Dans ce texte au vitriol, Ismaël Sacko, président du Parti social-démocrate (PSDA) du Mali, interpelle le colonel Abdoulaye Maiga, ministre d’Etat, ministre de l’administration du territoire au sein du gouvernement malien de transition.
Le public malien, comme tous les adeptes des films westerns, a de l’admiration pour les caciques et les durs à cuire.
Les maliens ont découvert un ministre de l’administration territorial stoïque, mine serrée faisant lecture de communiqués musclés du gouvernement avec un ton martial comme pour menacer les maliens et les partenaires de notre pays.
Derrière cette carapace constituée de liaisons fragiles
d’hydrogène se cache une incompétence notoire.
Voilà un ministre qui, du début de la transition à nos jours, a fait voter des textes de loi au CNT et piétine dans la mise en œuvre. Il est le champion de la contradiction en matière d’application des textes..
Sous le président Bah N’Daw, il a modifié la loi électorale qui sera mise en cause à la suite du 2e coup d’Etat qui est une seconde violation de la Constitution. Bande de 5 colonels et lui refusent de respecter les lois de la République mais ils exigent que les maliens s’y soumettent. Ironie du sort, ils finiront par être jugés par les mêmes textes. Le temps non lointain reste le meilleur juge.
Son découpage territorial très amer à boire, une pilule au cyanure qui ne passe pas, est contesté par les populations et notabilités locales, pour preuves, plusieurs localités de l’intérieur ont protesté et manifesté contre.
Très mauvais élève, il excelle dans le copier- coller du découpage territorial français. Très brillant en contradiction car un grand fossé sépare ses actes de ses prises de décisions sinon comment comprendre qu’il défie l’Occident en surfant sur la fibre nationaliste pendant qu’il produit un découpage territorial quasi-identique sur la forme à celui de la France. Je signale que les appellations « 1er arrondissement, 2e arrondissement etc.. » et « ville de Bamako » prennent leur source en France.
Il ressort des échanges croisés avec les proches de «Monsieur je répète» surnom du colonel Maiga, du fait de la façon saugrenue dont il lit les communiqués sur les ondes de l’ORTM que l’homme des sales besognes de la junte est un amoureux de Paris (aucun mal à cela) contrairement à l’image qu’il renvoie aux maliens.
En tout cas, une chose est sûre, « Monsieur je répète »est littéralement hanté par la France au point de vouloir recréer Paris à Bamako. L’histoire retiendra que le Colonel Abdoulaye Maiga est l’un des piliers de l’échec de la transition en cours au Mali car aucune de ses réformes qu’il a portées n’a prospéré.
La création de l’AIGE et ses démembrements rencontre d’énormes difficultés sur le plan organisationnel. Il a fort malheureusement transformé ce grand département connu pour sa proximité légendaire avec nos communautés en bras armé territorial de la Junte, une structure de répression…
Quel gâchis!
L’incapacité du gouvernement a matérialisé le calendrier électoral est de son ressort sous l’impuissance d’un Choguel devenu un gadget ornemental d’une Primature aphone et discrédité. Le ministre dit d’Etat sans résultats doit être tenu responsable de toute crise qui découlera du glissement de facto en prélude des échéances électorales à venir dont ils n’ont aucune volonté réelle à concrétiser.
2023, sera une année d’élections bâclées et liberticides.
Le référendum reporté va finalement avoir lieu au forceps dans un esprit de division et d’incompréhension. Pour défaut de qualité à porter l’initiative d’une nouvelle Constitution, pour des raisons d’instabilité de nos institutions et pour raison de liberticide, les démocrates et patriotes avisés doivent s’opposer et rejeter l’option référendaire des Assimites.
La dictature et la violation des lois sont matérialisées par des enlèvements et séquestrations des voix dissonantes contre la pensée unique. C’est ce moment que la junte a choisi pour faire valider le projet de la nouvelle Constitution qui va permettre au roi muet, le Colonel Assimi Goita de se porter candidat.
Pauvre Assimi ! Heureusement que non.
2024 dépendra du rapport de force avec la classe politique et à défaut, la junte s’éternisera au pouvoir grâce au soutien de Wagner et de l’achat de consciences des leaders d’opinions communautaires qui reçoivent périodiquement des pécules. Et par cet acte, la junte reproduit des pratiques qui ont entraîné la déchéance des régimes précédents. A ce rythme, la chute des 5 colonels ne surprendra guère !
