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Depuis le déclenchement de la guerre en Ukraine en février 2022, la Guinée-Bissau fait partie des pays africains, parmi lesquels on peut compter la Côte d’Ivoire, qui ont condamné la Fédération de Russie devant les Nations Unis. Ils ont voté « oui’ pour les résolutions contre la Russie dont la dernière en date até concrétisée le mois dernier. Si individuellement, la Guinée-Bissau soutient l’Ukraine et condamne la Russie, collectivement, dans le cadre de l’organisation sous-régionale ouest africaine, la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), la Guinée-Bissau qui assure la présidence tournante de la CEDEAO prône une réconciliation entre la Russie et l’Ukraine à l’instar des autres pays de la CEDEAO et de l’Union africaine (U.A).
C’est dans ce cadre que le chef de l’Etat de la Guinée-Bissau, Umaro Sissoco Embalo, président en exercice de la CEDEAO, a entamé, le lundi 24 octobre 2022, une mission de réconciliation et de paix qui l’a conduite à Moscou puis à Kiev. Il a rencontré le président russe, Vladmir Poutine, le mardi 25 octobre 2022, à Moscou puis le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, hier, mercredi 26 octobre 2022, à Kiev. Arrivé la veille, il a même passé la nuit dans la capitale ukrainienne avant de rencontrer le lendemain son homologue. Une façon sans aucun doute de démontrer que la CEDEAO voudrait voir rapidement ce conflit armé prendre fin.
Comme avec Poutine, Embalo a dit à Zelensky qu’il est porteur d’un message de paix et de réconciliation venant de tous les pays africains qui souhaitent ardemment que la Russie et l’Ukraine fument le calumet de la paix .D’autant que les pays africains ne souhaitent pas faire le choix entre la Russie et l’Ukraine , deux pays qui sont pour eux des « partenaires et des amis ». Selon des confrères de la presse internationale qui ont suivi cette visite du président en exercice de la CEDEAO à Moscou et à Kiev , le président Umaro Sissoco Embalo a clairement dit à ses deux interlocuteurs que la CEDEAO s’engage en facilitateur entre la Russie et l’Ukraine afin que Poutine et Zelensky se mettent autour d’une même table pour discuter et trouver une solution de sortie de crise. « L’Afrique veut rapprocher ces deux pays frères. Ce ne sont pas juste les engrais et les céréales dont l’Afrique a besoin », a insisté Umaro Sissoco Embalo, selon RFI .Embalo a ajouté que l’Afrique demandera à Vladimir Poutine de libérer les 190 bateaux sous inspection en haute mer.
Cette mission de médiation de la CEDEAO, somme toute encourageante, se déroule dans un contexte internationale tendu et très loin du désir de réconciliation et de paix. Les pays occidentaux, membres de l’OTAN, avec à leur tête les Etats-Unis ont livré des armes à l’Ukraine depuis le début du conflit et continuent d’en livrer au pays dirigé par Zelensky. De son côté, la Russie, en sa qualité de superpuissance, ne veut lâcher prise. Le président russe Vladimir Poutine a surveillé, le mercredi 26 octobre 2022, des exercices des forces nucléaires stratégiques de son pays, impliquant de multiples lancements d’entraînement de missiles balistiques et de croisière
Il s’agit clairement d’une démonstration de force vis-à-vis de l’OTAN qui soutient l’Ukraine. Le président américain Joe Biden désapprouve toute idée. Des élus de l’aile gauche du Parti démocrate américain ont demandé, le lundi 24 octobre 2022, au président Joe Biden, qui a débloqué des milliards de dollars en aide militaire à l’Ukraine dans la guerre avec la Russie, de privilégier les efforts diplomatiques et d’engager des pourparlers directs avec Moscou afin de mettre fin rapidement au conflit. Un appel que Joe Biden n’a clairement désapprouvé. Comme on peut le constater la CEDEAO s’est aventuré sur un terrain miné.
Didier Depry
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