Mali / Massacre de 500 civils à Moura  –  Un rapport accablant de l’Onu accuse les FAMA  

Cette tuerie de Moura, un village du centre du pays, pourrait consister un crime de guerre et, « selon les circonstances », des crimes contre l’humanité, selon le haut-commissaire de l’ONU aux droits de l’homme. En mars 2022, 500 civils ont été exécutés à Moura, un village du centre du Mali. Ce massacre est le plus meurtrier depuis le déclenchement de la guerre au Mali, il y a une décennie. Dans un rapport diffusé ce vendredi, l’agence onusienne accuse l’armée malienne et des combattants « étrangers » d’être à l’origine de cette tuerie.

Ce massacre aurait eu lieu après une opération antidjihadiste « après que la zone [avait] été totalement maîtrisée » entre le 27 et le 31 mars 2022. Les soldats maliens, encadrés par des « combattants étrangers », très certainement des combattants Wagner, auraient détenu, trié, torturé et abattu des centaines de civils, dont une vingtaine de femmes et sept enfants. En l’espace de cinq jours, 500 personnes avaient perdu la vie.

Selon le rapport, il existe « des motifs raisonnables de croire que 58 femmes et jeunes filles ont été victimes de viol et autres formes de violences sexuelles ». Ces agissements pourraient constituer des crimes de guerre et, « selon les circonstances », des crimes contre l’humanité, juge dans un communiqué Volker Türk, haut-commissaire de l’ONU aux droits de l’homme.

Si le rapport n’identifie pas explicitement les « étrangers », il mentionne les déclarations maliennes sur les « instructeurs » russes, présent dans le pays pour combattre les djihadistes. Le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, avait lui-même attesté de la présence au Mali de la société privée de sécurité russe Wagner dans le pays, pas plus tard qu’en février dernier. Parmi les témoignages recueillis par les enquêteurs de l’Onu, certains décrivent des hommes blancs en treillis parlant une langue « inconnue ».

Les investigations se sont déroulées dans un climat extrêmement tendu. Des témoins auraient été intimidés : « Certaines sources ont même fait l’objet d’interpellation et de détention par des services de sécurité maliens au cours des entretiens avec des chargés des droits de l’homme. » Ni Bamako, ni Moscou, à qui le rapport a été soumis avant publication, n’ont fait de commentaire. Les événements survenus à Moura il y a plus d’un an font régulièrement l’objet de versions contradictoires. Ce rapport onusien est accablant pour les forces maliennes. Il s’agit du document le plus accusateur, jamais produit contre l’armée, pourtant déjà mise en cause à de multiples reprises par le passé.

Avec l’AFP 

NB : La titraille est de « Le Monde Actuel »  

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