La période officielle de la période transitoire définie par les plus hautes autorités du Mali pour le retour à l’ordre constitutionnelle normale tire lentement mais sûrement vers sa fin. Et cela pose la question du temps pour respecter le chronogramme ? Déjà, l’opinion est partagée entre la certitude des autorités et le doute des observateurs. En clair, les prochaines élections auront-elles lieu aux dates prévues dans le chronogramme ?
Pour l’instant, la boule du cristal est introuvable. Et personne ne sait la vérité sur l’horizon du chronogramme pour le retour à l’ordre constitutionnel normal. Toutefois, les autorités rassurent et même réitèrent leur engagement aux fins du respect du chronogramme. Et dans ce sens, elles multiplient les efforts en s’attaquant à certains points clés. Par exemple, la question sécuritaire. La lutte contre le terrorisme est une réalité sur le terrain. D’ailleurs, la Direction de l’Information et des relations publiques de l’Armée (DIRPA) informe les hommes des médias nationaux et internationaux, à propos des résultats obtenus sur le théâtre des opérations.
L’armée malienne est bien engagée et déterminée aux fronts face aux groupes djihadistes, terroristes, extrémistes religieux, tous les bandits et criminels qui opèrent sur le territoire national. Elle y réalise des résultats et progrès immenses, en neutralisant, désarmant et détruisant ces derniers et leurs différentes bases, points de concentration et matériels de guerre et roulants.
La population malienne, toutes les tendances confondues, est fière et se félicite de la montée en puissance de l’armée. Les FAMAs ont le soutien de tous ! Et si les autorités de la transition ont réalisé des résultats appréciés de tous, c’est bien au niveau de l’armée.
Certes, la lutte continue et il y a beaucoup à faire, compte tenu de la grande et vaste superficie du pays, mais les Famas rassurent par leur présence sur le terrain. Aussi, l’achat des équipements et matériels militaires dont les avions, aéronefs et véhicules sont des gages de l’assurance, pouvant apaiser les inquiétudes de la population, sans cesse meurtrie par les terroristes et criminels. Ces derniers tuent des civils et des militaires. Ils détruisent et brûlent les récoltes, plantations et même les villages. Ces criminels ont pris en otage certains villages où ils prônent leurs lois.
Par ailleurs, les plus hautes autorités multiplient des efforts en faveur de la classe politique pour la convaincre de travailler ensemble sur les questions liées à la politique. C’est le cas du projet de loi sur la révision constitutionnelle. Certains partis politiques qui étaient en retrait ont pu participer aux travaux dont les résultats ont été remis au Président de la Transition, chef de l’Etat, son Excellence Colonel Assimi Goita.
Ce projet de loi fait polémique et oppose les organisations musulmanes au pouvoir transitoire, sur la question de la laïcité. Pour les religieux musulmans, surtout les responsables de l’IMAMA, la laïcité doit être purement et simplement retirée de la Constitution malienne, car elle ferait entrave à l’existence et à la pratique religieuse. Cependant, les autorités rassurent et précisent que c’est bien la laïcité qui garantit l’équilibre de la société et le vivre ensemble.
Déjà, de part et d’autre, les communications se multiplient. Les autorités encouragent les citoyens à voter pour la révision constitutionnelle. Et les religieux de leur côté, prêchent et sensibilisent leurs adeptes pour voter contre en disant non. Dans un tel climat, peut-on espérer le respect du chronogramme pour le retour à l’ordre constitutionnel normal ? Pour le moment, rien n’est sûr. Avec ce bras de fer déjà bien engagé !
Monoko Toualy
Journaliste, expert en communication et marketing politique
Directeur général de la chaîne de télévision Afrique Média au Mali
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