Mali / Menace de dissolution du parti social-démocrate africain  Ismaël Sacko (président du PSDA) : « Je refuse d’être bâillonné par des hors-la-loi »

Dans ce texte ci-dessous intitulé « Junte malienne et abus de pouvoir en vue de dissoudre le parti PSDA », le président dudit parti politique menacé de dissolution par le régime de Transition du Mali, Ismaël Sacko, s’insurge contre cette initiative. Il dénonce un régime militaire liberticide à la tête du Mali. Contraint à l’exil, Ismaël Sacko continue de mener le combat pour le retour de la démocratie dans son pays. L’ancien Conseiller spécial de feu le président élu Ibrahim Boubacar Kéita (IBK) puis de l’éphémère président de la Transition, Bah N’Daw, refuse d’être bâillonné et muselé par le gouvernement malien de Transition.

Une première dans l’histoire démocratique de notre pays, depuis le 21 mars 2023, le gouvernement malien a décidé de croiser le fer avec le Parti PSDA devant les tribunaux en vue de sa dissolution.

L’ère démocratique nous a enseigné des empoignades verbales entre le COPPO et l’ancien président Alpha Oumar Konaré en 1997.

Sous feu ATT, l’opposant charismatique IBK n’était pas passé par le dos de la cuillère pour corser le débat.

On se souvient encore de la forte mobilisation et de la farouche opposition du mouvement populaire dénommé « Anté Abana » en 2017 contre le projet de la nouvelle constitution sous feu IBK. Et en 2018, le duo feu Soumaila Cissé -Tiébilé Dramé contre le camp présidentiel. Tous les coups politiques étaient permis et autorisés, ce qui donnait à la démocratie tout son sens et toute son âme essence.

Nulle part, aucune assignation pour dissolution ou pour arrestation arbitraire n’a inquiété les opposants d’alors.

Que reproche-t-on au président du PSDA ? Il lui est reproché sa prise de parole sur RFI pendant que des soutiens de la

Transition s’exprimaient au même moment sur la même chaîne et pendant que le ministre des Affaires étrangères du Mali s’est exprimé sur la même antenne dans la période d’interdiction. Il n’y a aucune cohérence dans la logique de la junte malienne.

Il lui est reproché des allégations sur une possible déstabilisation de la Transition. Il n’en est rien. Des accusations à dormir debout.

De quoi ont peur ces « colonels félons » à la solde de la vie d’orgie fuyant le théâtre des opérations?

Ces colonels ont osé porter atteinte par 2 fois à la Constitution malienne par 2 coups d’Etat. De quoi ont-ils donc peur ?

Le président du PSDA serait tellement puissant au point de déstabiliser ceux qui se font vendre et appeler « les intouchables »?

La force des arguments, le poids des mots et le courage politique du président du PSDA afin de mettre à nu une gouvernance écornée et empreinte d’échecs notoires d’une junte sans vision, coupent le sommeil des Assimites.

La volonté politique affichée pour dénoncer le refus des autorités maliennes de respecter leurs propres engagements et les agissements d’un gouvernement incapable de proposer et d’appliquer un chronogramme électoral précis semblent déranger les princes du jour.

Le président Ismaël Sacko a inscrit ses actes en conformité avec la charte des partis politiques et de la Constitution du 25 février 1992. J’invite la junte à faire de même. Et cela d’autant plus que les violations de nos lois ont pignon sur rue sous l’ère des colonels déloyaux de Bamako où ils appliquent leurs propres lois en feignant de respecter la Constitution et leur propre charte de la Transition.

Devant l’opinion nationale malienne, je m’engage aujourd’hui plus que jamais à dénoncer et à toucher du doigt les manquements, les incohérences et les abus de pouvoir d’une gestion chaotique qui ne cesse d’enfoncer notre pays dans l’abîme. Et cela dans le respect de nos lois.

Ismaël Sacko est donc victime de mensonge d’Etat. Il est victime de complot contre sa personne. La volonté de la junte est de porter atteinte à son image, à son honneur et à sa vie. La vie humaine est sacrée. La junte se croit tout permis.

Qu’elle se souvienne que le fer coupe le fer.

La queue entre les jambes, elle détale au Centre et au Nord du Mali pour se claquemurer et terroriser les Maliens à Bamako pendant que les terroristes les terrorisent. Pour preuve, malgré la farce du survol de Kidal par un Soukhoi datant de la guerre froide, la CMA a fêté en grande pompe son bilan indépendance a Kidal et pis encore dans certaines localités de Tombouctou.

Pathétique et absolument grave !!!

Cette attitude de va-t-en-guerre de la junte malienne contre un parti politique qui propose et s’oppose au diktat des colonels venus par effraction au pouvoir est une énième violation de nos libertés fondamentales chèrement acquises et octroyées par le sang de nos martyrs morts pour le Mali. Manque de bol, cette même junte a osé célébrer, le 26 mars, l’avènement de la démocratie au Mali. Quel contraste ! C’était ridicule car la junte est dans le déni de la démocratie et en voie d’imposer un régime despotique. Elle torture, terrorise, bâillonne et emprisonne pour étouffer toute voix discordante bien que constructive.

Maliennes et Maliens, la dictature en marche à Mali doit être stoppée non pas pour le PSDA mais pour que perdurent les idéaux du 26 mars 1991.

Le PSDA et les démocrates sont convoqués, le 12 avril 2023, au tribunal de la commune 2 pour défendre des valeurs et principes qui constituent le pilier et les fondements de nos institutions.

Gardons à l’esprit que le PSDA n’est nullement une propriété personnelle. Il appartient aux militants et aux Maliens. Ismaël Sacko s’en ira un jour conformément aux textes du PSDA.

Démocrates et patriotes restons engagés et mobilisés pour le Mali, pour la restauration de la démocratie et le respect de l’état de droit dans notre pays.

Enfin, je m’engage avec les forces vives de la nation pour être une force de propositions afin de lutter à l’unisson contre l’insécurité gangrenée dans notre pays et agir de concert pour faire respecter le calendrier électoral dans le délai convenu avec les Maliens mais aussi avec la communauté sous- régionale.

À défaut et en cas de glissement au-delà de la période indiquée, je serai avec les patriotes et démocrates pour agir dans l’intérêt supérieur du Mali. Au quel cas, une Transition civile s’avèrerait indispensable pour reconstruire le Mali avec les Maliens et les amis du Mali.

Le 6 avril 2023

Ismaël SACKO

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