MINUSMA /Annonce du retrait progressif du contingent ivoirien : Missions et sacrifices de la Côte d’Ivoire au Mali 

Cette décision est indubitablement liée à la détention depuis le dimanche 10 juillet 2022, de 46  de ses soldats au Mali en dépit des initiatives internationales auprès des autorités de la transition malienne pour leur libération, la Côte d’Ivoire a décidé du retrait progressif de sa contribution militaire et policière à la force de maintien de paix des Nations Unis au Mali (MINUSMA). C’est par une lettre que l’ambassadeur de la Côte d’Ivoire auprès de l’ONU  a porté cette décision à l’attention du  Secrétaire général des Nations Unies, Antonio Guterres.

« Abidjan a informé les Nations unies qu’elle stoppait la rotation des troupes et qu’elle ne remplacerait pas le personnel au sein de la Minusma, en août 2023. Une décision confirmée par deux sources sécuritaires ivoiriennes de haut niveau. La Minusma et les gouvernements malien et ivoirien n’ont pour l’instant pas commenté cette décision », soutient un confrère de la presse internationale. Après la France dont les derniers soldats de l’opération Barkhane ont quitté le Mali, il y a plusieurs semaines, c’est à la Grande-Bretagne d’annoncer, hier, lundi 14 novembre 2022, le retrait de ses troupes et ses moyens logistiques engagés en soutien de la Minusma.« Le départ des troupes étrangères du Mali s’accélère depuis que Bamako a fait appel au groupe de mercenaires russes Wagner et alors que la situation sécuritaire de détériore rapidement dans le nord et le centre du pays », précise le confrère.

Le Royaume-Uni n’ira pas au bout de ses trois ans de déploiement au Mali, au sein de la mission des Nations unies pour la stabilisation de la région. Au Parlement britannique ce lundi, le ministre délégué aux Armées James Heappey s’est justifié : « deux coups d’État en trois ans » à Bamako ont « miné les efforts internationaux pour parvenir à la paix », rapporte RFI. Il accuse également le gouvernement malien de sa proximité avec le groupe de mercenaires russe Wagner, appelé par Bamako pour contrer l’émergence de groupes jihadistes dans la région et accusé d’exactions. Londres « ne peut pas déployer son armée dans un pays dont le gouvernement n’est pas enclin à œuvrer pour la stabilité et la sécurité », explique James Heappey. Le ministre n’a pas donné de date précise pour le retrait des troupes britanniques, stationnées à Gao. Mais il participera la semaine prochaine à une conférence régionale au Ghana pour poursuivre le partenariat international en faveur de la stabilisation du Sahel.

On se souvient qu’en août 2022, dans le cadre de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations-Unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA), 425 soldats du 2ème  Bataillon de casques bleus ivoiriens avaient rejoint leurs frères d’armes basés à Tombouctou. Ce qui a fait un total de 650 soldats casques bleus ivoiriens au nombre desquels 56 officiers ayant pour  missions d’assurer le contrôle de positions avancées dans le fuseau Ouest, à faire des patrouilles de sécurisation et des escortes de convois de ravitaillement.

Les casques bleus ivoiriens ont payé le prix fort dans leur mission de sécurisation et de stabilisation du Mali dans le cadre de la MINUSMA. Le 13 janvier 2021, quatre casques bleus ivoiriens ont été tués et plusieurs autres blessés au cours d’une attaque de groupe armé terroriste à 95 km environ au Sud de Tombouctou. Le sang ivoirien a donc coulé pour le Mali. Malheureusement, ce sacrifice suprême ne semble pas convaincre les autorités de transition du Mali sur l’engagement d’Abidjan pour le bien-être de Bamako. Et qu’il est plus que nécessaire de libérer les 46 militaires détenus au Mali et fumer le calumet de la paix entre les deux pays.

 

Didier Depry

 

 

 

 

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