Mali / Minusma : Tout sur le malentendu fâcheux autour de 49 militaires ivoiriens à Bamako

 

Les 49 militaires ivoiriens dont 15 éléments des Forces spéciales (FS) ont été bloqués, hier, dimanche 10 juillet 2022, dès leur arrivée à l’aéroport de Bamako.  Avant d’être conduits à l’Ecole de la gendarmerie malienne où ils ont passé la nuit. Depuis ce lundi 11 juillet, à partir de 9h, ils ont quitté l’Ecole de la gendarmerie pour une autre destination. Aucune source sur place à Bamako que nous avons tenté de joindre, depuis Abidjan, ne veut se prononcer sur cette affaire. Quant à l’état-major de l’armée ivoirienne, on veut dédramatiser cette affaire qui est perçue par les autorités militaires et politiques ivoiriennes  comme « un simple malentendu » qui sera réglé par le dialogue parce que, dira un officier de l’état-major, « le Mali est un pays frère».

Mais que s’est-il réellement passé au Mali dans cette affaire de 49 militaires ivoiriens bloqués ?  Les 15 soldats des Forces spéciales ivoiriennes arrivés,  hier, au Mali avec 34 autres militaires ivoiriens sont des membres du 8ème détachement du National Support Element (NSE). « 34 militaires ivoiriens sont revenus à Abidjan et 34 nouveaux sont remontés au Mali. C’est tout simplement la relève. Il n’y a donc pas de souci à se faire. Les 15 militaires qui sont partis avec les 34 soldats de la relève sont des Forces spéciales, ils sont chargés de sécuriser l’aéroport. C’est depuis le 6 juillet 2019 que nous avons signé ce partenariat avec l’Allemagne qui assure le soutien logistique de la MINUSMA, qui transporte la nourriture par avion, en général. Et comme les Allemands ne peuvent pas prendre de société privée de sécurité au Mali, ils ont pris les militaires qu’ils trouvent professionnels et c’est le contingent ivoirien qu’ils ont choisi. La mission dure six mois. Hier, c’était le 8ème contingent qui était parti », soutient ce haut-gradé de l’armée ivoirienne.

Et de rappeler les faits tels qu’ils se sont déroulés à Bamako : « Deux  avions sont arrivés, hier, du Mali pour Abidjan avec 34 militaires ivoiriens et les mêmes avions sont repartis à Bamako avec 49 militaires ivoiriens. Parmi les 49 militaires, 34 devaient descendre et 15 devaient revenir plus tard. Les 15 soldats des Forces spéciales sont des bagagistes. Ils sont musclés pour sécuriser l’aéroport et ce qui est transporté pour la MINUSMA. Eux, ils devaient revenir avec un avion civil. Voilà les faits. Les militaires ivoiriens n’ont pas été arrêtés, les Maliens ont voulu certainement vérifier certaines informations les concernant. Depuis ce lundi matin, les militaires ivoiriens ne sont plus à l’école de la gendarmerie. Tous les partenaires internationaux (MINUSMA, Allemagne etc.) avec lesquels ils travaillent sont impliqués dans la résolution de ce malentendu ».

Les autorités militaires ivoiriennes sont visiblement dans une logique d’apaisement relativement à cette affaire. D’où ce ton de conciliation de cet officier de l’armée ivoirienne. « Nos hommes ont passé hier une nuit à l’école de gendarmerie au Mali, ils y ont été bien traités, ils ont eu droit à leurs toilettes et à la nourriture etc. Ils ont maintenant quitté l’enceinte de l’école. Les gens tentent d’instrumentaliser un fait pour pouvoir attiser le feu ou atteindre autre chose, sinon il n’y a rien de grave », affirme-t-il. Avant de préciser : « Une interpellation, elle est affectée à un motif ; une détention, elle est affectée à un motif. Aucun officiel malien n’a communiqué sur cette affaire. Ni le procureur, ni le chef de la douane, ni celui de la police des frontières au Mali ».

Didier Depry

 

 

 

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