA. Le lendemain, 22 mai 2023, l’Avocat du PSDA, Me Dana Coulibaly, et les militants dudit parti se sont rendus au tribunal de Grande Instance de la commune 2 de Bamako. L’affaire a été renvoyée à une date ultérieure. De renvoi en renvoi, le procès pourrait se tenir le 17 mai 2023.
Dans une interview exclusive qu’il avait accordée au site d’informations Le Monde Actuel, le président du PSDA, ancien Conseiller spécial de feu le président Ibrahim Boubakar Kéita dit IBK puis du président de la transition Bah N’Daw, avait qualifié de graves atteintes à la démocratie et aux libertés, l’acharnement du régime militaire de transition contre le PSDA et lui.
« Nous avons accueilli cette nouvelle (procédure de dissolution du PSDA, ndlr) avec beaucoup de consternation et de regret mais sans aucune surprise. Notre pays, le Mali, a opté pour un mode de gouvernance démocratique, le choix du peuple pour accéder à la plus haute fonction de l’Etat notamment la présidence de la République de notre pays.
Il y a eu un coup d’Etat ensuite un autre coup d’Etat donc deux fois la Constitution de notre pays a été violée. C’est un crime imprescriptible dont les auteurs savent qu’ils sont soumis à des poursuites peu importe le temps. Suite au coup d’Etat, il y a eu le chef de la Transition qui a aussi opté pour la démocratie.
Il y a une loi électorale qui a été révisée en 2021 et revue de nouveau récemment par le même ministère de l’Administration territoriale. La charte des partis politique a été également révisée. Dans toutes les versions de la charte des partis politique, on note à l’article 19, qu’on ne peut pas poursuivre un dirigeant de parti politique pour ses opinions ou ses activités politiques dans le cadre de son mandat.
Donc cette assignation, pour nous, c’est le signe d’un aveu d’impuissance d’un gouvernement essoufflé qui voit son règne arrivé à son crépuscule. Avec beaucoup de difficultés, ce gouvernement se démêle donc. C’est un gouvernement qui tâtonne, un gouvernement sans vision, qui se cherche dans un labyrinthe. C’est un gouvernement qui est perdu », a-t-il affirmé.
Didier Depry
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