Par ailleurs, le ministre dit d’Etat s’octroie le luxe s’invectiver des chefs d’Etat de la CEDEAO et par manque d’expertise, le colonel de bureau tente d’exiger la dissolution d’un parti politique qui expose les lacunes, le mensonge d’Etat, les manquements, la corruption et prédation à ciel ouvert et les contradictions d’une junte dévalorisée et mise à nue pour absence de résultats.
Le ministre colonel Abdoulaye Maiga qui rêve d’être titularisé
Premier ministre sort l’artillerie lourde contre ce parti, après avoir échoué à mettre derrière les barreaux son président.
Par ailleurs, son gouvernement et lui se taisent et se font petits lorsque les groupes armés les menaçaient courant février 2023. C’est encore le colonel de salon, Abdoulaye Maiga qui a dit haut et fort à l’ONU, au nom du Mali, en sa qualité de Premier ministre par intérim que son gouvernement mettra en œuvre l’accord d’Alger.
Manque de bol, plus de réunions du comité de suivi de cet accord. Et pourtant les ministres de la Justice et des Affaires étrangers épinglés sur les questions des droits de l’homme à Genève, courant de la semaine, réitère la mise en œuvre d’un accord devenu un os difficile à avaler. Tout semble à l’arrêt;
Les actes du colonel Abdoulaye Maiga sont contraires à ses dires. C’est la marque de fabrique de son mentor Assimi exceller dans la diversion pour semer le chaos et régner par la terreur.
L’histoire de « Faraouna » Pharaon et ses abus contre un peuple tyrannisé devrait servir de leçon à des apprentis en perte de notoriété. Comme « Faraouna », la junte pourrait ne pas voir la fin de la tyrannie dont elle serait victime à termes.
C’est pas évident mais peut-être que sous la dictature érigée en mode de gouvernance sous les Assimites et le Choguellisme, ils réussiront à bâillonner les voix dissonantes et régner par la terreur pendant que les terroristes s’attaquent et pillent nos populations.
Mais qu’ils sachent que même la mort a une fin. Donc, la dictature a une espérance de vie hyper limitée. Que la loi du talion est un Maxime dont la junte fera les frais.
Qu’ils se rappellent que c’est au crépuscule du règne de la dictature que la démocratie finit par triompher.
J’invite le ministre colonel Abdoulaye Maiga dont la boulimie du pouvoir semble faire perdre la tête, à la retenue, à la mesure et au respect de ses propres textes . Qu’il fasse une interprétation judicieuse de la charte des partis politiques.
Pour ce qui est du référendum, que la junte sache quel que soit l’issue du tripatouillage orchestré par leurs sbires, elle sortira par la petite porte.
Qu’elle retienne qu’à terme, que le fer coupera le fer.
Que la junte et son ministre d’Etat gardent en mémoire que le peuple malien attend d’eux, des résultats et des réformes constructives et non pas des mesures tyranniques et coercitives.
Que le ministre dit d’Etat se souvienne que le malien est issu de grands conquérants et qu’aucune menace encore moins une dictature en gestation et mal assimilée par des apprentis qui nous gouvernent n’arriverait à bâillonner l’homme de conviction et déterminé à mener sainement et sans armes, une lutte pour le respect de l’Etat de droit.
Mon colonel, souvenez- vous qu’en démocratie et en République, le militaire, sous serment, obéit au commandement politique.
Et ne perdez pas de vue que le droit à la sécurité réclamé par nos concitoyens, le droit à l’éducation, à la santé et la réduction des prix de denrées de première nécessité sont des priorités auxquelles vous et votre gouvernement avez du mal à satisfaire. Ménagez vos efforts à cet effet.
Un vœu que j’exprime : Unissons-nous pour réussir ensemble la lutte contre le terrorisme qui est une variable constante et qui nécessite l’unité d’action.
Rehaussez l’image du Mali, mon colonel contrairement ce que vous aviez fait à l’ONU où vous avez rabaissé le Mali ! Et où, vous avez raté l’occasion de convaincre l’Assemblée générale à accompagner le Mali et endiguer la crise que vous avez aggravée par incompétence et égocentrisme. Car à l’ONU, vous n’avez pas fait mieux que feu Thomas Sankara et vous n’êtes pas arrivé à la cheville de feu Mouammar Kadhafi. Vous n’êtes qu’un plaisantin sans vision qui amuse la galerie des 5 colonels.
Le 5 mai 2023
Ismaël Sacko
Homme politique
Ingénieur agronome
Chevalier de l’ordre national du Mali
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